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Musée National Boubou Hama : Assurer la mission culturelle, malgré les difficultés

Du parc zoologique

Dans le musée national, l’aspect qui attire le plus reste et demeure la partie réservée aux animaux et oiseaux. Etant entendu d’ailleurs que le zoo n’est pas le fondement d’un musée, mais qu’il en constitue un élément ajouté après la création de l’établissement.Les jeunes visiteurs ne semblent absolument pas regretter leur déplacement. Mieux, ils apprécient avec beaucoup de joie tout ce qu’ils découvrent dans le musée notamment dans la partie zoologique qui ravit la vedette aux autres compartiments de l’établissement. Ils trouvent, en effet, toute une panoplie d’espèces animales et autres oiseaux qu’on ne voit nulle part ailleurs en plus de ceux domestiques que le musée a jugé bon de mettre à la disposition du public. Une source du musée national confie qu’il existe actuellement 57 espèces d’animaux et d’oiseaux pour un total de plus de 164 individus. On y trouve encore des lions, des hyènes, chacals, hippopotames, sangliers, biches, renards de savane et de désert, différentes espèces de singes, des crocodiles, tortues ou encore des serpents. Les oiseaux sauvages comme les autruches, des outardes, éperviers, charognards, les pélicans et bien d’autres espèces sont visibles dans les cages. On y trouve également des animaux et oiseaux domestiques issus de presque toutes les régions du pays comme la vache Kouri, les caprins, les asins. De toutes les espèces d’animaux ou oiseaux existant dans le musée, seuls l’éléphant, la girafe et les poissons ont disparu aujourd’hui. Malgré les difficultés auxquelles est confronté le musée national, il continue à égayer le public par la diversité de son offre selon un responsable trouvé sur place. Selon lui, l’absence de ces trois espèces s’explique par le manque d’espaces notamment pour l’éléphant et la girafe. En effet, pour vivre et s’épanouir, ces deux espèces d’animaux ont besoin d’un environnement favorable, un biotope naturel adapté à leur besoin alimentaire, à leur gabarit. Or depuis la création du centre de formation et de métier du musée national, l’espace réservé à ces deux espèces s’est d’abord rétréci avant de disparaitre complètement. Le musée se contente d’orienter les visiteurs demandeurs vers le parc national de W et la réserve de Kouré pour voir les éléphants ou les girafes. La tentative de remplacer ces animaux s’est heurtée aux avis contraires des techniciens qui estiment que seul un environnement naturel peut permettre à ces animaux de prospérer. Le musée ne dispose hélas pas de moyens financiers pour créer cet environnement.  

Des objets exposés

Les objets d’exposition constituent l’ossature, l’essence voire la raison d’être de tout musée. Le musée national Boubou Hama dispose de plus de 4000 objets exposés dans ses pavillons et des centaines d’autres non exposés. On y trouve des objets d’art, des habits traditionnels des différentes communautés nationales, des instruments de musique de toutes les contrées du pays, des outils de travail modernes et antiques, des armes blanches de guerre et de défense personnelle spécifiques aux régions/localité ou communautés. Mais il y a également des objets archéologiques artisanaux et / ou naturels découverts par des chercheurs.   Force est constater qu’au regard de cette richesse, le musée national semble se porter bien. Avec plus de 4000 objets, c’est quatre fois le nombre d’objets requis pour ouvrir un musée. Mieux, le musée Boubou Hama a ouvert d’autres pavillons comme celui de l’uranium, du pétrole pour élargir sa gamme de prestation. Tout cela offre aux visiteurs une bonne raison de faire un tour afin de connaitre les différents aspects culturels du Niger, son histoire contemporaine et ancienne.

De l’hygiène et la salubrité des lieux

S’il y a un aspect que nombre de visiteurs remarquent au musée national, c’est assurément la question de l’hygiène et de la salubrité. Qu’il s’agisse de la devanture ou de l’enceinte de l’établissement, le mauvais état d’entretien des lieux, l’insalubrité n’échappent pas aux visiteurs. Des tas de déchets et autres immondices sont visibles dans la grande cour du musée national Boubou Hama. Les allées sont couvertes de sachets en plastique et autres emballages, des odeurs nauséabondes se dégagent dans certains endroits, rendant l’air irrespirable et indisposant les visiteurs. Mais à qui la faute ? La question mérite d’être posée connaissant le comportement de la majorité de personnes qui fréquentent les lieux publics. Au regard du nombre d’agents d’entretien présents sur place, l’on est tenté de croire que l’administration semble faire de son mieux pour rendre salubres les lieux. Mais que l’effort des uns et des autres est annihilé, à l’évidence, par le comportement du public qui ne rend pas la tâche facile. Car, malgré l’existence des poubelles disséminées un peu partout dans la cour du musée, les visiteurs ont tendance à n’y prêter aucune attention, préférant jeter toute sorte d’objets usagés à même le sol sans le moindre signe de remord et dans une totale négligence.   En effet, en parcourant le musée, il n’est pas rare de remarquer les visiteurs jeter des sachets d’eau, des emballages dans les allées voire dans les cages des animaux. Pour l’administration du musée national, la question de salubrité est au centre de ses préoccupations et tente de faire de son mieux pour assurer la viabilité des locaux tant pour les visiteurs que pour les animaux malgré le manque de moyens.

Par Zabeirou Moussa(onep)

22 août 2019
Source : http://www.lesahel.org/