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Regain d’animation dans la ville de Niamey : Le groupe ‘’Dadin Kowa’’ sème la joie dans les cœurs des jeunes

Dadin KowaPour préserver et promouvoir la culture et le cousinage à plaisanterie, les autorités nigériennes d’antan avaient soutenu la mise en place d’un mouvement de jeunes à caractère culturel dénommé ‘’Samaria’’. Ainsi, les lieux dédiés à cette structure accueillaient presque tous les soirs, des chants, danses, sketchs, favorisant le brassage entre jeunes aussi bien dans les villes et que dans les villages. Cette belle ambiance festive qui rythmait les soirées de nos aînés disparus depuis longtemps semblent renaître d’une certaine façon à Niamey avec la recrudescence de mouvements culturels autonomes et des prestations à la belle étoile sur certains espaces.

Ces scènes d’animation ont pour acteurs des jeunes hommes et femmes qui se constituent en groupe avec des appareils munis d’installations Hi-Fi, amplificateurs, groupes électrogènes, lampes d’éclairages, etc. Ainsi, les spectateurs de passage ou ceux venus spécialement savourent avec plaisir cette ambiance festive. Parmi ces animateurs, figure Salifou Hamidou alias Salélé, promoteur culturel du groupe de danse Dadin Kowa.

Salifou Hamidou, est un jeune nigérien, artiste humoriste et danseur âgé de 25 ans. Ayant abandonné les études en classe de 3ème, Salifou a expliqué avoir découvert ses talents d’artistes dès le bas âge. A l’époque, raconte-t-il, ses grands frères du quartier faisaient recours à ses talents d’humoriste et de danseur pour détendre l’atmosphère. En échange de ses prestations, il recevait quelques pièces de monnaie. Sa rencontre avec un promoteur qui a eu vent de ses talents artistiques lui a permis d’intégrer un groupe. « Après quelques années dans la troupe, je me suis dit pourquoi ne pas être promoteur culturel aussi car, dans toute chose, il faut essayer d’aller de l’avant. C’est partant de là, que j’ai commencé à animer en solo dans des cérémonies de mariages, baptêmes, soirées culturelles, etc. Je fais souvent appel aux enfants du quartier, pour certaines prestations car, ils n’attendent que mon appel », a indiqué Salélé.

Dadin Kowa est un groupe de danse composé de 15 titulaires dont 8 danseurs garçons et 7 filles. Ils sont accompagnés par d’autres danseurs apprenants. Le groupe anime gratuitement chaque soir au grand bonheur du public. « Aujourd’hui Dieu merci, j’ai mes propres équipements, le seul problème que je rencontre est la non-disponibilité de lieu pour faire mes prestations, vu la dislocation de certaines maisons de loisir. Les nouveaux quartiers périphériques n’en disposent pas non plus. Nous sommes obligés de prester chaque soir à la devanture du goudron 100 mètres », a-t-il déploré.

Salélé souligne qu’il paye ses danseurs en fin de soirée grâce aux recettes collectées lors des prestations. « Je prélève également le prix du carburant et le reste est mis dans la caisse et sera utilisé à d’autres fins quand le besoin se fera sentir. À des occasions de fête, j’organise des soirées payantes à un prix d’entrée qui varie entre 1000 FCFA et 2000 FCFA. Pour les invitations de prestation, le cachet varie de 50.000 FCFA à plus en fonction de la distance et du lieu », a-t-il ajouté. « Grâce à nos prestations, nous avons eu l’occasion de découvrir l’intérieur du pays et l’extérieur. Rien qu’en 2022 Dadin Kowa avait remporté le deuxième prix lors d’un concours de danse », a rappelé Salélé avec fierté.

Ainsi, le jeune promoteur, sollicite le soutien des plus hautes autorités notamment en moyens pour la promotion de la culture nigérienne avant de lancer aussi un appel aux promoteurs. « Je demande à mes confrères d’accomplir leur travail convenablement afin de redonner aux artistes leur image et leur place au sein de la société », a-t-il conclu.

Moumouni Idrissa Abdoul Aziz (Onep)
Source : https://www.lesahel.org