Lancement d’un programme de formation préparatoire à l’Université Abdou Moumouni de Niamey : L’amélioration du taux de réussite au concours d’entrée à l’Ecole de Formation Judicaire du Niger en vue
L’Université Abdou-Moumouni de Niamey à travers la Faculté des Sciences Juridiques et Politiques (FSJP) a lancé, le lundi 23 janvier 2023 à la FSJP, le programme de formation préparatoire des candidats nigériens au prochain concours de l’Ecole de Formation Judiciaire du Niger (EFJN). C’est le Secrétaire général du Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche, qui a présidé le lancement dudit programme en présence du Secrétaire général adjoint du Ministère de la Justice, du Vice-recteur de l’UAM, du doyen de ladite faculté, des Enseignants-chercheurs et les candidats venus nombreux.
Cette formation organisée avec l’appui d’EUCAP-Sahel Niger se déroulera sur huit semaines. Elle sera axée sur les matières du concours et l’apprentissage d’une méthodologie adaptée en vue d’obtenir un nombre d’admis correspondant aux besoins du Ministère de la Justice. Il s’agit aussi de contribuer à améliorer le taux de réussite des femmes au concours d’entrée à l’EFJN qui est actuellement bas, comme l’a fait ressortir l’ONG Chronique Juridique lors de l’atelier organisé en 2021 sur la problématique de l’insuffisance des femmes dans la carrière judiciaire au Niger. En dépit du nombre élevé des candidats à cette formation préparatoire (516 dont 200 filles), ce sont des enseignants motivés et compétents de la FSJP de l’Université Abdou Moumouni et l’Université Djibo Hamani de Tahoua qui vont dispenser des enseignements approfondis dans les matières du concours et sur la base des anciennes épreuves écrites du concours faire acquérir aux candidats une bonne méthode d’approche de la dissertation, du commentaire et des cas pratiques.
Le Secrétaire général du Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche, Pr. Agarya Moussa a assuré qu’un tel programme ambitieux de recyclage et de formation relèvera le défi de l’amélioration du taux de réussite au concours d’entrée à l’EFJN afin de disposer d’un grand nombre d’auditeurs qui viendront enrichir le paysage judiciaire du Niger. «J’exhorte les formateurs ainsi que les candidats à s’investir pleinement dans ce programme ambitieux dont la réussite conditionne les résultats que nous obtiendrons au prochain concours», a-t-il souligné. Par ailleurs, le Secrétaire général du Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche a aussi salué le soutien d’EUCAP-Sahel pour son engagement aux côtés du Ministère de la Justice et de la Faculté des Sciences Juridiques et Politiques à travers le projet de création d’un centre de préparation aux concours administratifs, un projet pertinent dans le contexte actuel de notre pays.
Abondant dans le même sens, le Secrétaire général adjoint du Ministère de la Justice, Moussa Sahirou Tchida a rappelé qu’en deux décennies d’ouverture de la section magistrature, à travers l’ENAM d’abord et ensuite l’EFJN, l’objectif de recruter 50 auditeurs de justice pour une promotion, n’a été que rarement atteint. Il ne l’a été qu’une seule fois d’ailleurs, pour la deuxième promotion de l’EFJN. Il a ajouté que sur ces cinq dernières années seulement, sur quatre concours organisés pour un total de 200 places offertes, environ 2.780 candidats ont concouru. Il ressort du bilan que seulement 145 places ont été pourvues sur les 200 places disponibles, soit un taux de réussite d’environ 73%.
Pour leur part, le Vice-recteur de l’Université Abdou Moumouni de Niamey, Pr Rabani Adamou et le Doyen de la FSJP, Dr Dodo Boukari, ont reconnu que leur volonté de contribuer à l’amélioration du taux de réussite des candidats au concours de la magistrature aurait été vaine sans le concours apporté par la mission EUCAP-Sahel Niger, l’accompagnement du Ministère de la Justice et de l’ONG Chronique Juridique. Ils ont aussi invité les candidats à l’assiduité dans l’apprentissage et de participer à la réussite de l’objectif fixé.
De son côté, le Chef de mission adjoint d’EUCAP-Sahel Niger, M. Jean-Philippe a indiqué que la mission d’Eucap-Sahel au Niger apporte son soutien à la Justice et plus particulièrement à la chaine pénale afin de mieux lutter contre le terrorisme et la criminalité organisée. «Dans cette perspective d’un Etat de droit consolidé, le Niger a engagé depuis quelques années un certain nombre de réformes visant à améliorer son système judiciaire. Cela commence par le recrutement d’un nombre suffisant de magistrats à même de répondre aux attentes légitimes des justiciables», a-t-il conclu.
Mamane Abdoulaye(onep)
Source : http://www.lesahel.org