Skip to main content

Niamey/Culture : Espace Séno, une initiative de Forge-Art pour la création et les spectacles

Le quartier Séno est très impliqué dans les activités du centre. «Dès qu’il y a un événement, minime soit-il, les gens affluent. C’est encourageant. Jusqu’ici, la population s’y intéresse, de mieux en mieux. A chaque fois que nous organisons des spectacles artistiques, c’est plein de monde. Nous aménageons souvent 100 à 150 chaises, et des nattes pour les enfants», s’en réjouit le responsable de l’espace Séno, M. Oumarou Béto. Ce n’est pas payant, pour le moment. Et le centre de Forge Art est un espace où les artistes n’ont pas besoin de calendrier pour les répétitions. «On a créé cet espace pour leur permettre de créer constamment. Le centre est ouvert, et on exige encore rien des intéressés », assure Béto. Mais l’emplacement du centre est défavorable pour son attractivité. Il est, en effet, situé à l’autre extrémité de la rive droite, précisément dans le nouveau quartier Séno. Mais pour les responsables de l’Espace Séno, ils sont au cœur du public de Niamey.

Forge Art dans le théâtre de scène

Forge Art est l’une des rares troupes actives et performantes, dans le domaine précis du théâtre vivant, selon le responsable de l’association, M. Oumarou Béto. « Nous sommes, présentement, en tournée dans la ville de Niamey (tous les jours de la semaine, sauf les mercredis), des scènes devant 30 maisons, dans différents quartiers de la capitale, répartis dans les 5 communes, à la demande du projet PISCA de la coopération française. C’est une manière d’aller vers le public. Et l’engouement est au rendez-vous. Nous sommes partis sur une base de cent cinquante (150) places de spectateurs, mais le nombre de spectateurs dépasse largement nos prévisions», a-t-il dit. Cependant, le directeur du club, reconnait que dans le cas pareil, les pièces se créent selon le canevas du bailleur. «Ce sont évidemment des thématiques d’intérêt social notamment des droit des femmes, de la scolarisation de jeune fille, du mariage précoce, de la citoyenneté responsable, de la migration etc», explique-t-il. Toutefois, les artistes s’inspirent librement et créent souvent leurs spectacles et cherchent des partenaires. «Il y’a trois ans, on avait initié le concept ‘’assise citoyenne’’ qui, consistait à faire simultanément du théâtre, de la poésie, de la danse, du chant. Dans un sens participatif, le public interagit dans la présentation des thématiques présentées dans le théâtre», affirme Béto.

L’organisation Forge Art compte sept (7) acteurs-comédiens permanents (dont quatre filles), un technicien et deux administratrices. Pour couvrir les charges de l’organisation, Forge Art vit de la location de son dispositif scénique mobile et des appels d’offre de prestations théâtrales auxquels l’association répond. En dépit de la jeunesse de la structure, beaucoup de jeunes acteurs nigériens qui sont dans le milieu théâtral sont passé par ce club. «Pour nous, c’est l’inclusion qui importe. Pratiquer ensemble c’est aussi se former», estime le responsable de l’association.

En ce qui concerne les partenaires qui accompagnent la structure, on peut citer, entre autres : l’OIF, l’UEMOA, l’ambassade de France, le Ministère de la Renaissance culturelle. En outre, Forge Art collabore étroitement, avec le département Art et Culture de l’Université Abdou Moumouni de Niamey, dont la première promotion était constituée majoritairement des jeunes habitués de la scène, d’expérience d’au moins trois ans de pratique théâtrale, après avoir évolué avec l’association, dans le cadre du festival de théâtre inter-lycée (FESTILY) qu’elle organisait. Beaucoup se sont inscrits, à la naissance de cette filière. Et aujourd’hui encore, l’association maintient le partenariat. «Les responsables viennent avec des étudiants suivre nos activités, de même, nous aussi, nous participons à leurs spectacles à l’Université. Les étudiants participent aussi à des ateliers que nous organisons souvent ici ou au Centre Culturel Franco Nigérien», précise Béto.

Mahamane Chékaré Ismaël(onep)

30 janvier 2020
Source : http://www.lesahel.org/