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« Solare made in Africa» : L’œuvre du Pr ABDOU MOUMOUNI exposée dans un Film

  1. Premier africain de l’ouest francophone agrégé en sciences physiques en 1956. A cette époque-là, il fallait, pour tout étudiant africain voulant réussir en Europe, être non seulement brillant, très brillant et être profondément engagé pour bousculer les préjugés et les sabotages de tout genre. Aimé Césaire, dans le domaine culturel, a dû faire face à tant de pesanteurs pour réussir ses examens et affirmer sa personnalité. Il sut maîtriser la langue française avec ses subtilités, ses finesses, pour léguer à la postérité des œuvres mémorables dont le « cahier d’un retour au pays natal »
  2. La compétence, l’engagement du professeur Moumouni à ‘’dompter’’ l’énergie solaire et à la mettre au service du développement de son pays ont convaincu même les Français. Au point où, revirement de situation, c’est l’Africain qui délivre un certificat de travail à l’Européen.
  3. Une vérité qui m’étreint personnellement, c’est d’entendre de la bouche d’un des proches collaborateurs du Pr Moumouni que c’est un pays européen partenaire du Niger qui a poussé notre pays à ne pas opter pour la voie salutaire de l’énergie solaire. L’auditoire lors de la projection du film vendredi, composé essentiellement d’élèves et étudiants, était médusé.

Malam Saguirou a consacré plusieurs années pour achever ce film. Le lancement officiel a donc eu lieu le vendredi 26 Mai 2017 sous la présidence du ministre de la Renaissance culturelle, des Arts et de la Modernisation sociale, porte parole du gouvernement, Mr. Assoumana Malam Issa.

Techniquement, le réalisateur a su se mettre en contact avec les personnalités qualifiées pour parler de l’œuvre du professeur Moumouni. A cœur ouvert. Sans détours, ni fioritures. A visage découvert et avec courage. On sentait à travers leurs témoignages l’amertume, le profond regret de voir notre pays renoncer à un chemin si sûr, si durable et moins coûteux, pour se lancer sur des pistes où la marche est non seulement douloureuse, mais aussi dispendieuse.

Recueillir un si nombreux témoignage engageait Saguirou à se déplacer lui-même et à faire bouger la camera. Ici, les propos des acteurs retiennent l’attention plus que les images elles-mêmes, bien que celles-ci soient belles. Les invités ont plusieurs fois applaudi, et lorsque le réalisateur est monté sur scène pour présenter certains de ses personnages, tonnerre d’applaudissements!

Premier long métrage documentaire de Malam Saguirou, c’est une réussite qui honore l’auteur et le cinéma nigérien. Il convient de le vulgariser puisqu’à ce jour, rares sont les nigériens, jeunes ou adultes, qui connaissent le professeur Moumouni, à plus forte raison son œuvre. Avant l’hommage officiel prévu par le président de la République au Pr Abdou Moumouni, il est retenu de diffuser abondamment le film dans les établissements scolaires du Niger et les institutions du Pays.

HAROUNA Niandou

29 mai 2017
Source :  La Nation