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La base chinoise inquiète le Pentagone

Du soft au hard power ?

Bien que les autorités chinoises s'en défendent, les Etats-Unis craignent que la multiplication des bases militaires chinoises ne puisse concurrencer Africom (état-major de l'armée américaine chargée de l'Afrique). Pékin dispose à ce jour d'unités militaires détachées au maintien de la paix au Sud-Soudan et au Mali. Une région où la présence chinoise date de la guerre du Darfour, où les militaires chinois sécurisaient les exploitations de pétrole des opérateurs chinois. Un soutien qui a permis de maintenir le rythme de production de ses unités en pleine guerre.

Ce renforcement des capacités militaires chinoises au niveau africain, fait également craindre aux hauts commandement américain pour sa suprématie continentale, sachant que même les parapluies militaires français et anglais sont conditionné au soutien logistique américain. Preuve en est, les dernières interventions en Libye et au Mali qui ont été marquées par le support logistique américain sans qui ses opérations n'auraient pas pu se faire, la dernière décennie a également été marquée par la multiplication de « Black Ops », menées par les commandos et drones américains entre le Sahel, l'Afrique de l'Est et La région du Lac du Tchad.

Pour le Pentagone, le pire scénario serait que Pékin choisisse de mettre en place au niveau africain, une approche militaire calquée sur sa stratégie économique et qui pourrait déboucher sur une présence militaire chinoises, en Angola, en RDC, au Niger, en Ethiopie... Pour l'heure, Pékin ne détient que la base de Djibouti, un pays qui connait une forte concentration de troupes étrangères (françaises, émiraties, américaines, japonaises et allemandes) et dont les installations portuaires sont stratégiques pour les exportations éthiopiennes en direction de Chine.

Bien que les craintes américaines dépassent de loin les capacités réelles de l'appareil militaire chinois hors de sa zone naturelle, l'attractivité de Pékin au niveau africain pourrait déboucher sur l'installation de détachements militaires dans des zones marquées par l'instabilité et dont les gouvernements concernés ne verraient pas d'un mauvais œil cette présence. Reste à savoir quels seront les premiers mouvements africains au niveau militaire post-Djibouti.

Par Amine Ater

11 octobre 2017
Source :  http://afrique.latribune.fr/