Grande soirée culturelle sous le rythme de la culture Kel Tamasheq
Le Festival International Kel Tamasheq initié par l’association Imarhane Intidit du 8 au 9 janvier 2022 à Balleyara a été un véritable cadre de manifestation et d’expression culturelle. Dans ce cadre, une grande soirée culturelle a été organisée la nuit du samedi 8 au dimanche 9 janvier dernier dans l’enceinte du CES Balleyara. Cette soirée animée sous forme de ‘’concert débout’’ a drainé une marée humaine composée essentiellement des jeunes et des femmes.
Cette soirée riche en couleurs et en animations est l’un des plus grands spectacles organisés dans le Tagazar ayant enregistré la participation des grands artistes gardiens du secret de la culture Kel Tamasheq, comme l’artiste Mohamed Mai Molo d’Abalak, le guitariste Mai Mohamed Gourmi, des danseuses et les tandistes de la localité, etc. A ces conservateurs (les artistes kel tamasheq) s’ajoutent ceux de la troupe culturelle ‘’Sorai’’ de Terra, les artistes ‘’Gourmantchés’’ de Makalondi et de la Tapoa, etc.
Selon M. Wissillimane Ransaratane, membre du comité d’organisation, cette soirée constitue un cocktail de la culture nigérienne, organisée pour faire découvrir le patrimoine culturel à travers les différentes composantes de la région de Tillaberi et au-delà celles des autres régions qui ont été invitées. La soirée est organisée sous le signe de la coexistence pacifique et parenté à plaisanterie à l’image du festival Kel Tamasheq. «Nous sommes très contents de la prestation de ces artistes qui touchent à ce dont on a besoin. Ces artistes appellent le public à se rappeler qu’être touareg c’est être membre de chacune des communautés du Niger car le touareg est cousin à toute la communauté nigérienne. Les artistes chantent dans toutes les langues du Niger pour attirer l’attention du public. Et nous allons continuer cette œuvre pour permettre à la jeunesse de s’imprégner véritablement de sa culture» a confié cet organisateur.
D’après le maitre de cérémonie de la soirée culturelle, tous les artistes invités sont des dépositaires de la culture. «Toutes les prestations que nous avons suivies tirent leur source dans nos traditions. C’est pourquoi, les jeunes ont accordé beaucoup d’importance à cet événement. Notre force c’est la culture. Cette soirée culturelle a été organisée lors des deux premières éditions de ce festival notamment au Mali et Burkina Faso. Nous voudrons montrer à l’ensemble de l’Afrique qu’au Niger nous sommes rattachés à nos cultures. Voilà pourquoi, ces populations sont sorties. Beaucoup de jeunes touareg du Tagazar qui ont perdu la langue tamasheq du fait des brassages culturels, mais aujourd’hui, ils sont revenus à la source, à travers les accoutrements, l’habillement, la musique, les pas de danse, etc.» explique M. Wissillimane Ransaratane.
Avide de spectacle et curieux d’être en contact avec les artistes, le public a poussé jusqu’aux pieds du podium pour danser et répéter en chœur les chansons des stars de la soirée. «Nous sommes ici depuis ce matin pour cette randonnée culturelle qui met en valeur la culture tamasheq. Au-delà de la culture tamasheq, les autres cultures qui composent le canton de Tagazar, et des acteurs de toutes les cultures nigériennes ont été invités afin de renforcer l’unité nationale, la cohésion sociale, la paix, etc. au Niger. Nous sommes sortis pour montrer au chef de canton de Tagazar et aux membres de l’association qui ont initié cette rencontre qu’ils ne se sont pas trompés en choisissant Tagazar pour accueillir ce festival» a dit un jeune festivalier de Tagazar M. Alkasoum Ag Alhousseini.
Ivre de joie au cours de la soirée culturelle, M. Alkasoum Ag Alhousseini a salué le don de soi des artistes. Selon lui, le pari est gagné, car les artistes invités pour la circonstance ont réussi à égayer le public. «Cette rencontre culturelle internationale, à l’initiative de l’association Imarhane Intidit a répondu à nos attentes. Comme vous l’avez constaté, il y a plusieurs formes de musique notamment les balais, la musique tradimoderne, la musique moderne touareg (guitare), la danse qui permettent aux artistes de faire passer des messages. Nous nous réjouissons de la mobilisation très forte de la population. C’est difficile de mettre de l’ordre vu l’engouement et les vœux de la population d’avoir ce brassage culturel. Les jeunes se sont défoulés en dansant sous le rythme de la musique tirée de la culture Kel Tamasheq» a-t-il signalé.
Abdoul-Aziz Ibrahim(Onep), Envoyé spécial
12 janvier 2022
Source : http://www.lesahel.org/