Idées et opinions : Pourquoi le Niger serait invivable pour l’ex-Président Issoufou Mahamadou ?
A la fin d’une gouvernance rendue célèbre par des communicateurs internes et externes, le président Issoufou Mahamadou a enfin ouvert les yeux sur certaines réalités qui hypothèquent désormais son séjour au Niger. En effet, le regard des veuves et orphelins victimes des travers du Président Issoufou Mahamadou et de ses indélicats collaborateurs dans la gestion de la crise sécuritaire ; le regard des gens frustrés par les détournements dans tous les secteurs d’activités qui ont fabriqué un ramassis de nouveaux riches sortis du néant qui narguent ceux qu’ils ont spoliés de leurs biens du haut de leurs étages et de l’intérieur de leurs grosses cylindrées ; le regard des gens déguerpis et privés d’activités qu’ils menaient depuis vingt (20) ou trente années dont certains étaient obligés de quitter le Niger pour des aventures incertaines dans les pays côtiers comme le Nigeria, le Ghana, le Togo, le Bénin et autres ; le regard des fonctionnaires exclus des affaires rien que par népotisme et affairisme politique ; et la grande donne serait l’incertitude dans la grogne du peuple qui a compris que des gents protégées par Issoufou Mahamadou auraient construit des immeubles mirobolants avec l’argent du contribuable nigérien.
Un adage dit que rien n’est tard si la vie se prolonge et quelle que soit la hauteur atteinte par un caillou lancé dans l’air, il finira toujours par retomber sur terre. Le Miséricordieux Allah nous rappelle dans une Sourate bien connue en Islam qu’un jour viendra où tout mal, tout bien, aussi minime soit-il, sera récompensé à la hauteur de sa teneur. Ici ce n’est nullement question d’un caillou que retombe après un séjour en l’air; il est question d’un homme et de ses sbires qui pensent avoir suffisamment dupé les nigériens pour qu’ils leur accordent carte blanche sur tous les forfaits qu’ils ont eu à commettre. C’est connaître mal la nature humaine en matière de psychologie. En effet, l’homme peut tout oublier sauf les frustrations dont il est victime. C’est le cas avec tous les frustrés que le régime du président Issoufou a créés en dix (10) années d’exercice d’un pouvoir sans partage. Un pouvoir dans lequel Issoufou Mahamadou est resté la clé de voûte et la plaque tournante de toutes les décisions. Que de gâchis en termes de gouvernance ! Pendant qu’on donnait l’impression au peuple que les choses se géraient par vraie démocratie au PNDS et même au Niger, un homme tirait les ficelles de toutes choses, lassant agir qui il voulait et clouant systématiquement le bec à toute contradiction. Résultat, le président Mahamadou Issoufou a posé tellement d’actes indélicats, méchants et mêmes tragiques que le Niger serait devenu aujourd’hui invivable pour lui.
Tenez ! les nigériens dans leur ensemble n’oublieront jamais que c’est une bourde incompréhensible qui a provoquée la colère des Djihadistes contre le Niger. Boko Haram, notamment, n’aurait jamais sévi au Niger si l’ex-président n’avait pas clamé haut et fort à la Place de la Concertation que le Niger sera le tombeau des partisans de Shekaou. Ce dernier, dans une vidéo très célèbre a déploré cet état de fait et avait juré de changer de comportement vis-à-vis du Niger. Et, depuis, combien de nos soldats sont tombés innocemment sous les balles de Shekaou ? De plus, après avoir provoqué l’essaim d’abeilles, le président Issoufou s’est plongé dans un sommeil complice qui a donné l’occasion aux agents du ministère de la Défense nationale de dilapider l’argent destiné à assurer la protection du peuple nigérien et de nos militaires. Convenez-en que la meilleure protection pour un soldat sur le Front ou en situation d’insécurité demeure son arme ; une arme égale ou supérieure à celle de l’ennemi en face. C’est la condition incontournable et le minimum pour quelqu’un que l’on envoie face à un feu ennemi. Mais non ! Le Président Issoufou a tellement manqué de vigilance sur ce point que ses sbires ont acheté des armes inefficaces ; si carrément ce ne sont pas de fausses factures pour n’avoir rien livré. Quelles monstruosités ! Le minimum que l’ex président Issoufou Mahamadou aurait fait était de s’assurer que tout tourne rond au ministère de la Défense car, il avait provoqué les terroristes et il savait qu’ils ne feront pas de cadeau à nos soldats et à notre peuple. Le laisser-aller dont il a fait preuve dans cette situation est un crime dont il porte la responsabilité éternelle. Et, comme le coeur lui n’est pas fait de pierre, celui des veuves et des parents des victimes ne pardonnera jamais au Président Issoufou Mahamadou cette légèreté. A quelque coin de rue qu’il rencontrera une veuve ou un orphelin, Dieu seul peut le tirer des jets de pierres qui seront dirigés contre lui. La seule alternative pour Issoufou est de ne plus sortir de chez lui, de se terrer dans son bunker.
Si même on occultait le volet sécuritaire, celui des déguerpis et autres frustrés créés par des décisions hâtives et indélicates du président Issoufou va lui peser lui aussi sur la conscience. S’il vous plait ! nous sommes conscients que notre capitale n’est pas aussi rayonnante que celles des autres pays de la sousrégion ; par conséquent, il faut l’assainir et le programme ‘’Niamey Nyala’’ était le bienvenu ; chapeau à Issoufou même si ce chapeau s’est mué en paille. Au fait, on ne change pas les habitudes en les brisant systématiquement et radicalement. Tout changement, aussi salutaire soit-il, doit intervenir sur la durée, à coup de communications justes, plausibles, convaincantes et mêmes conciliantes. Nous sommes un pays pauvre, le dernier de la planète. Notre économie est régie beaucoup plus par l’informel, un secteur que même les pays nantis ont du mal à contenir. Comment se fait-il que d’un seul coup, en une décision prise en Conseil de Ministre qu’on veuille briser tous les maillons des transactions commerciales à Niamey et dans certaines grandes villes du pays ? Les statistiques vous montreront que l’essentiel du commerce qui fait vivre notre économie par les «Tébourkoy», les «maytebour», les «maykanti», les «maïkwakou», bref, des gens installés depuis des lurettes à des carrefours et à des coins de rue. Que le président Issoufou lui-même jure s’il ne connaît pas un «Tébourkoy» à un coin de Niamey qui a fait plus de vingt (20) ou trente (30) ans ! Cela veut dire tout simplement qu’un tel individu a passé trente années à fonder et à gérer une famille (sans compter le soutien pour les proches du village qui descendent inopinément) avec ce petit commerce de coin de rue. Alors, comment voulez-vous qu’en l’espace d’un conseil de ministres, en moins d’une année, qu’il puisse se retrouver ailleurs dans des marchés improvisés, anarchiques où d’ailleurs ce sont les barons du régime même qui se taillent les places ? (Un député à Niamey aurait acheté 300 places à lui seul au nouveau marché «Dollé» ! Haba ; soyons un peu conséquents. Tous ces gens chassés des carrefours et dispersés à coup de bulldozer ne vont jamais tolérer ce forfait au président Mahamadou Issoufou. Certains ont pris la poudre d’escampette pour se jeter à l’aventure ; on a même enregistré des morts par infarctus ou par maladie provoquée par ce désastre. En tout cas, un militant même du PNDS aurait succombé à ce forfait aux alentours de l’arène de lutte de Niamey.
Comme pour nous donner raison, depuis l’avènement du président Bazoum Mohamed, la plupart de ces places sont réoccupées par les commerçants. Les routes désertes et des forêts en plein Niamey, cachées par des boutiques, ont repris vie. Les carrefours devenus incertains et repères d’insécurité sont redevenus pleins d’entrain. Même les collecteurs de taxes pour le compte des municipalités savent que les choses ont changé car leur chiffre d’affaire a sensiblement augmenté. Tout ceci nous fait dire que cette décision aurait dû attendre et les choses auraient pu se dérouler par phases, petit à petit. Cette réalité des frustrés provoqués par les décisions intempestives et hâtives d’Issoufou Mahamadou représente un autre goulot d’étranglement pour sa gouvernance. Jamais les gens dans cette situation ne le lui pardonneront. Il fera l’objet de jets de pierres à chaque fois qu’il croisera un d’entre eux à un coin de rue de Niamey ; à ce niveau aussi, Niamey devient incertaine pour un éventuel séjour du président Issoufou ; l’alternative, c’est de s’enfuir vers le Sénégal.
Autres vagues de frustrés, ce sont tous les fonctionnaires, les nigériens compétents des autres horizons politiques, ethniques et familiaux qui ont été écartés de la gestion des affaires du pays par des considérations népotistes, politiciennes et affairistes. Le régime du président Issoufou Mahamadou a en effet fait sortir des gens du néant, des individus qui n’ont jamais touché à un million de francs ; ces gens sont aujourd’hui dans des étages à trois niveaux dans des quartiers inexistants il y a cinq ans ; ils circulent dans des cylindrées qui coûtent des dizaines de millions ; ils sont à la tête des agences fictives qui tournent avec des milliards de francs ; ils ont des domaines avec des souterrains qui valent des milliards. Comment comprendre qu’un fonctionnaire qui ne possède même pas une parcelle et qui touche moins de 500 mille par mois s’offre une maison de plus de cent millions et une voiture de plus de 50 millions ? Ceux dans cette situation se reconnaissent et ils sont des milliers. Que voulez-vous que fassent les humbles citoyens traqués dans leur âme pour des questions de simples impôts de moins de cent mille ? Ces gens mis à l’écart des affaires mais harcelés pour des miettes dues à l’Etat ? Ces gens aussi gardent une dent acérée contre Issoufou Mahamadou. Surtout quand on bascule du côté des actes tordus que les grandes dames du Président Issoufou auraient commis. Tel château, tel villa, tel domaine très onéreux appartiendrait à une dame du président ; telle alimentation, tel commerce, tel service… tous seraient gérés par la première dame ! Que dire des suspicions qui pèsent encore sur l’entourage immédiat du Président Issoufou Mahamadou !
Somme toute, toutes ces gabegies et ces errements étaient arrivés parce que le Président Issoufou avait régné en maître absolu. Il n’écoutait personne si ce n’étaient ses sbires, ses femmes et ses proches qui n’osaient jamais le contredire. Vous savez, en Afrique on ne contredit pas un dictateur ; on fait l’éloge de chacune de ces décisions ; on lui chante des poèmes à longueur de journée. Pourtant, autour du président Issoufou Mahamadou, il y a des hommes vertueux et travaillant dans l’orthodoxie et la droiture. Eh oui ! Les nigériens ont enfin compris qu’autour de cet homme, il y a des gens sérieux et travailleurs qui n’ont jamais eu l’occasion de le contester, protégé qu’il était par un lobby qui clouait systématiquement le bec à tout contestataire. L’exemple le plus plausible est aujourd’hui celui du président Mohamed Bazoum qui montre, depuis son investiture, des signes extraordinaires et inattendus d’une gouvernance exemplaire. En commençant par démanteler un à un tous les artifices de frustrations et de dictatures mis en place par le régime de l’ex président, Bazoum Mohamed donne l’exemple fort d’hommes avertis et justes qui n’ont jamais eu le temps de s’exprimer contre les faux pas d’un homme adulé par des sbires malhonnêtes et hypocrites. Cet homme, le Président Issoufou Mahamadou n’a aucune alternative solide qui lui permette de bien vivre et respirer au Niger.
KAILLO