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En Afrique, la qualité des politiques publiques recule selon la Banque mondiale

La Centrafrique, le Burundi et la RDC reculent

Reconnaissant que la qualité des politiques et des institutions s’est renforcée dans certains pays, l’institution regrette toutefois que le nombre de pays ayant vu leur note globale se détériorer soit de plus en plus important.

Avec une diminution de 0,3 point, le Mozambique et le Soudan du Sud enregistrent la plus grande baisse de leurs notes globales CPIA. La baisse de 0,2 point de la note du Zimbabwe − qui annule la hausse de 0,2 point enregistrée par le pays en 2015 − est due en partie au manque de prudence fiscale du pays et au financement du déficit budgétaire par la banque centrale.

Parmi les pays ayant connu un glissement moins marqué de la qualité de leurs politiques et institutions figurent le Bénin, le Burundi, la Centrafrique, le Tchad, le Cap Vert, la République démocratique du Congo (RDC), le Congo, le Ghana, le Niger, le Nigéria, la Sierra Leone et l’Ouganda, qui ont tous vu leur note reculer de 0, 1 point.

Du mieux en Côte d’Ivoire et au Cameroun

Quelques pays comme le Burkina (3,6 points) la Tanzanie (3, 7 points) ou encore le Togo (3 points) ont connu des améliorations tangibles dans un ou plusieurs domaines politiques de la CPIA, qui ne se sont pas traduites par une hausse de leur note d’ensemble respective.

Sept pays ayant connu une amélioration de la qualité des politiques et des institutions ont engrangé un gain modeste de 0,1 point. Il s’agit de la Côte d’Ivoire, des Comores, du Cameroun, de la Guinée, de Madagascar, de la Mauritanie et du Soudan.

Les pays dont la qualité de la politique et des institutions a globalement souffert présentent un point commun, à savoir la dégradation de la gestion macroéconomique, due en partie au recul de la performance de la politique monétaire et de change, ainsi que de la politique budgétaire et d’endettement.

« Cette situation s’explique par la conjoncture défavorable qui exacerbe les faiblesses macroéconomique de certains pays », soulignent les auteurs du rapport. Dans cette catégorie, l’on retrouve le Nigeria, première économie du continent en proie à une récession économique, le Congo-Brazzaville, le Burundi, et le Zimbabwe.

Quels critères pour les aides ?

Ce rapport est décisif dans la clef de répartition des aides financières aux pays les plus pauvres. La CPIA mesure les capacités des États à asseoir des institutions et des politiques favorables au développement inclusif.

« Nous analysons la qualité des institutions en place pour mettre en oeuvre les réformes. Par exemple, si un pays qui veut combattre la corruption crée une agence indépendante dédiée à cela, c’est un signe de sérieux. En revanche, si cette agence ne dispose d’aucun pouvoir ou moyen, nous prenons cela comme un manque de volonté », explique l’économiste en chef pour l’Afrique à la Banque mondiale, Albert Zeufack.

Par Nadoun Coulibaly

28 juillet 2017
Source : http://www.jeuneafrique.com/