AGADEZ/Education : Le redéploiement des enseignants contesté
Un redéploiement contesté
Le Syndicat des enseignants contractuels de bases SYNACEB région d’Agadez, regrette de ne pas être associé aux prises de décisions dans le cadre du redéploiement. Lawaly Garba Secrétaire Général SYNACEB Agadez confie au journal « La Nation » : ‘’ C’est vrai, la direction régionale a fait son redéploiement. On a pris des femmes mariées et même des malades parmi ces enseignants qu’on a amenés loin dans les brousses d’Agadez. En fait ce n’est pas que les enseignants ne veulent pas partir comme on le dit, mais il y’a un problème. Le problème, c’est quoi ? Nous, on aurait voulu à ce qu’on associe au moins les partenaires, c'est-à-dire les syndicats parce que nous connaissons mieux les vrais concernés, parce que ce n’est pas tout le monde qu’il faut redéployer. On ne peut pas prendre une femme mariée qui a six à huit enfants et la balancer jusqu'à Aderbissanet, Ingal ou Iferouāne et laisser son foyer. Et puis, on ne peut pas venir aujourd’hui dans une école de 13 classes et dire seulement qu’on va garder 13 enseignantes. Vous constatez bien, c’est des femmes dans plusieurs écoles. La fonction enseignante est féminine de nos jours et ces femmes elles ont leurs maladies. Il y a des petits enfants et les congés de maternité. Imaginez si quatre enseignantes partent en congé de maternité, on va fermer des classes de 70 élèves donc priver presque 300 élèves. C’est pourquoi nous avons dit ce redéploiement n’est pas normal. On doit chercher des personnes bien portantes. Nous avons des jeunes enseignantes qui doivent être redéployées. Aussi avant de procéder au redéploiement on doit faire la situation. Nous avons constaté que là où on veut amener ces enseignants, c’est des écoles qui ne dépassent pas 08 élèves souvent. On prend un enseignant de 70 élèves, on le jette dans une école de 08 élèves, c’est du gâchis. Vous pouvez trouver en brousse une école de 08 élèves avec 04 enseignants. C’est pour cela que nous disons d’abord on doit faire la situation, faire le tour de la région et chercher à savoir quelles sont les écoles qui ont réellement des besoins ? Quelles sont les inspections qui présentent des besoins ? En ce moment, on peut revenir et mettre en place un comité. On ne peut pas comprendre que la direction de l’enseignement décide de balancer les gens comme ils veulent et où ils veulent. On doit tenir compte des cas spécifiques comme des malades ou des femmes mariées. Voilà ce que nous contestons. Mais on n’est pas contre un redéploiement s’il est fait dans un bon sens. Il est à revoir et c’est mieux pour la bonne marche de l’école’’.
Les autorités régionales d'Agadez conscientes du problème parlent de dynamique pour rentabiliser l’éducation. Adam ATTAHIR SG de la région d'Agadez donne son éclairage : ‘’ Comme vous le savez, nous sommes dans une logique qui est insupportable pour l’administration. En ce sens, les gens ne font plus place au redéploiement ou au transfert alors que l’Etat qui vous emploie en tant que agent c’est lui qui sait mieux que quiconque là où il doit vous amener pour travailler. Et cela, il faut que les enseignants le sachent. Nous sommes dans une dynamique où il faut rentabiliser l’éducation en général. Cela veut dire qu’il faut faire un redéploiement de qualité. Cela veut dire que chacun peut servir là où il est convenable qu’il serve. Donc c’est une question de qualité et de rendement. C’est vrai que cela va faire mal aux gens mais avec le temps ils vont comprendre et ils vont s’adapter à ce mécanisme de planification de l’Etat.’’
Pour remédier à ce problème, la DREP d'Agadez en partenariat avec l’ONG Contrepart Internationale a organisée avec les différents acteurs de l'éducation une rencontre afin de trouver des solutions pérennes et durables.
Issouf Hadan (Agadez)
23 novembre 2017 2017
Source : La Nation