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Bitti Harey : L’âme de la culture du Zarmaganda sans relève

Par rapport à la danse Bitti, il y a lieu de relever plusieurs de sorte de danses notamment : la danse Bitti de neuf (9) filles ; celle de Bitti des hommes ; en un seul homme ; deux hommes ; en groupe d’hommes ; la danse Bitti des jeunes filles ; des femmes ; celle des lutteurs ; la danse Bitti de travail collectif ; celle dédiée à la chasse collective ; la danse Bitti des professions ( Soninké ; pêcheur ; tisserand ; forgeron ; cultivateur etc.) ; la danse de possession (folley).

A Ouallam, il existe toujours une troupe de cet instrument traditionnel. Cette troupe d’artistes est dirigée par M. Moumouni Hamani dit N’goyla, qui a quitté Ouallam à notre passage pour aller à Tillabéry dans le cadre des préparatifs de la fête tournante Tillabéry Tchandalo. M. Laouali Adamou nous murmure à l’oreille que Bitti a aussi des secrets que seuls les initiés peuvent percer. ‘’C’est dommage que vous n’ayez pas trouvé sur place l’artiste Moumouni Hamani dit N’goyla’’, a déploré le technicien de la culture qui dispose tout de même une mine d’informations sur le Bitti. Le secret est étant ce qu’il est, M. Adamou se réserve le droit de ne pas outrepasser la limite que les initiés de Bitti l’ont tracée.

Par ailleurs, cette immense richesse culturelle de Ouallam va progressivement disparaitre dans la mesure où rien n’est préparé aussi bien du coté des artistes que de l’Etat. « Le chef d’orchestre de la troupe de danse Bitti n’a initié aucun de ses enfants pour la relève car estimant que la culture est complètement délaissée », explique M. Laouali Adamou. Bref, le Bitti qui est l’âme culturelle du Zarmaganda disparaitrait d’ici quelques années si rien n’est fait pour le maintien et la perpétuation de cette identité culturelle. Les acteurs culturels sont abandonnés à leur sort. Il n’y a des gestes encourageants, encore moins de soutien formel aux artistes. Du coté de l’Etat, on constate que la culture est le parent pauvre de tous les secteurs. Or, il est illusoire d’envisager le développement sans un socle culturel. Le repère culturel constitue un soubassement pour le développement d’un pays. Il est donc urgent pour notre pays de faire son introspection dans le domaine de la culture afin de puiser dans notre tradition les éléments culturels susceptibles de faire bouger les lignes à l’ère de la renaissance culturelle.

Hassane Daouda, Envoyé Spécial

20 décembre 2019
Source : http://www.lesahel.org/