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1ère édition de la «Tribune pastorale» à Maradi : Pour la création d’une société civile pastorale

Des réformes engagées sur le plan juridique depuis 1961 n’ont pas permis la sortie de l’auberge actuellement, différentes pratiques se traduisent par une privatisation rampante des aires de pâturage, la mise en culture des terres à vocation pastorale, la dégradation de l’environnement et la paupérisation progressive des éleveurs.

Pour le gouverneur de la  région de Maradi, sous l’effet conjugué de tous ces phénomènes, la zone pastorale est aujourd’hui en proie à une crise profonde remettant en cause sa vocation et exposant les pasteurs à la vulnérabilité et à la précarité. «C’est pour apporter des réponses appropriées à ces différentes préoccupations que les organisations pastorales de la région de Maradi ont initié la mise en place d’une Tribune Pastorale qui est un espace de dialogue qui apportera sa contribution au relèvement de plusieurs défis liés à la transhumance interne et externe », a-t-il précisé.

En outre, Zakari Oumarou a indiqué que d’ores et déjà, le gouvernement de la 7ème République mène des efforts titanesques pour non seulement assurer la paix et la sécurité à tous les citoyens, mais aussi et surtout pour la mise en œuvre des grands projets sur l’élevage et le pastoralisme. Il a adressé ses sincères remerciements et félicitations aux initiateurs de la mise en place de cet important cadre de concertation et à tous les partenaires au développement pour les efforts inlassables qu’ils ne cessent de déployer pour le développement du pastoralisme.

Le président du Conseil Régional de Maradi, M. Paté Balla, pour sa part, a rappelé toute l’importance de cette rencontre qui débattra de tous les problèmes auxquels fait face le pastoralisme dans la région. « Ces problèmes nous préoccupent tous, c’est donc le lieu pour que chacun apporte sa contribution pour dégager les voies et moyens nous permettant l’atteinte de la coexistence pacifique entre éleveurs et agriculteurs et permettre au pastoralisme d’aller de l’avant », a-t-il dit.

L’Administrateur d’AREN base régionale de Maradi, M. Hassane Baka, a lui indiqué que le mode de production pastorale est aujourd’hui une grosse préoccupation pour les Etats avec une absence de politique adaptée à ce mode de production dans l’accès aux services sociaux, la résurgence des conflits d’accès aux ressources naturelles et pour les pasteurs, la transhumance transfrontalière de plus en plus mal gérée et l’accentuation de l’insécurité et des conflits du fait de la raréfaction des ressources et de certains comportements des acteurs qui portent atteinte à la mobilité. Pour lui, la seule arme pour relever ce défi reste le dialogue entre acteurs par le biais du plaidoyer et la négociation, ce qui explique la naissance de la « Tribune Pastorale » avec pour objectifs de contribuer à l’amélioration de l’environnement juridique et institutionnel, de consolider le dispositif de sécurisation de la mobilité pastorale y compris transfrontalière. Pour cela, Hassane Baka estime que la tribune pastorale dispose beaucoup d’atouts dont entre autres, la diversité des organisations qui la composent, le soutien et l’accompagnement des autorités, la maitrise des réalités locales par ces organisations et leur expérience dans le plaidoyer.

Enfin le préfet de Dakoro, Abass Harou et un représentant des pasteurs, ont appelé à la cohésion et au dynamisme des différents acteurs. Ils ont aussi exprimé aux autorités administratives toute leur reconnaissance pour les efforts qu’elles déploient pour le rayonnement du pastoralisme.

Les participants à cette tribune pastorale ont formulé des recommandations et pris des engagements pour que ce cadre crée soit le tremplin à travers lequel, le pastoralisme redorera son blason.

Tiémogo Amadou ANP-ONEP Maradi

21 mars 2017
Source : http://lesahel.org/