Saison pluvieuse : Que faut-il en espérer ?
La saison des pluies est un moment plein de félicité. Moment d’espérance, elle a toujours représenté dans l’imaginaire des populations sahéliennes, un moment de renouvellement et de régénération : renouvellement de stocks alimentaires pour les hommes et pour le bétail, régénération de l’écosystème avec une nature qui reverdit, perd de son assèchement pour reprendre de la verdeur, rhabillant le couvert végétal des couleurs luxuriantes et brillantes de la vie. En ces moments où dans la nature charmeuse, hommes et bêtes, revivent la clémence de la nature généreuse, avec oiseaux et bêtes requinqués, remplissant le gai paysage de cris qui disent leur gratitude à un environnement en renaissance.
Dans la vie paysanne, ce moment de rudes labeurs est très attendu et on comprend que, lorsqu’elle est là, l’on demande des nouvelles de la saison afin de s’assurer qu’elle est prometteuse pour dissiper le spectre des affres de la famine et des sécheresses qui pourraient tout compromettre dans cette vie fragile du Sahel où l’homme, à chaque moment, est en lutte avec les caprices d’une nature devenue hostile et imprévisible.
Il est vrai que pour cette année, notamment dans la région de Tillabéri, et même dans certaines autres partis du pays, l’installation tardive de la saison des pluies avait inquiété les populations au point souvent de désespérer et de croire que tout est perdu et ce à moment où, en plus, le terrorisme vient tout anéantir autour d’elles.
Mais, en dépit de tout, quelques lueurs d’espoir existent. La régularité des pluies en ce mois d’août – provoquées à ce que certaines sources prétendent – est plutôt un bon signe pour rester confiant quant à l’issue de la campagne agricole en cours. Le mil si rapidement, poussant généreusement, est déjà à la montaison, quelquefois à l’épiaison, donnant à croire qu’avec quelques pluies au cours du mois de septembre, le mil ira à son stade de mûrissement à la grande satisfaction des populations qui avaient pourtant commencé, il y a quelques temps, à désespérer de la campagne. Il est vrai que dans certaines régions du pays, notamment de l’Est et du Sud, le nouveau mil est déjà présenté aux autorités. Mais le moment qui reste, tient toujours dans la période pour espérer d’autres pluies, et selon ce que peuvent dire les services compétents de la météorologie, géomanciens du temps, des pluies qui peuvent aller jusqu’en début octobre.
L’espoir est permis.
Aïssa Altiné