Le Niger à la croisée des chemins : Essai sur une politique de relance - Par Ph.D. Youssouf MAYAKI
« La matière grise est la locomotive du progrès » Joseph K. Zerbo
« Cent glissades n’empêchent pas la tortue d’entrer dans la mare » Proverbe Mossi
En matière de développement économique, il n’y a pas de recette miracle. La solution réside dans le travail, la discipline et la bonne gouvernance sous la direction d’un leadership éclairé ; fut-il despotique. Tant il est évident que les politiques conjoncturelles (macroéconomiques) et structurelles (sectorielles) fonctionnent uniquement lorsque ces conditions – là sont réunies. Comme le fait remarquer un économiste ; la macroéconomie s’adresse à un peuple qui travaille et un autre d’ajouter que seuls les pays qui ont à leur tête des dirigeants prêts à se sacrifier pour ce peuple peuvent se développer.
Dans la plupart des pays africains au Sud du Sahara, la difficulté d’un véritable décollage économique, quelque soit le flux des ressources, réside dans l’absence d’une stratégie de développement clairement définie découlant d’une vision dans le cadre d’un projet de société et mise en œuvre avec détermination grâce à des politiques économiques adéquates et cohérentes et une bonne gouvernance volontariste. Pire ! Les économistes parlent de ‘’malédiction des ressources naturelles’’ pour caractériser la situation de ces pays africains riches en uranium, pétrole, gaz, charbon, or, diamant, cuivre, cobalt, etc…… mais où le développement n’est pas au rendez-vous ; parasité par la misère avec son cortège de malheurs : inégalités, chômage, inflation, insécurité (banditisme armé, terrorisme, guerres civiles), recul de la démocratie, défaillance de l’Etat, corruption, détournement des deniers publics, perte de l’indépendance.
Il faut, donc, y remédier par une politique de croissance qui demande à être consolidée par et pour les nationaux et rendre irréversibles ses effets pour l’arrimer solidement sur la trajectoire de développement afin d’avancer sur le chemin du progrès. Celle-ci sera différente de la croissance qui s’effondre au moindre choc exogène avec des conséquences irrémédiables sur les ‘‘secteurs réels’’ très sensibles (eau, agriculture, éducation, santé). En effet selon certains experts, la crise financière de la décennie passée aurait provoqué une baisse de taux de croissance en Afrique de 5,4 % en 2008 à 3% en 2009 avec comme conséquence une hausse de la mortalité infantile qui se traduirait par le décès ‘’supplémentaire’’ de 700 000 nourrissons ! Aujourd’hui, la crise COVID-19 aurait provoqué, selon les estimations de la Banque mondiale une chute du PIB mondial de 5,2 % en 2020, ce qui représente la plus forte récession depuis la seconde Guerre mondiale. Pour la première fois depuis 1870, un nombre sans précédent de pays vont enregistrer une baisse de leur production par habitant indique la Banque mondiale dans sa dernière édition semestrielle des Perspectives économiques mondiales. L’activité économique dans les économies avancées (censées fournir de ‘‘l’aide’’ aux pays moins nantis) devrait décliner de 7%, sous l’effet de graves perturbations qui ont frappé l’offre et la demande intérieures. Le groupe des économies de marchés émergentes et en développement devrait connaître sa première contraction en soixante ans, avec une baisse globale de son PIB de 2,5%. Les prévisions font état d’une diminution de 3,6% des revenus par habitant, ce qui fera basculer des millions de personnes dans l’extrême pauvreté en 2020. En Afrique, on s’attend à une chute du PIB de 3,2% à 1,8% toujours en 2020 et à une première récession depuis 20 ans. Les obstacles sur les chemins de la croissance sont nombreux et importants. Mais ils ne sont pas insurmontables. Certains sont de nature économique, comme le coût des facteurs de production (transport, énergie, infrastructures) ou le poids de la fiscalité et l’insuffisance de financement ; d’autres non, à l’instar du problème de décision, de l’image négative du pays (pauvreté, insécurité), de pratiques administratives néfastes. Mais, tous sont déterminants dans le succès ou l’échec de toute politique économique. De plus, tout ne s’explique pas forcément et seulement par des chocs exogènes (hausse/baisse des prix des matières premières ou produits agricoles, taux de change, etc…) ou des aléas climatiques (sécheresse, inondations, etc…). Puisque malgré la persistance de ces éléments, le Niger a connu des fortunes diverses dans divers domaines (tissu industriel, finances publiques, endettement, école, santé, etc…) en fonction de la gouvernance appliquée par les différents régimes qui se sont succédés depuis l’indépendance en 1960. A ce niveau, il faut rappeler les immenses richesses du sous sol nigérien (uranium, charbon, or, pétrole, gaz, gypse, cassitérite, fer, diamant, terres rares, etc…) dont certaines sont exploitées. Pourtant, au cours de la dernière décennie, le Niger est constamment classé dernier (189e) ou avant dernier (188e) de la planète ; la situation se détériorant régulièrement depuis 1990 d’où un certain nombre de défis à relever dans un contexte de mondialisation. Quelques hommes politiques et des économistes rétorquent, à juste titre, que ‘’le Niger est riche ; ce sont les Nigériens qui sont pauvres’’. Ce paradoxe montre bien que le développement est d’abord une affaire de volonté humaine, soyons plus précis ; de volonté politique. Cette volonté de s’en sortir se traduira dans la réalité uniquement s’il existe une expertise en économie pour proposer des stratégies à mettre en œuvre et en assurer la bonne exécution une fois la voie tracée par le politique. Il est vrai que le déficit en ressources humaines hautement qualifiées dans toutes les spécialités est une contrainte majeure dans les pays non développés et un goulet d’étranglement à l’action d’un Président de la République patriote et progressiste ; ce qui rend encore plus dramatique leur marginalisation. La réussite en politique économique nécessite, faut-il le répéter, des experts de haut niveau ; « choisir les meilleurs parmi les plus brillants » tel est le principe énoncé par Franklin D Roosevelt, Président des Etats Unis d’Amérique (1933-1945) et appliqué par son lointain successeur, Barack Obama (2009-2017) pour le choix de ses collaborateurs ; Joe Biden semble être dans la même disposition. Parce que, seule peut relever les défis du développement, une élite très bien outillée sur les plans scientifique, technique et culturel sans complexe historique et philosophique donc farouchement révoltée de voir son pays dans une situation déplorable comparativement à celle d’autres qu’elle a la chance de visiter ou d’y vivre alors même qu’elle est convaincue que rien de divin ne justifie cela. C’est la rencontre d’une intelligentsia responsable et de dirigeants visionnaires qui explique le succès économique enregistré par les pays asiatiques. Certains parmi les plus développés aujourd’hui étaient plus pauvres que beaucoup de pays africains en 1960 ! Avant-hier c’était le Japon, la Corée du Sud et Taiwan ; hier Hong Kong, Singapour, Malaisie, Indonésie ; et aujourd’hui la Chine et l’Inde. Cependant, quelques pays africains comme le Botswana, l’Ile Maurice, le Ghana ont vu leur situation économique s’améliorer grâce à cette collaboration entre élites intellectuelle et politique. En ce qui concerne notre pays, il y a urgence de reconstituer le tissu industriel, lieu privilégié de création de richesse et d’emplois, ce qui nécessite :
- La promotion d’un environnement favorable aux investissements par la levée des obstacles tels que le harcèlement fiscal, la concurrence déloyale et la corruption ; même si les réformes entreprises pour l’amélioration du climat des affaires ont permis au Niger de gagner 42 places dans le classement ‘’Doing Business’’ de la Banque mondiale. Le pays qui occupait la 174e place en 2011 est ainsi passé à la 132e place en 2019.
- Un financement de l’économie adapté et suffisant qui passe par des incitations aux banques commerciales afin d’octroyer des crédits à long terme aux investisseurs privés.
- Multiplier et Accélérer la création de banques spécialisées pour favoriser le développement général (Banque Nationale de Développement à l’image de la défunte BDRN qui n’a jamais été dirigée par un spécialiste du financement du développement), celui particulier de certains secteurs spécifiques (comme la BAGRI et la BHN), des régions, des PME et l’industrie.
- La négociation ‘’d’accord - cadres’’ avec les partenaires publics et privés appropriés des pays impliqués dans l’exploitation du pétrole-gaz, de l’uranium et de l’or pour la réalisation de zones économiques de production préférentielles (zones industrielles, zones franches et autres clusters), créatrices de valeur ajoutée et pourvoyeuses d’emplois, de revenus et de devises.
A court terme, il faut assurer une redistribution massive de la rente tirée du pétrole et de l’uranium vers les couches moins nanties qui vont dépenser la totalité de leurs revenus dans l’acquisition de biens essentiels (alimentation, habillement, logement, santé, éducation) et non dans la consommation ostentatoire de biens de luxe. Aussi, faut-il relever le niveau des salaires, généraliser et augmenter la bourse à tous les étudiants, multiplier les réalisations à haute intensité de main d’œuvre pour donner du travail au maximum de jeunes nigériens même sans qualification professionnelle et réguler l’emploi dans le monde rural par l’intensification des cultures irriguées et de contre saison.
Ainsi, est relancée la consommation des couches populaires en évitant ce que les économistes appellent le ‘’syndrome hollandais’’ ( l’inflation due à une augmentation rapide de la demande rendue possible grâce aux revenus supplémentaires provoquée par une flambée des prix d’une matière première d’exportation) par un approvisionnement adéquat du pays grâce à la levée des barrières non tarifaires et autres obstacles aux échanges internationaux notamment toutes les tracasseries qui sont encore plus dommageables que les tarifs du fait de l’incertitude qu’elles créent. C’est ici que la ZLECAF aura tout son sens pour les nigériens surtout qu’avec la réciprocité il y aura des débouchés extérieurs pour une industrie de substitution aux importations arrivée à maturité au point de vendre à l’étranger ses produits devenus intéressants et compétitifs. Dans sa phase initiale, ce schéma va permettre de relancer les activités de commerce (international, de gros et de détails) avec les transports, les assurances et les banques ; bref, tout le secteur des services. Bien sûr, le solde de la balance commerciale va se détériorer. Ce qui n’est pas un drame ! Au contraire ce serait le signe de la bonne santé de notre économie car de l’existence d’une demande domestique solvable. Un bon prétexte pour les futurs dirigeants du pays pour encourager, dans une seconde phase, la création d’entreprises capables de fabriquer sur place les biens importés et capter cette rente du commerce international. La création des entreprises sur la base du paradigme de l’import-substitution va emporter facilement l’adhésion des opérateurs économiques, industriels potentiels, qui constateront, à travers les statistiques des importations dans la balance des paiements, l’existence concrète d’un marché à satisfaire. Ainsi, après le secteur tertiaire, ce sera au tour du secteur secondaire de connaitre une renaissance. Dans un premier temps de cette seconde phase sera caractérisée par une persistance de la détérioration de la balance commerciale provoquée par une hausse des importations de biens d’équipement qui vont servir à construire les usines devant fabriquer des produits usinés destinés à la consommation finale en substitution des biens importés. Tout ceci va évoluer vers une industrialisation avec des comptes extérieurs équilibrés, des emplois, des revenus, de meilleurs transferts pour les couches vulnérables avec comme corollaire une hausse généralisée du niveau de vie. Une hausse de la consommation s’en suivra provoquant à son tour une hausse de la production, donc des emplois et des revenus. Ainsi, la boucle est bouclée en un ‘’cercle vertueux’’ du développement économique tel que le prédit ‘’l’approche des différentes phases de la balance des paiements’’ échappant ainsi au ‘’cercle vicieux’’ de la pauvreté. La demande continuera de croître grâce aux revenus gagnés dans les industries minière et pétrolière à condition que les « grands chantiers » soient perpétuellement exécutés. Toutes les populations laborieuses (travailleurs, fonctionnaires, enseignants, étudiants, opérateurs économiques véritables) trouveront leur compte ainsi que l’Etat qui verra s’accroitre ses recettes fiscales. Cette politique est la seule qui puisse garantir à la fois la paix sociale et la prospérité. C’est pour cela qu’il faut de la détermination dans son application pour ne pas reculer devant la moindre fronde de tous ceux qui, de par leur positionnement politico-administratif formel ou informel, captent une part disproportionnée de la rente des ressources naturelles et de la défaillance de l’Etat (trafics en tous genres) sans rapport avec leur contribution à la création de richesses dans le pays et que la science économique qualifie de ’’ passagers clandestins’’ ou resquilleurs.
Plus tard, il faudra créer avec l’appui de l’État de grandes fermes modernes et une véritable industrie de la viande et produits dérivés pour l’exportation. La politique agricole sera, donc, axée sur l’élevage semi – intensif caractérisé par de grandes exploitations modernes avec des espaces vastes pour le pâturage sauvage complété par une production du fourrage et gérées de façon professionnelle. Le scénario idéal est de faire venir des capitaux arabes avec le savoir-faire des ‘’seigneurs de la viande’’ latino-américains. On assistera donc à la mise en œuvre intelligente et novatrice d’une grappe de partenaires Niger – Chine - Arabie saoudite – Koweït – Qatar - Brésil - Argentine. Cet élevage proche de la nature produira de la viande de qualité très compétitive et très prisée pour satisfaire la demande des pays africains, des pays arabes et surtout de certains pays asiatiques ; l’Asie avec sa population énorme dont le niveau de vie s’améliore ce qui se traduira par une plus grande part de consommation de viande dans l’alimentation. Le Niger est idéalement positionné sur les plans géographique et géopolitique pour conquérir ces marchés. La meilleure arme contre la pauvreté demeure une politique industrielle hardie génératrice d’emplois et de revenus ; et ce sont les PME qui seront le bras armé de cette politique. Aussi, le Niger pourra s’appuyer sur un partenariat stratégique avec les PME des pays partenaires au développement impliqués dans l’exploitation du pétrole et de l’uranium (encore !) ; France et notamment la Chine où 4/5 de l’emploi est assuré par les PME non publiques qui représentent par ailleurs 90% du parc industriel et contribuent pour 60% à la formation du PIB, afin de créer un tissu industriel national dans le cadre d’une politique de substitution aux importations mais sans exclure quelques entreprises d’exportations dans les filières où nous avons un avantage comparé. Comme nous l’avons dit plus haut, celles-ci produiront pour satisfaire une demande domestique solvable grâce aux revenus générés par la rente uranifère et pétrolière et aux salaires des travailleurs des « grands projets » dans les secteurs énergétiques et des infrastructures : mines d’uranium et centrales nucléaires, raffinerie de pétrole, usines de charbon, cimenteries, barrages, routes et ponts. La politique de relance nécessitera une politique budgétaire et fiscale incitative. En tant qu’instrument privilégié de planification financière et de régulation, le budget doit refléter les choix stratégiques en matière de politique économique. Il ne doit plus être la simple traduction comptable des contraintes subies et de notre limite en matière de politique de relance. Au contraire, il doit être la traduction de notre volonté de reprendre l’initiative. Dans ce contexte, il sera un outil de gestion macroéconomique financé par une fiscalité qui est compatible avec les impératifs de la croissance et du développement.
Elle nécessitera aussi une politique de financement adaptée aux besoins de l’économie nationale par la mise en place d’institutions financières pouvant garantir de ressources appropriées et une expertise aux secteurs jugés prioritaires.
A cet égard, l’exemple chinois est instructif. En effet, la Chine a enregistré des résultats macroéconomiques exceptionnels en partie grâce à une politique efficace de financement de l’économie qui repose sur un système bancaire et financier performant composé de banques spécialisées dans le développement des différents secteurs, des infrastructures et des zones géographiques spécifiques. Un partenariat dans le domaine financier avec les chinois confortera notre plan de relance de l’économie grâce au transfert de savoir-faire, à des conditions de prêts attrayantes et des disponibilités financières quasi illimitées (Industrial and Commercial Bank of China détient 20,1% de la Standard Bank d’Afrique du Sud qui est la première banque en Afrique par les actifs gérés qui représentent 160,65 milliards de dollars en 2018).
Eux, gagneront aussi à accompagner l’installation et la croissance des entreprises chinoises au Niger ; pas seulement dans les secteurs minier et énergétique mais aussi et surtout dans les autres secteurs qui seront développés en joint-venture. Pour cela, il faut savoir profiter rapidement, des opportunités qu’offre la Banque de Développement de Chine (CDB) dont la mission est d’octroyer des prêts aux secteurs de l’énergie, du transport, des matières premières et des infrastructures, d’accompagner les entreprises chinoises à investir à l’étranger et d’approfondir la coopération avec des gouvernements, des banques et des entreprises de tout pays.
Les raisons d’espérer existent mais pour cela il faut que la raison prévale et connaître l’histoire des faits économiques et sociaux du Niger pour ne plus avoir un complexe d’infériorité. D’autant plus que le Niger a déjà connu une ère d’industrialisation soutenue et réussie qu’on peut qualifier, avec le recul du temps, de ‘’miracle économique méconnu’’ ; fruit d’une politique volontariste du régime PPN/RDA avec Diori Hamani comme Président de la République (1960 -1974). Plusieurs infrastructures économiques furent créées (sociétés, usines, ranchs, aménagements hydro-agricoles, énergie) pour produire, commercialiser et exporter toute une gamme de produits usinés : huile, farine, semoule, biscuit, bonbons, lait, viande, cuirs et peaux, maroquinerie, savon, parfum, pommade, cigarettes, allumettes, plastiques, chaussures, médicaments et produits pharmaceutiques, équipements et menuiserie métalliques, couvertures, pagnes, briques rouges, ciment, fourneaux, chauffe-eaux et pompes solaires, fruits et légumes (tomates, haricots verts, fraises), etc…….. A la veille de l’ajustement structurel (1983), le secteur des entreprises publiques (non compris le secteur privé et celui de l’économie mixte) se composait de 54 entreprises qui réalisaient 24 % de la valeur ajoutée du secteur moderne soit encore 4,6 % du produit intérieur et employait environ 13.000 personnes soit 46,6 % de la population active occupée dans ledit secteur. De nos jours, tout ce tissu industriel a pratiquement disparu ! Prendre la bonne direction, même tardivement, est louable mais ne suffit pas. Le chemin est plein d’embûches. Le premier écueil à éviter demeure ce que les économistes appellent la « malédiction du pétrole » ou par extension ‘’la malédiction des ressources naturelles’’ annoncé plus haut : cherté de la vie, inégalités sociales et disparités régionales qui engendrent conflits sociaux et instabilité politique d’où l’insécurité généralisée (banditisme, rébellions, terrorisme). C’est ce risque politique élevé qui pousse les fonds souverains des pays émergents à continuer d’investir en Amérique du Nord ou en Europe où les rendements sont inférieurs à ceux en Afrique, parfois carrément négatifs, ce malgré les avis et conseils de certains experts dans le sens d’une diversification géographique de leur portefeuille.
Youssouf MAYAKI, Ph.D.
Economiste
Haut Fonctionnaire des Finances
Administrateur Civil
Homme politique