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Economie Evènementielle au Niger : Quitter le petitisme évènementiel

Dans le cadre de cette Réflexion nous entendons apporter une Contribution en vue d’optimiser la promotion et la gestion des grands Evènements dans notre pays, et par ricochet l’économie Evènementielle qui intègre l’Economie des Conférences. Un des objectifs recherchés à travers cette Réflexion est également d’attirer l’attention des nouveaux Elus des Collectivités territoriales, sur les coûts d’opportunités liés au non exploitation des potentialités touristiques de leurs Entités, notamment en matière de Tourisme Evènementiel. Il convient de souligner avec force qu’aucun Evènement d’envergure ne peut réussir sans une pleine implication des Collectivités Territoriales. Elles se doivent de développer, une Culture de l’Evènementiel. Il s’agit d’une démarche prospective bénéfique à encourager. Le Président Mohamed BAZOUM vient de rencontrer les nouveaux Elus locaux, cela devrait en principe libérer les énergies créatrices du marketing des Territoires. Dans une Réflexion antérieure nous avons traité de la possibilité de promotion d’une Economie des Oasis par l’Evénementiel, comme le Festival de l’Air à Iferouane, celui du Tendé d’Ingall, ou la cure salée. Dans ce propos, nous ne traiterons pas des synergies possibles entre les Organisateurs d’Evènements et lesdites Collectivités. Si le SIAO, le FESPACO, le SITA, le FIMA, malgré le Covid-19 ont de l’énergie pour rebondir, c’est parce que leurs fondations sont solides. Aussi les promoteurs ont su capitaliser sur la durée, tant sur les aspects infrastructurels que sur les aspects superstructurels comme les Ressources Humaines, les Expertises, l’exploitation efficiente de l’environnement socioculturel. Après les Jeux de la Francophonie de 2005 qui ont permis la réhabilitation et la rénovation de plusieurs infrastructures ( Stades omnisports , Maison de la Culture, aéroport international de Niamey, et la réalisation d’un site d’hébergement, le Village de la francophonie, la construction de l’Académie des Arts Martiaux , beaucoup d’acquis organisationnels ont disparu . Et ce malgré la création Commissariat à l’Organisation des Grands Evènements (COGE). La même situation pourrait se répéter si les acquis infrastructurels, et également superstructurels produits par la tenue de UA 2019, ne sont pas sauvegardés durablement. Et ce malgré la création d’une Agence chargée de promouvoir les grands Evènements (ANEC). Les Grands Evènements, un Concept qui nous le démontrerons par la suite, est plus englobant et complexe que l’Economie des Conférences.

L’Economie des Conférences, sous-composante de l’Economie Evènementielle Touristique

De façon très condensée, on peut retenir que le Tourisme est l’ensemble des Activités organisées selon un savoir-faire , et visant à satisfaire les besoins d’un sujet spécial le Touriste ( ou visiteur ) venu de quelque part pour une raison quelconque ( affaire , famille, vacances , Conférences etc. ) . Ce quelque part peut être l’Extérieur d’un pays, comme les Participants aux grandes Conférences, ou de l’intérieur d’un pays comme les Séminaristes ou autres participants à des foires commerciales, des compétitions sportives, ou culturelles, etc. Si la source émettrice des arrivées de touristes est à l’Extérieur, il s’agit de Touristes internationaux. Et quand c’est des résidents du pays qui sont en voyage à l’intérieur de leur pays, il s’agit de demande domestique ou de tourisme interne.Le Système globale qui autorise le déplacement , l’hébergement , la restauration , l’animation , les loisirs , les Congrès et conférences, et autres grandes Rencontres sportives n culturels , produit des Biens et services qui constituent l’Economie de l’Evènementielle dont l’Economie des Conférences et Congrès n’est qu’une sous-composante ( qui elle-même relève du Tourisme dit de Tourisme d’affaires et de Congrès) .Il existe des grandes Agences spécialisées dans le Tourisme d’affaires et Congrès. Il convient de citer l’Association internationale des Agences de Tourisme d’affaires et Congrès, qui compte parmi ses Membres des Palais de Congrès, des Centres internationaux de Conférences dans le Monde Ce qu’il faut souligner également, c’est que le Tourisme des Conférences et des Congrès est un segment de marché extrêmement concurrentiel. Des Villes y ont investi depuis fort longtemps , pour conserver des positions de Leadership ( Paris , Kigali , Nairobi , Johannesburg , Casablanca , Lomé ( les Accords de Lomé ,1,2 ) , Genève , Strasbourg, Dubaï , Doha et depuis un certain Marrakech … ) . La spécialisation d’une Destination en terre ou hub d’accueil des grands Evènements relève d’une démarche constructiviste basée sur les avantages comparatifs ou autres éléments de différentiation (Palais de Congrès, densité en capacité hôtelière aux normes, la mobilité urbaine, la plateforme aéroportuaire, les Services Télécommunication, les systèmes bancaire, sanitaire …). Ces inputs sont agencés, organisés de façon à dégager une visibilité à l’international, une attractivité en termes de destination d’accueil de grands Evènements. La qualité du produit composite final, bâti autour desdits avantages , et la politique de promotion qui sera mise en oeuvre, vont être déterminants dans le choix d’une Destination ou d’une ville comme une terre d’accueil, au regard de ce que d’autres Villes ou Destinations concurrentes. Donc il a y a un travail incontournable à déployer, de construction d’une offre Evènementielle attrayante, et de captation de Grands Evènements. Notre pays à la suite des Jeux de la francophonie, des 1 ers Jeux de la CEN SAD, de Coupe de football africain U18, a donné la preuve que ses infrastructures sportives et culturelles sont aux normes pour accueillir de grands Evènements Sportifs et ou culturels. Dans le même esprit la réussite du Sommet UA 2019 qui a relevé le standing infrastructurel de la Ville de Niamey, nous a confortés dans notre capacité à accueillir de grandes Conférences ou Congrès internationaux. La recherche d’une optimisation de l’économie évènementielle doit absolument intégrer les deux dimensions de déploiement possible de l’Evènementiel : Accueil des Conférences et Congrès internationaux, du Tourisme d’affaires d’une part et des Evènements sportifs et ou culturels internationaux d’autre part .

Nécessité de quitter le Petitisme Evènementiel
Les précisions conceptuelles ayant été apportées, la grande équation à gérer demeure la stratégie de conquête des Grands Evènements, ou la production d’une Activité évènementielle susceptible de créer une visibilité internationale. La promotion spécialisation d’une Destination en hub ou Destination d’accueil des Grands Evènements, s’inscrit dans une démarche constructive et de moyen et long termes. Au regard de la forte compétition internationale, il faut concevoir des stratégies de conquête et de captation durable de certains grands Evènements. La mise à contribution du Réseau diplomatique est une bonne posture, mais elle demeure insuffisante, quand on sait que les autres pays vont mettre également leur Diplomatie à contribution. En plus des moyens et ressources publiques susceptibles d’être mis à contribution, du reste insuffisants, il faut absolument susciter le partenariat avec le Privé. Le partenariat public privé mobilisé dans des cadres organisationnels formels (Syndicats d’Initiative, Offices Municipaux du Tourisme, Comités d’Action, agences de Tourisme d’affaires, et ou d’évènementiels, etc.), sera d’un grand apport pour développer les synergies nécessaires, et donc optimiser les retombées socio-économiques. Il Laut quitter les voies << du chacun dans son coin >>, chacun assure le développement de son Evènement. Le petitisme dont il est question réside et dans la façon de travailler des Acteurs concernés par la chose Evènementielle, mais également dans l’inexistence de mécanismes susceptibles de booster les petits Evènements existants et survivant au mieux, mieux. Peut-être qu’il faille réfléchir à un financement spécifique de soutien aux PME qui travaillent dans le Domaine Evènementiel, renforcer les capacités des Acteurs dans leurs sphères de compétences spécifiques pour relever les qualités des Prestations. De ce point de vue en plus de la mise en orbite définitive des Evènements comme SAFEM, Sahel, la consolidation du FIMA à travers l’appui à la réalisation de l’Institut Alphadi de la Mode , il convient de rechercher les moyens de faire monter en puissance des Evènements comme le Bianou , le Maouloud à Kiota , des Festivals de la Mode et Autres Evènements autour de célébration de la Sagefemme, de la Paix etc. . Notre pays à l’instar de certains pays de la sous-région devrait consolider des Evènements existants, les assister à se développer. Il doit par-dessus tout, encourager la conception de nouveaux Evènements d’envergure internationale. Nous avons su le faire en créant en 2008, et en organisation la 1 ère Edition des Jeux de la CEN SAD. C’est possible si nous décidions de mettre les Intelligences ensemble, pour quitter le Petitisme, et nous créer une place dans la grande Intelligence mondiale.

Elhadj MAIGA Alzouma
Expert scientifique du Tourisme