S'installer en Afrique de l'Ouest
Dakar, Abidjan, Lagos, Ouagadougou, Accra, Cotonou, Bamako, voilà des noms de ville qui claquent régulièrement au firmament de l'Afrique, réveillant le souvenir d'illustres Africains dans des domaines aussi divers que la sculpture, la musique, la mode, le cinéma et la politique. Si vous choisissez d'y aller, vous vous donnez l'opportunité de conjuguer l'histoire au présent tant chacune de ces personnalités a façonné le destin du continent.
Du punch
Sur le volet économique, la région est apparue comme l'une des plus dynamiques du continent en 2017, si l'on en croit le rapport 2018 du Conseil français des investisseurs en Afrique, qui met en avant les économies du Burkina Faso, de la Côte d'Ivoire, du Ghana, de la Guinée-Conakry, du Mali, du Niger, du Nigeria et du Sénégal. Bien que la croissance ait été moins forte au Togo et au Bénin, les chefs d'entreprise se sont montrés optimistes pour cette année-ci. Ce ciel bleu économique ne saurait cependant suffire pour afficher une certaine insouciance chez qui veut aller s'y installer. Perdure, en effet, cette épée de Damoclès du terrorisme islamiste qui contrarie l'évolution d'une région somme toute assez exemplaire sur le front de la démocratie. Une région qui brille de mille feux sur les plans de la littérature, des arts, de la musique, et dans bien d'autres domaines.
Enracinement et ouverture
Espace de brassage et de métissage, qui a vu naître de grands empires africains, l'Afrique de l'Ouest présente cette caractéristique d'être à la fois ouverte sur le monde et très enracinée dans ses valeurs ancestrales. Sa proximité avec l'univers arabo-berbère en fait un espace de confluence culturelle qui participe de la tolérance et de la convivialité qu'on y rencontre autour du sens de l'hospitalité. Sur le plan social, la relative « exemplarité démocratique » en fait un espace de débats souvent vifs entre pouvoir et opposition. Autrement dit, il importe de s'armer d'une bonne culture générale, pas seulement sur des questions de pure politique, mais aussi sur la parabole des thèmes qui ont nourri les intellectuels africains avant les indépendances… et, après, sur le devenir et l'avenir de l'Afrique, également sur ce qui s'est passé outre-Atlantique pour les Africains-Américains. Ce n'est pas pour rien que le premier Festival mondial des arts nègres a été organisé au Sénégal en 1966 par le poète-président Léopold Sédar Senghor, que le principal festival africain du cinéma se tient à Ouagadougou, au Burkina, que la photo est célébrée à Bamako comme nulle part ailleurs sur le continent, que le vaudou béninois ramène à la terre mère nombre de Brésiliens venus se réconcilier avec leurs ancêtres…
De l'avenir
Que cela ne vous laisse pas penser que l'Afrique de l'Ouest se vit au passé. Bien au contraire. Dans l'édification de la nouvelle Afrique, elle entend bien apporter sa pierre. Comme avec les Ateliers de la pensée, lancés en 2016 par l'universitaire, économiste et penseur sénégalais Felwine Sarr et le philosophe et le politologue camerounais Achille Mbembe. Ces ateliers sont emblématiques de ce qu'on peut trouver dans cette région qui aime le débat et l'échange d'idées pour réfléchir à l'Afrique de demain. Un avant-goût de ce qui vous attend si vous vous y installez.
Par Malick Diawara
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1er juillet 2018
Source : http://afrique.lepoint.fr/