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Agriculture en Afrique : les investissements privés aggravent l'insécurité alimentaire

« L’approche par les pôles de croissance agricole n’est basée que sur l’urgence de produire plus, d’investir toujours davantage et de moderniser à tout prix. Pourtant, ce n’est pas en produisant plus que nous réglerons le problème de la faim, et surtout pas en écartant les petits agriculteurs locaux ! » déplore Peggy Pascal, chargée de plaidoyer sécurité alimentaire chez Action contre la Faim.

« Avec des régimes douaniers et fiscaux particulièrement avantageux, destinés à attirer les investisseurs privés, ces pôles de croissances ont vocation à devenir de véritables « paradis fiscaux agricoles ». Ces avantages créent à court terme une concurrence déloyale entre multinationales et petits producteurs. A moyen terme, ce sont autant de ressources qui échappent aux Etats africains, minant leur capacité à investir eux-mêmes, dans l’agriculture pour nourrir leurs populations », dénonce Maureen Jorand du CCFD-Terre Solidaire.

« Les pôles de croissance agricoles entretiennent une mécompréhension des enjeux de sécurité alimentaire et nutritionnelle. Sans évaluation possible de leurs impacts environnementaux et sociaux, ils continueront d’aggraver dans les prochaines années la vulnérabilité des populations d’Afrique subsaharienne. », prévient Clara Jamart d’Oxfam France.

Alors que l’agriculture paysanne familiale en Afrique subsaharienne représente 70% de l’emploi, 40% des exportations de marchandises, 33% du PIB et qu’elle nourrit 80% de la population, la multiplication des pôles de croissance agricoles met en danger l’autonomie alimentaire des populations locales.

S’appuyant sur ce rapport qui liste les risques pour la sécurité alimentaire des populations, Action contre la Faim, le CCFD-Terre Solidaire et Oxfam France demandent aux Etats du G20 et aux bailleurs, en particulier les agences de développement comme l’AFD en France, de cesser leur soutien au développement des pôles de croissance agricoles en Afrique. Et de concentrer leurs efforts sur les petits producteurs et productrices, afin de répondre véritablement aux défis de la sécurité alimentaire et nutritionnelle du continent.

07 juin 2017
Source : http://www.afrik.com/