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Privatisation de l’hôtel Gawèye : Le bradage des bijoux nationaux se poursuit

C’est désormais chose faite ! L’hôtel Gawèye de Niamey ne fait plus désormais partie du patrimoine national depuis ce vendredi 14 avril 2023. La signature de la mise en concession de la première grande infrastructure hôtelière étatique s’est déroulée en effet ce vendredi entre le ministre de la Culture du tourisme et de l’artisanat et le PDG du groupe Bravia, en présence du représentant de l’Agence nigérienne pour la promotion des investissements et des projets stratégiques. Par cet accord de concession en partenariat-public-privé (PPP), le groupe Bravia prendra en charge la gestion exclusive de l’hôtel sur une durée de 28 ans ! En contrepartie, le groupe s’est engagé à entreprendre des travaux de rénovation en profondeur pour faire de l’hôtel un complexe aux normes et standards internationaux. Quelles sont les retombées financières tirées par l’Etat de cette transaction ?

A quoi le gouvernement compte-t-il consacrer ces ressources ? Quelle est la part de l’Etat dans les bénéfices générés par l’exploitation de l’hôtel ?

Ce sont là autant de zones d’ombre qui ne seront jamais peut-être éclairées au Niger qui doivent juste se réjouir du fait qu’on leur a retapé l’hôtel qui était dans un état de délabrement avancé du fait de son abandon par l’Etat.

Cette mise en concession de l’hôtel Gawèye va tout au plus permettre de requinquer l’infrastructure et de sauver les emplois menacés. C’est tout ! Pour le reste, les bénéficiaires des retombées directes de la transaction, ils peuvent être considérés comme des bienheureux. Et pour cause, ils vont se remplir les poches à travers ce bradage ‘’d’un bijou national’’, pour reprendre l’expression de cet ancien cadre du mouvement syndical nigérien, Issoufou Boubacar Kado Magagi, qui n’a pas manqué d’exprimer son indignation et sa tristesse face à cette privatisation de l’hôtel.

‘’C’est dommage que l’hôtel Gaweye, un bijou national, qui a toute une histoire, une légende, soit entre les mains des capitalistes étrangers. C’est une grande perte pour le Niger, un échec de gestion pour le ministère en charge du Tourisme et de l’hôtellerie. Au Niger, il n’existe pas un hôtel aussi bien situé, bien bâti, qui dispose des fondations aussi solides que l’hôtel Gawèye’’, déploré Issoufou Kado à travers un post sur sa page Facebook. Pour lui, le repreneur a fait une bonne affaire, en dépit du montant qu’il juge très élevé des investissements annoncés pour la restauration de cet hôtel bien bâti.

En nous dépossédant de l’hôtel Gawèye, le régime de la Renaissance a finalement décidé de briser toutes les limites fixées par les régimes précédents pour la préservation de notre patrimoine national. Et Issoufou Kado de prévenir que ‘’l’appétit vient en mangeant !’’, exhortant (les Nigériens ?) à ‘’une vigilance accrue pour sauver les autres bijoux nationaux’’. Quels autres bijoux, serions- nous tentés de demander au syndicaliste ?

Quels autres bijoux restentils encore à privatiser, après l’aéroport international Diori Hamani cédé à la société turque SUMMA pour une durée de 33 ans, les magasins sous-douanes et ses succursales rétrocédés à la société française Bolloré Logistic pour une durée indéterminée, etc. ?

La confection des plaques minéralogiques de véhicules et autres engins à deux roues, la confection du permis de conduire, etc. ; nombre de prestations délivrées à l’époque par les services de l’Etat sont depuis l’avènement des Renaissants au pouvoir confiées à des sociétés privées qui s’enrichissent sur le dos des pauvres citoyens. Ce n’est pas tout ! Ce régime des Renaissants n’a-t-il pas aussi détruit plusieurs édifices publics tenant lieu de services de l’Etat pour la construction de complexes hôteliers privés et autres centres de rencontres internationales ? Nos ressources du sous-sol ne sont-elles pas également compromises depuis l’avènement de camarades roses au pouvoir dont les Nigériens ont découvert avec amertume aujourd’hui le vrai visage.

L’idéologie socialiste qu’ils prétendaient incarner n’était que du vernis, un appât pour duper le peuple nigérien. Sous le règne Issoufou, beaucoup de biens de notre pays ont été compris. Le règne Bazoum poursuivra dans la même lancée ce travail d’appauvrissement du pays à travers le bradage de ses biens et services. Après l’hôtel Gawèye, il y aura certainement d’autres bijoux nationaux, de moindre valeur peut-être, mais des bijoux quand même !

Tawèye