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Disponibilité des engrais : Les producteurs plaident pour un accompagnement solide de l’Etat et des partenaires

Au Niger le marché d’engrais est libéralisé avec le retrait, à la CAIMA, de la mission d’achat et de la commercialisation de ce produit et la création de l’Association Nigérienne d’Importateurs et Distributeurs d’Engrais (ANIDE). C’est désormais cette structure qui a la responsabilité et la mission d’approvisionner le pays tout entier en engrais de qualité et en quantité suffisante. Les activités de cette structure sont supervisées par l’Observatoire National du Marché d’Engrais au Niger (OMEN) logé au Ministère de l’Agriculture.

Malheureusement, la situation née du COVID-19 a occasionné une nette rupture d’engrais à travers le monde. Une situation qui vient d’être aggravé la guerre en Ukraine.

Ainsi, les producteurs nigériens se contentent de s’approvisionner sur le marché noir. «Malheureusement, le produit est de très mauvaise qualité pour la plupart des cas», a regretté M. Madougou Nouhou, Directeur Exécutif de la Fédération Régionale des Unions des Coopératives des Sociétés d’Agadez (FRUSCOOP/A) qui ne cesse de déplorer la situation tout comme, il déplore quelque peu le retrait à la CAIMA de cette mission d’assurer la disponibilité et la distribution des engrais. Cela parce qu’aujourd’hui, précise-t-il, l’engrais est plus chers qu’avant. «La plupart des cas on s’approvisionne sur les marchés et c’est des engrais de très mauvaise qualité. On ne connait même pas la provenance. Avec la création de l’ANIDE, les producteurs pensaient retrouver des engrais à moindre coût. Malheureusement ce n’est pas le cas, et les raisons évoquées, c’est cette situation mondiale lié au COVID-19», a-t-il relevé. «Les sacs que nous achetions à 12.000 Fcfa est à 30.000 Fcfa aujourd’hui. C’est difficile pour les producteurs, et il y’a même l’indisponibilité du produit. C’est pourquoi nous demandons à l’Etat de subventionner l’engrais afin de soutenir les producteurs», plaide le Directeur Exécutif de la FRUSCOOP/A.

L’une des difficultés de la région d’Agadez, a souligné M. Madougou, c’est l’absence d’importateurs officiels d’engrais pour la région contrairement à Maradi, Tillabéri ou d’autres régions du pays, où un seul opérateur peut commander 500 à 1000 tonnes d’engrais. Le Directeur Exécutif de la FRUSCOOP/A a souligné que pour la campagne passée, c’est un importateur de Tillabéri qui a offert 30 tonnes de NPK et un autre importateur leur livré 30 tonnes d’Urée. «C’est avec ça que les producteurs ont travaillé l’année dernière. Pour le reste, les producteurs se sont ravitaillés sur les marchés. Nos opérateurs n’ont même pas la capacité de 200 tonnes», a-t-il expliqué.

M. Madougou a noté que, l’autre problème auquel les producteurs de la Région d’Agadez sont confrontés, c’est le problème d’eau d’irrigation, à cause de la baisse de la nappe phréatique. Il a souligné que ces deux dernières années, cette situation a occasionné la baisse des productions et a amené beaucoup de producteurs à abandonner.

En ce qui concerne l’engrais, plusieurs opérateurs économiques des autres régions se sont manifestés pour offrir à la région d’Agadez leurs services. Une nouvelle très favorablement accueilli par les responsables des coopératives dont les responsables ont exprimé leur volonté de travailler avec tous ceux qui sont disposés à les aider pour l’acquissions d’engrais de qualité et en quantité. D’autre part, plusieurs initiatives ont été développées pour la construction des seuils sur plusieurs passages d’eau de la région, afin de créer les conditions de rétention d’eau et permettre aux producteurs de poursuivre leurs activités.

Ali Maman ONEP/Agadez

Source : https://www.lesahel.org