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Compagnie de fabrication d’instruments de musique et de spectacles vivants : Disposer d’un riche patrimoine culturel

En 2007, parallèlement à son apprentissage de la musique au Centre de Formation et de Promotion Musicale, l’artiste Sani Mati Tambari voulait apprendre un autre métier qui lui procurerait une autre source de revenus. Parmi les occupations préférées de l’artiste Sani, il y a la fabrication d’instruments de musique et de spectacles vivants. Et, compte tenu de certains problèmes administratifs, il a fallu en 2009, pour commencer véritablement la fabrication des instruments de musique vu la forte demande de ces outils de la part des expatriés.  Selon lui, c’est magique de fabriquer soi-même un objet qui va ensuite donner vie à toutes sortes de son.

«La musique adoucit les mœurs» a-t-on coutume de dire. Tout le monde aime bien écouter ou danser la musique. Pour que la musique soit bonne à écouter, il faut tout une kyrielle de matériaux pour la rendre agréable à l’écoute, à l’oreille. Pour la rendre bonne à suivre, il faut choisir le genre, les nuances, les notes, les voix, le tempo, le caractère, les instruments et les formations musicales. Fort de son expérience dans le domaine, Mati, pour joindre les deux bouts, proposent des activités ludiques et payantes, notamment la formation en musique, en fabrication d’instruments. ‘’Les artistes sont particulièrement amateurs des instruments simples d’utilisation comme des tambourins, et les petites percussions… en effet, nous explique-t-on, on peut  savoir fabriquer de véritables instruments sans forcément avoir un diplôme en lutherie. On peut créer des instruments avec tout ce qui vous tombe sous la main’’ a détaillé le promoteur de la compagnie de fabrication des instruments de musique et de spectacles vivants Sani Mati Tambari. L’idée de la création de cette entreprise logée au sein du Centre de Formation et de Promotion Musicale(CFPM) s’est imposée en son temps, car les instruments de musique en Afrique étaient rares. « Avec l’apprentissage de la musique, on apprend en même temps la fabrication des instruments. Après la sortie de mon premier album ‘’Admulmula’’ en 2009, j’ai fait beaucoup de déplacements tant au niveau national qu’international, en mon absence, les gens voulaient de ces instruments, et là je me suis dit » pourquoi ne pas former des gens pour qu’ils puissent en  fabriquer eux-mêmes. Et qui peuvent aussi servir de produits touristiques» 

Des instruments membranophones, cordophones, aerophones……

Plusieurs instruments utilisés au Niger sont fabriqués au niveau de cette compagnie et qui ont pour noms, Gourimi,  Garayya,  Komsa, Kalangou, Kountigui, Kazagui, Sarewa, Algaita, Molo, Ganga. Sani Mati  fabrique les instruments mélodiques, les instruments à cordes appelés les cordiques,  et son assistant, l’instrumentiste Oumarou Mai Douma, fabrique des instruments à membrane. « Nous avons des contacts avec des instrumentistes qui sont un peu partout à l’intérieur du pays, on fait appel à eux dès que le besoin se fait sentir. En ce qui concerne la conception de ces instruments, pour les instruments mélodiques on utilise généralement des matériaux comme les peaux des animaux, des calebasses comme ‘’ caisse de résonnance’’, une gourde généralement, des lamelles fines, des peaux de chèvres, et du bois taillé pour le chevalier. En ce qui concerne les membraphones, la peau des petits ruminants peuvent facilement faire l’affaire, ce sont des peaux disponibles presque un peu partout contrairement aux cordiques où il faut importer les peaux ailleurs » a dit le fondateur de la compagnie. Et d’ajouter «nos instruments peuvent être utilisés partout en ce qui concerne la musique. Si tous les matériaux sont disponibles, nous pouvons confectionner chaque jour un instrument. Côté vente, ils sont abordables. La différence entre nous et les artistes traditionnels, il y’a toute une technicité derrière nos conceptions, nous faisons intervenir plusieurs compétences. Chaque instrument coûte au minimum 75.000f. Nos prix plafonds s’élèvent à 160.000f. Les prix diffèrent aussi selon les clients. Et comme c’est une Entreprise sociale, nous  essayons de ménager un peu quand il s’agit de la vente de ces instruments pour des écoles par exemple.

Les objectifs visés à travers l’apprentissage

Parlant de l’apprentissage de la musique dans certaines écoles  de la capitale, l’instrumentiste  précise ‘’c’est important pour les amateurs de se retrouver dans une salle  pour non seulement découvrir la musique et aussi et surtout découvrir les instruments même s’ils ne peuvent pas l’utiliser. Au cours des séances d’apprentissage, avec les élèves,  souvent on chante, on danse, on joue avec les mots, les doigts, les pieds, la voix, on utilise aussi des instruments de musique comme le kountingui, la guitare…Pour les enfants ce sont juste des moments de plaisir, de joie, qu’ils adorent et se donnent à cœur joie avec le jeu des instruments’’ En 2018 nous avions formé soixante (60) enfants déscolarisés grâce à l’appui d’un partenaire de la place.

L’apprenant va essayer de comprendre comment fabriquer les différents types d’instruments. Il essaie de reconnaître les ressemblances entre les instruments de certaines zones géographiques. Au cours de ces séances, ils essaient aussi la pratique manuelle, comment apprendre à différencier la musique d’un instrument en termes de qualité. Ecouter et suivre attentivement les notes verbales, les écrits afin de bien les fabriquer.

A la compagnie ‘’Nous faisons tout pour rendre accessible la musique à tous. Et pour avoir le rythme dans la peau, il suffit juste d’être passionné et de la pratiquer’’ dit –il enfin.

Par Aïssa Abdoulaye Alfary(onep)

05 février 2021
Source : http://www.lesahel.org/