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Hausse des prix des produits de première nécessité : «Une réalité inquiétante», selon le président de l’ADDC Wadata

La hausse des prix des produits de première nécessité qui fait couler beaucoup d’encre  et de salive à Niamey, n’a pas laissé indifférentes les associations des consommateurs. Pour M. Mamane Nouri, président de l’ADDC wadata, « cette hausse des prix est une réalité inquiétante». Il a ajouté que depuis le deuxième trimestre 2020, les prix des produits de première nécessité n’ont pas cessé d’augmenter. Il a cité l’exemple des céréales du fait qu’une rareté a été observée sur le marché conséquemment aux décisions du Burkina et du Bénin. Ces deux pays ont en effet carrément suspendu l’exportation de la sortie des produits céréaliers. Ainsi, « jusqu’au mois de juillet, les céréales coûtaient extrêmement chères et certains produits sont rares dans certains marchés. Et c’était la période d’hivernage. Ensuite, la récolte a commencé dans certaines localités et cela a permis la disponibilité des produits et d’atténuer aussi les prix sur le marché » a-t-il expliqué.

Le président de l’association des consommateurs, ADDC Wadata a expliqué ensuite que jusqu’en décembre 2021, il y a eu des répits en terme de prix et de disponibilité des produits de première nécessité notamment le mil le sorgho et le niébé. Mais s’il fallait comparer à 2020 c’était encore cher, « les choses ont sérieusement commencé à partir de la deuxième quinzaine du mois de décembre. L’on a commencé à constater la hausse des prix des céréales notamment le mil, le sorgho et le maïs. Malheusement, cette hausse a touché d’autres produits importées comme la farine de blé, le sucre » a déploré Mamane Nouri. Selon le président des consommateurs, à   tout cela est venu s’ajouter la hausse du prix du pain à partir du mois décembre et cela a pris de l’ampleur au mois de janvier.

Mamane Nouri a expliqué les raisons de cette hausse qui sont d’abord le mauvais héritage de l’année 2021 en termes de disponibilité. La récolte a été mauvaise, ensuite la loi des finances a été définitivement adoptée au dernier trimestre 2021. En somme, on a constaté une forte inflation sur le marché en ce qui concerne la farine de blé, l’huile. D’autre part, il y a la question sécuritaire, les coups d’Etat au Burkina et au Mali ayant eu un impact sur la fluidité du commerce entre le Niger et ces deux pays. Ensuite, il y a eu la question de la facture certifiée, et toute l’incompréhension qu’elle a entrainée.

Maman Nouri  a indiqué avoir  participé à la première rencontre du ministre du commerce avec les opérateurs économiques à la chambre de commerce. Au cours de cette rencontre, certaines préoccupations ont été soulevées par les opérateurs économiques. « Le point important était celui des importateurs de céréales sur la question de l’approvisionnement du pays du fait des décisions du Burkina Faso et du Mali qui  sont les principaux fournisseurs des céréales à notre pays ». La fermeture des frontières a aussi ralenti considérablement selon lui, la disponibilité des produits.

Relativement aux solutions à envisager avant le mois de ramadan, Maman nouri  a assuré qu’ il y a eu une rencontre entre le premier ministre et les opérateurs économiques  la semaine passée. Il ressort de cette rencontre que l’Etat va agir. « Nous pensons d’abord au stock et nous espérons que l’Etat va agir aussi sur la fiscalité. Qu’il doit prospecter d’autres sources d’approvisionnement qu’il peut partager avec les opérateurs économiques et créer des solutions idoines avec les importateurs de céréales pour approvisionner le pays ». Mamane Nouri pense que le processus de la vente à prix modérés et la distribution gratuite des céréales particulièrement dans les zones déficitaires doivent être accélérées. Pour lui, il faudra agir aussi  sur la fiscalité, « il faut revenir sur 0% de TVA sur certains produits tels que la farine de blé, l’huile, le sucre, le savon.  Enfin, il doit y avoir une grande solidarité du côté des opérateurs économiques.  « C’est en effet un devoir  pour eux à l’approche du mois de ramadan en tant que musulmans, ce n’est pas bon de faire trop de bénéfices pendant ce mois sacré.

Par Omar Abdou, Faiza Maazou  et Assad Hamadou (Onep)