Finance : La BAGRI recouvre sa santé
Les Nigériens ont sans doute souvenance des tribulations que la banque de l’agriculture, BAGRI, a connues à certains moments de son évolution, poussant jusqu’à désespérer pour une banque que des choix politiques pertinents fixent au coeur d’ambitions fortes que l’on avait pour révolutionner l’agriculture dans le pays. Sans aller à la banqueroute, la BAGRI connut alors des moments difficiles. Mais, voilà que depuis quelques temps, la banque évolue sous une nouvelle administration dont la mission est, justement, de relever le défi de la performance et du dynamisme. Le leadership du nouveau Directeur Général de la banque est un gage de succès pour penser, mettre en oeuvre les différentes réformes nécessaires pour remettre l’entreprise sur les rails. Outil de soutien à la restructuration de l’économie agricole, la BAGRI avait de bonnes raisons de survivre aux aléas et aux différents chocs de l’environnement économique.
Diagnostiquer le mal
Pour trouver les solutions idoines à même de sauver la banque, le nouveau Directeur Général a fait des choix pertinents qui permettent d’avoir plus de clarté sur le fonctionnement de la BAGRI. Le premier consiste à passer au peigne fin sa gestion telle qu’elle a été faite jusqu’ici afin d’en déceler les forces et surtout les faiblesses. La deuxième stratégie concerne la gouvernance de la banque dans un environnement concurrentiel où, pour répondre aux objectifs qui justifiaient sa création, la direction adaptait aux besoins de la gestion et de la clientèle, des outils modernes et pertinents qu’offrent aujourd’hui la technologie et le numérique devenus incontournables.
Du diagnostic…
Les faiblesses des gestions ont été relevées et on retiendra un manque de rigueur qui a permis, contre souvent la discipline bancaire, des octrois de crédits sans s’entourer des précautions indispensables qu’on ne saurait négliger. C’est ainsi qu’il doit être décidé, avec tous les clients – ceux qui ne présentaient aucune garantie et les hommes politiques qui ont bénéficié de crédits de la part de la banque – de s’en acquitter selon un échéancier négocié pour recouvrer l’intégralité de la dette que la clientèle doit à la banque. Cette approche a l’avantage de recréer la confiance avec la clientèle, de la garder afin de continuer d’accompagner les projets et entreprise agricoles que des Nigériens pourraient porter. La BAGRI elle-même s’en servira pour retrouver son nouveau souffle pour continuer, en fonction de la pertinence des nouveaux projets à lui présentés, de soutenir les initiatives agricoles.
Réinventer la banque par la modernité…
Aujourd’hui, la BAGRI recouvre, peu à peu et plus certainement, sa santé financière, misant sur une gestion moderne et efficace qui lui permet de trouver sa place dans le gotha des banques de la place les plus en vue. Le nouveau Directeur, en mettant en place un nouveau système d’exploitation, rassure la clientèle, sécurise un personnel qui peut désormais compter sur la stabilité de la BAGRI pour réussir des carrières brillantes. L’ambition étant de replacer la BAGRI au coeur du dispositif que les politiques mettaient en place pour révolutionner l’agriculture en permettant, à des taux concessionnels, d’avoir accès à des crédits pour moderniser les exploitations agricoles, et la transformation industrielle des produits agricoles locaux pour, d’une part, en faire des moteurs de l’économie et, d’autre part, pour atteindre l’autosuffisance alimentaire et améliorer la qualité de l’alimentation de la population à qui on pourrait proposer une gamme de produits sains tant pour la consommation locale que pour la consommation étrangère.
Ali Soumana