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Communication du ministre de l’élevage à la 2ème session ordinaire du CESOC : Des défis, enjeux et perspectives  du secteur de l’élevage à l’heure de la ZLECAf

Dans le cadre des travaux de la 2ème session ordinaire du Conseil Economique Social et Culturel (CESOC), le ministre de l’élevage, porte-parole du gouvernement, M. Tidjani Idrissa Abdoul Kadri a fait le 2 novembre dernier une communication devant les conseillers sur le thème « modernisation de l’élevage, pour une meilleure intégration du Niger dans la ZLECAf : défis, enjeux et perspectives ».  Ce faisant, après avoir présenté les atouts, opportunités et défis de l’élevage nigérien, le ministre a décliné brièvement le plan quinquennal ambitieux (chiffré à hauteur de 145 milliards FCFA d’investissement) du gouvernement, qui commencera avec un investissement de 19 milliards FCFA au titre de l’année 2022. Face aux conseillers et membres du CESOC, il a indiqué qu’il est question de faire de ce secteur, un véritable moteur de croissance économique et de la lutte contre la pauvreté.  

 Selon le ministre Tidjani Idrissa Abdoul Kadri, suite à une étude conduite par son département ministériel, des chaines de valeur ont été identifiées qui, dit-il, « si elles sont minutieusement exploitées peuvent apporter la transformation de ce secteur ». Il a cité notamment les filières du lait local, du bétail sur pied, de la viande rouge, de la viande séchée « kilichi », des cuirs et peaux, de la viande et volaille locale, de l’œuf de consommation et la filière du poulet de chair. L’étude fait ressortir que la filière viande en est la plus porteuse avec des coûts comparatifs utiles et favorables pour notre pays. « La viande du Niger est réputée avoir un bon goût et nous avons un bon rendement carcasse qui varie de 40% à 52% selon les races d’animaux du terroir. Comparés aux animaux d’autres pays, ils sont de rendement carcasse inférieur compris entre 42% et 45% », a expliqué le ministre en charge de l’élevage. Toujours en, termes d’atouts, il a mentionné une bonne situation sanitaire du fait du suivi régulier du cheptel estimé en 2020 à 52 millions de têtes dont 14 millions de bovins dans un pays qui dépense 13 milliards dans l’importation des produits lactés.  

Les potentialités sont énormes, malgré quelques contraintes liées aux aléas climatiques et à l’insécurité dans certaines zones, mais le secteur reste sous-exploité face à un immense marché ouvert surtout sur le Nigéria voisin (plus de 200 millions d’habitants) où la demande est assez importante. Le ministre Tidjani Idrissa Abdoul Kadri affirme que le gouvernement entend faire de l’élevage un secteur plus productif et compétitif, apte à contribuer de manière plus significative à la lutte contre la pauvreté et l’insécurité nutritionnelle, tout en gérant durablement les ressources naturelles. Parlant du plan quinquennal, « il s’agit d’améliorer le mécanisme de sécurisation et de vaccination du cheptel, de rehausser le maillage en points d’eau pastoraux en zone de déficit, d’aménager et sécuriser des espaces pastoraux et réhabiliter les terres pastorales dégradées, de faciliter l’accès aux aliments bétails et aux intrants, de créer les conditions d’une grande implication du secteur privé », a précisé Tidjani Idrissa Abdoul Kadri qui rassure que son département ministériel traduira en actions concrètes ces ambitions. Cela, à travers deux programmes opérationnels au niveau du ministère. Le premier porte sur la santé animale et la santé publique vétérinaire avec un budget de 8 milliards FCFA pour l’exercice de l’année 2022. Le second consiste au développement et promotion de la production animale avec un fonds de 10 milliards au titre de l’année 2022. Avec 145 milliards d’investissement dans ces programmes opérationnels sur les cinq années avenir l’objectif est d’atteindre un rythme de 1.500.000.000 litres de lait local par an, de contrôler chaque année 500.000 tonnes de viande, de parvenir à une production annuelle de 500.000 pintades. Ce cap ne serait possible qu’avec un investissement moyen annuel de 29 milliards FCFA, apprend-on. C’est dire que, pour l’heure, le budget 2022 prévu pour le secteur (19 milliards FCFA) est déficitaire.      

Le commerce du bétail et de ses produits dérivés est facilité par les textes communautaires (ceux de la CEDEAO, de l’UEMOA et de la ZLECAf) qui prônent la libre circulation des personnes et des biens. Et le Niger, rappelle-t-on, vient d’obtenir d’Indications Géographiques sur le fromage (Tchikou), le Kilichi (viande séchée), la peau de la chèvre rousse de Maradi. 

Ismaël Chékaré et Abdou Salam Kabirou Mouha

04 novembre 2021
Source : http://www.lesahel.org/