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Séance de salubrité aux Archives nationales : Plaidoyer pour une meilleure préservation de la mémoire collective

À l’extérieur on remarque toujours les éléments concourant à la multiplication des termites, à savoir des tas de gravas entassés depuis 2015. Ce qui montre la nécessité d’organiser d’autres séances de salubrité pour y faire face. À l’intérieur du magasin il y a aussi d’autres soucis : la rouille qui attaque les rayons, le vieillissement des installations électriques, le disfonctionnement du système incendie et la nécessité de changer le toit. A cela s’ajoute le processus de dégradation des plusieurs bandes qui selon M. Habou Boukari ont une sensation de vinaigre (syndrome de vinaigre) dont la conséquence est l’explosion des bandes.

C’est pourquoi, le directeur des archives nationales, a dans une sorte de plaidoyer, largement expliqué la mission de cette institution qui est de rendre disponible l’information aux citoyens et faciliter la recherche. Précisant que les Archives nationales sont des lieux où sont stockés toutes sortes de documentations dont les conclusions des conseils des ministres, les PV des débats parlementaires, le Journal Officiel, les documents des différents ministères et d’autres institutions, sans compter des mémoires et thèses etc. C’est dire que cette structure reste incontournable pour quiconque veut comprendre le passé et songer à l’avenir. On peut se renseigner à travers elles pour solutionner, prévenir ou désamorcer certains conflits. En ce sens c’est un outil de promotion et de consolidation de la paix, de promotion de la bonne gouvernance et par ricochet de développement d’un pays. « Les archives restent et demeurent la mémoire de l’humanité, car elles jouent le rôle du premier conseiller pour un administrateur ; elles le renseignent avant de consulter son entourage. Elles l’informent sur les décisions qui ont été prises, sur les échecs et les réussites, bref les archives l’orientent dans ses ambitions. Un tel un objectif ne sera atteint que si et seulement si les archives sont gardées dans un bon état », a-t-il déclaré.

Pour lui, l’Etat ainsi que les autres institutions et que les privés doivent être à l’avant-garde de cette mission de protection de cet élément symbolique. Au nombre des difficultés, le directeur des Archives nationales a noté le manque de matériels roulants (minimum une douzaine de 4X4 ne serait-ce que pour le service centrale et les régions sans compter les départements), le besoin des locaux appropriés, du matériels informatiques (scanneur, caméra, imprimantes et photocopieurs en quantité et qualité suffisantes pour créer une base de données et automatiser la consultation. M. Habou Boukari a relevé qu’il est donc du rôle de l’archiviste de mener des actions de sensibilisation des citoyens sur l’intérêt de la protection et de la sauvegarde des archives mais aussi d’alerter les décideurs et les bonnes volontés pour qu’ils prennent conscience de la nécessité de la sauvegarde de ce guide, car un pays ne peut pas évoluer en ignorant sa mémoire.

Le directeur des Archives nationales s’est en outre réjoui du soutien permanent du Secrétariat Général du Gouvernement mais aussi de la volonté du gouvernement de créer des services départementaux afin de faciliter l’accès à l’information aux usagers. Compte tenu de ce que les archives représentent, M. Habou Boukari a souhaité que les ministères, les sociétés étatiques et privées, les collectivités, les institutions prévoient une forme de soutien destiné à ce patrimoine commun afin que les archives répondent valablement aux besoins de tous.

Mamane Abdoulaye(onep)

27 juin 2017
Source : http://lesahel.org/