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L'Afrique que du temps perdu ! : Par Dr Abdoulaye HASSANE DIALLO

LA CONSTRUCTION NATIONALE

Gouverner, gérer, administrer, voilà des attributions qui doivent avoir un dénominateur commun, disons un tronc commun, le socle d’une Nation qui tend vers son Unité et sa cohésion. C’est d’abord le devoir de ceux à qui le citoyen a délégué son mandat pour le diriger, bien et en lui rendant compte, régulièrement de leurs actions, périodiquement. II revient ainsi au citoyen de contrôler l’action du gouvernement par des mécanismes mis en place, des institutions Etatiques . La construction est une affaire de tous mais , cela suppose aussi l’égalité des chances, droit à l’éducation, à la santé, à la liberté et à l’ implication totale du citoyen dans la gestion du patrimoine commun . La transparence et la concertation doivent guider et caractériser les relations entre les dirigeants et les citoyens .Une relation horizontale et verticale qui permet de conserver les liens . Nous voulons construire nos   Etats pour édifier notre continent en une structure Panafricaine Mais, commençons par nos quartiers, nos villages, nos villes et nos régions en cassant les barrières souvent régionales ou linguistiques, en utilisant nos propres langues si belles et si riches. Sinon, comment pourrons nous créer un espace continental viable et vital si, nous nous éloignons de nos valeurs culturelles et traditionnelles qui doivent demeurer notre source d’inspiration ? Les étages ont besoin de solides fondations pour les soutenir et consolider les acquis. Vous conviendrez avec moi qu’en commençant à lire un livre par la dernière page ou par construire une case par le toit, on va dans le sens contraire sinon dans le mur. Tout naturellement .Tous nos problèmes, ceux des peuples africains se trouvent aussi dans la rupture d’égalité entre les dirigeants et ceux-ci  C’est-à-dire des dominants à dominés. Une stratification sociale naturelle. Si nous transcendons toutes ces différences, alors nous pourrons avancer sûrement vers notre principal objectif : créer une synergie au niveau de l’Union Continentale, communément appelée OUA, d’abord puis aujourd’hui UA. Mais , il ne s’agit pas de changer de sigle, il faut surtout que la justice et l’Etat de droit jouent leur rôle afin que chaque citoyen s’y retrouve .Mettre l’homme ou la femme qu’il faut à la place qu’il faut .Vous conviendrez avec moi qu’un charcutier est loin d’être un chirurgien même s’ils sont tous indispensables dans toute communauté .II ne faut pas inverser les rôles d’autant plus que chaque catégorie de personnes a sa place et joue un rôle qui n’est pas dévolu à l’autre . Cette différence constitue la chaine, sinon la maison à construire .Et si dans chaque Etat, s’enracine la démocratie participative,   nous pourrons enfin construire tranquillement notre continent et faire face à toutes les difficultés et fléaux que la nature et les hommes veulent ou tentent de nous imposer. Nous sommes et devons être des peuples mûrs et suffisamment aguerris pour refuser le dicktat d’où qu’il vienne et qui s’oppose à nos intérêts que nous devons défendre en toute circonstance et de lieu. C’est le lieu où il faut mettre tous les citoyens dans des conditions idoines afin d’éviter aux jeunes desoeuvrés des sauts dans l’inconnu et des voyages sans retour Nous ne cesserons de le claironner parce que ce sont nos Etats qui se vident de leur force et de leur substance. Nos dirigeants devraient mettre fin à cette dérive qui nous dérange et déclassifie notre souveraineté et même notre indépendance qui nous est, oh combien chèrement acquise. Et notre propre dignité humaine.

 DE LA NATION AU PANAFRICANISME    

Ainsi, la Nation une fois consolidée, il serait plus facile d’aller de l’avant et de nous unir sans problème, plus facilement d’ailleurs .II y d’autres préalables et paramètres qui exigent que tous nos pays soient dirigés par des Présidents démocratiquement élus. Sinon comment peut-on concevoir la cohabitation entre celui qui a étranglé ou même déchiré une Constitution pour arracher un pouvoir et celui qui a effectué son orale devant le Peuple Souverain et qui effectue des mandats dans la régularité ? La différence est nette même si certains élus aussi, oublient la Constitution pour aussi s’accrocher au pouvoir en multipliant leurs mandats. L’appétit vient en mangeant dit-on.

AU NIVEAU DE L'UNION AFRICAINE

Cette organisation qui a pris le relais de sa sœur aînée l’OUA depuis 2002, a aussi effectué quelques pas   dans la consolidation de nos acquis Mais, j’avoue qu’ils sont timides Et    c’est pourquoi nous pensons que l’Union n’est toujours pas au rendez-vous lorsqu’on constate que nous ne parlons presque pas de la même voix lorsqu’il s’agit des Sommets et des grandes rencontres internationales . A la cession des Nations Unies où les Etats, les grands groupes et les Organisations Internationales, défendent becs et ongles leurs intérêts, sans pitié et sans retirer un iyota de leurs revendications , qu’ils trouvent légitimes . Des tribunes qui leur servent de plétoire où il faut vider intelligement son sac pour se faire entendre .Nous pensons que si nos Etats sous la coupe de l’UA qui regroupe au moins 54 pays s’organisaient de manière à repartir le temps de parole à des Chefs d’Etats par Région par des thèmes des problèmes qui touchent notre continent, nous aurions gagné du temps et en crédibilité ,surtout Les échos auraient appelé à la raison ces grandes  puissances qui parlent de ce qu’elles veulent et qui ne nous rapporte guère rien . Si nous nous arrêtons un peu sur les dépenses qu’occasionnent ces sessions pour nos pays avec nos maigres ressources, alors , allons y comprendre quelque chose . Et ce cycle infernal ne s’arrête jamais , quelque soit notre classement au niveau des IDH . Alors que les nombreuses conventions ou « aides »et emprunts et dont la signature se fait à grand fracas sous les flashs des caméras, n’étanchent pas notre soif .Parce qu’entre la signature et l’encaissement, beaucoup d’eau aura couler sous le pont . Parfois, elle ne viendra que lorsque l’on aura même oublié qu’elle existe ? Au détriment de nos braves populations qui pensent que l’Etat a encaissé ces «  effets d’annonce »

ALORS QUELLE SOLUTION D’ALTERNATIVE ?

Lorsqu’on dort sur la natte des autres, on n’a pas de natte. Cette sagesse de notre aîné le Professeur KI ZERBO Paix à son âme, est aussi claire comme l’eau de Roche Alors s’est une invite à nous retrousser nos manches et à serrer nos coudes pour nous prendre en charge , dans tous les domaines . En effet c’est dommage et triste que l’Afrique soit riche et que les africains eux soient pauvres .Nous devons réfléchir sur des méthodes de gestions de nos richesses. Notre continent regorge de véritables hommes de qualité, des intellectuels de très haut niveau, j’allais dire des érudits et des sages Alors où est passée toute cette richesse humaine ? La réponse est toute simple .

LE SOUS EMPLOIS DES CADRES COMPETANTS

La mauvaise utilisation des compétences en tous genres, les bas salaires et s’ils sont encore payés à terme échu, les passe – droits, le trafique d’influence, l’impunité , l’absenteisme,   parfois, le manque d’outils didactique, le chômage , voilà brièvement ce qui gangrène nos administrations . D’où l’exode dans les pays voisins souvent on part très loin même en risquant sa peau pour obtenir de quoi vivre . Mais les temps sont durs et de nos jours, rien n’est facile . L’autre handicap se trouve vers notre Diaspora à qui nous avons fait miroiter le devoir de retourner au pays pour le servir, , voire sa patrie Mais, là aussi, le constat est décevant, j’allais dire amer pour celui qui débarque de Paris, de Londres ou de New York, parfois c’est depuis l’aéroport que les soucis commencent au premier contact Parce que celui qui a vécu ailleurs, exerce la liberté de parole , sans se retourner pour savoir si personne n’a entendu ce qu’il vient de dire . Et, cela pour tous les rentrants ou revenants, il y a des écrarts de vocabulaire avant que l’on ne tombe aussi dans l’escarcelle et devenir « normal  » Certains, déçus repartent dans leurs pays d’accueil où parfois ils avaient rompu leurs contrat, pour regagner le bercail . Là aussi il y a un grand travail à accomplir pour souder nos frères de l’extérieur , si nous voulons développer nos Etats et notre continent .Afin que nous tirions bénéfices et profit de nos richesses Parce que personne ne viendra construire ou bâtir nos pays et notre continent à notre place Quant à cette jeunesse qui s’en va à la recherche du travail ailleurs, nous lui conseillons de rester au pays mais de se battre pour aussi acquérir ses droits D’ailleurs, nous pensons qu’elle peut se constituer en une structure de Jeunesse Panafricaine, pas pour battre le pavé à longueur des journées en criant mais, de s’organiser pour défendre également ses droits dans le cadre strict du droit tout simplement parce que l’avenir lui appartient .S’agissant de la Diaspora dont nous fûmes parmi les acteurs qui avaient défendu sa reconnaissance, nous lui conseillons de s’unir pour créer une plateforme de retour au pays, de concert avec les autorités des Etats respectifs. Parce que personne n’aime ni ne souhaite abandonner ce qu’elle a de plus cher, sa patrie , ni abandonner sa mère pour une autre . Voilà , brièvement et synthétiquement ce que nous pensons de notre situation , nous africains de nos pays et de notre continent

 Abdoulaye HASSANE DIALLO , Dr en Sciences Politiques, Journaliste, Ecrivain, Ancien Directeur des Affaires Générales des Nigériens d l’Extérieur au Ministère des Nigériens de l’Extérieur, Ancien Conseiller au Cabinet du Premier Ministre, Ancien Maire de Tillabéri, Ancien DG de l’ONEP, Ancien Conseiller du Président de la République Contrôleur Général de l’EFOPPRIMES.