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Campagne agricole / Saison pluvieuse : faut-il redouter le pire pour le pays ?

L’économie nigérienne est essentiellement rurale et en même temps tributaire des aléas climatiques qui déterminent pour beaucoup, lorsque les cultures irriguées, malgré trop de bruit autour des 3N inutiles, sont très peu développées dans le pays. Nous sommes dans la première moitié du mois de juillet, et à ce stade, la situation des cultures, en tout cas dans la région de Tillabéri, reste très préoccupante, avec encore des villages qui attendent la première pluie pour semer ou des villages qui ont semé et qui ont même commencé le désherbage mais qui ont dû arrêter de cultiver quand il ne pleut plus et que les jeunes pousses commencent déjà se faner, souvent à mourir carrément, et avec elles, les espoirs des paysans.

La situation, à la date d’aujourd’hui, est alarmante. Quand on considère le nombre de greniers incendiés par les terroristes, le cheptel emporté, une dernière saison des pluies désastreuse du fait de la pluviométrie d’une part et de l’insécurité d’autre part qui empêché à des populations de rester sur place pour cultiver, l’on ne peut que s’effrayer de l’issue de la présente campagne agricole.

Quoi que diront les climatologues et autres sorciers de la prévision météo, la campagne dans une bonne partie du pays est en retard et ce n’est pas pour arranger les choses surtout quand, encore, des populations sont déplacées et qu’il est devenu impossible, dans la situation sécuritaire du moment, de s’installer dans les zones gravement affectées, pour assurer la production agricole si indispensable pour la survie des ménages et pour l’économie rurale aujourd’hui en berne.

Alors que les populations s’inquiètent, et alors que d’autres impondérables portent à douter de cette saison, l’on ne peut pas comprendre le silence du gouvernement qui semble ne pas en mesurer l’inquiétante situation pour envisager des réponses qui rassurent des populations aujourd’hui désemparées, de plus en plus gagnées par un scepticisme déconcertant. Il y a d’autant plus à s’en inquiéter – et les météorologues l’ont prédit – que les pluies risqueront s’accumuler dans un certain espace temps, au risque, dans ce cas, de provoquer des inondations et autres conséquences dramatiques qui appellent à une vigilance pour que le gouvernement, si tant est qu’il se soucie de la vie des Nigériens, prenne les devants, pour prévenir l’irréparable.

Gouverner, c’est prévenir…

Tawèye Kio