Le ministre de l’Education Nationale rencontre les syndicats du secteur : Coup d’accélérateur sur le processus de recrutement des enseignants contractuels à la Fonction Publique
Le ministre de l’Education Nationale, Pr Ibrahim Natatou a rencontré hier matin à Niamey, les syndicats du secteur de l’Education Nationale. L’objectif de cette rencontre est d’échanger avec ces différents acteurs sur la question du recrutement des enseignants contractuels à la Fonction Publique conformément à la volonté du Président de la République, Chef de l’Etat, SE. Mohamed Bazoum. A l’issue de cette rencontre, les différents acteurs présents ont abouti à une dynamique de partenariat afin que les questions aussi importantes que le recrutement des enseignants contractuels puissent avoir l’adhésion de tous et faire l’objet d’un consensus au sein du système éducatif.
Dans son discours introductif à cette occasion, le ministre de l’Education nationale a tenu à saluer tous les acteurs du système éducatif pour la sérénité remarquable qui a prévalu au cours de l’année 2022. «Cette quiétude doit être maintenue et entretenue de façon durable pour le rayonnement de notre système éducatif», a-t-il déclaré. Pr Ibrahim Natatou a ensuite indiqué que conformément aux orientations de SE. Mohamed Bazoum, Président de la République, Chef de l’Etat pour la mise en place d’un mécanisme dynamique de formation et de recrutement tenant compte de l’évolution des effectifs scolarisables, le Ministère de l’Education Nationale a travaillé pour produire un projet de plan de résorption des enseignants contractuels, objet de la rencontre. «Ce projet de plan de résorption a été exposé à l’occasion de la journée de réflexion tenue le 19 décembre 2022 autour du Président de la République, en présence du Premier ministre et de certains membres du Gouvernement. L’objectif est de parvenir à résorber l’ensemble des enseignants contractuels du Ministère de l’Education Nationale remplissant les conditions d’intégration à la Fonction Publique», a-t-il souligné.
Pr Ibrahim Natatou a ensuite détaillé la situation des personnels du Ministère de l’Education Nationale qui compte un effectif de 111.565 agents dont 70.473 enseignants contractuels, 33.808 enseignants titulaires craie en main, 5.411 agents de bureau, 713 Appelé de Service Civique National et 1.160 auxiliaires. L’effectif des enseignants contractuels éligibles au recrutement à la Fonction Publique à la date du 31 décembre 2022, s’élève à 63.435 personnes, en soustrayant 7.038 personnes âgées de plus de 45 ans. Ce plan de résorption comprend, selon le ministre quatre (4) cohortes déterminées en fonction des tranches d’ancienneté. La première tranche concerne les enseignants ayant de 10 à 24 ans de service. La deuxième tranche 8 à 9 ans, la troisième tranche 5 à 7 ans tandis que la quatrième tranche, elle va de 0 à 4 ans.
Ainsi, le ministère de l’Education Nationale propose d’abord l’évaluation des enseignants contractuels de la première cohorte qui peuvent être éligibles à l’intégration à la Fonction Publique. «Cette première cohorte de 22.942 enseignants contractuels dont 1.081 pour la région d’Agadez, 862 pour Diffa, 3.335 pour Dosso, 4.275 pour Maradi, 3.637 pour Tahoua, 4.156 pour Tillabéri 3.658 pour Zinder et 1.938 pour Niamey», a annoncé.
Le ministre de l’Education Nationale a aussi expliqué que l’évaluation se fera sur les deux dimensions (administrative et pédagogique) conformément aux dispositions du DECRET N°2022- du 11 février 2022 modifiant et complétant le décret n°2009-072/PRN/MFP/T du 26 février 2009, fixant les conditions et les modalités de recrutement sans concours, aux emplois de fonctionnaires, des agents contractuels de la Fonction Publique de l’Etat en respectant l’article 5 qui stipule : «Aucun agent contractuel de la Fonction Publique de l’Etat ne peut accéder à un emploi de fonctionnaire sans concours s’il n’a pas fait l’objet d’une évaluation du service employeur indiquant la qualité des services contractuels effectués et s’il ne remplit pas les conditions d’ancienneté ou de durée de services contractuels et/ou volontaires fixées en fonction de l’emploi de recrutement».
Par la suite, Pr Ibrahim Natatou a assuré que le Ministère prendra toutes les mesures idoines pour garantir l’objectivité et la crédibilité de cette évaluation. A cet effet, dit-il, des équipes d’évaluateurs seront constituées et déployées hors de leurs régions respectives. Chaque évaluateur aura pour charge d’évaluer en moyenne 3 enseignants par jour pour le secondaire et 4 pour le primaire. «Dans les zones à habitat dispersé et où les zones difficiles d’accès (insécurité et aléas climatiques), les enseignants concernés seront regroupés dans un centre d’évaluation. Il est nécessaire que la durée de l’évaluation ne dépasse pas une (1) semaine. Quant à la dimension administrative de l’évaluation, une fiche sera soumise aux directeurs ou aux chefs d’établissement avant l’évaluation pédagogique», a-t-il relevé.
Le ministre de l’Education Nationale a ajouté que la Direction des Ressources Humaines et la Direction de la Formation Initiale et Continue s’attèleront à élaborer respectivement les fiches d’évaluation administrative et pédagogique en situation de classe. Ces outils feront l’objet d’un partage avec les acteurs clés. «La fiche de l’évaluation administrative sera mise en place dans les différents établissements où les enseignants de la cohorte concernée seront localisés. Les chefs d’établissement renseigneront la fiche de l’évaluation administrative à tous les enseignants contractuels qui seront concernés par l’évaluation. La note d’évaluation sera la somme de la note de l’évaluation administrative et de la note de l’évaluation pédagogique conformément aux dispositions du Décret 2016-09/PRN/MEP/A/PLN/EC/MES/MEP/T/MFP/RA du 29 juin 2016 portant statut particulier des fonctionnaires du cadre de l’Education à l’article 141», a-t-il souligné.
L’évaluation administrative s’articule, selon Pr Ibrahim Natatou, autour de la ponctualité, de l’assiduité, la tenue, la participation aux sessions de formations continues, le sens de l’organisation et de la méthode dans le travail, le respect de la hiérarchie, la bonne culture générale, le sens du service public, la conscience professionnelle, l’efficacité et l’efficience. Quant à l’évaluation pédagogique, elle concerne l’aptitude pédagogique, la connaissance approfondie et élargie de sa discipline, la maîtrise des questions inscrites aux programmes, l’atteinte des résultats et l’efficacité. «La note d’évaluation est la somme de la note de l’évaluation administrative qui compte pour 30% et celle de l’évaluation pédagogique pour 70 %», a-t-il conclu.
Yacine Hassane(onep)