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Projet de Renforcement de la Résilience de l’Agriculture : Des milliards bloqués par la faute de quelques individus

Créé en juillet 2018, lancé en mars 2020, le Projet de Renforcement de la Résilience de l’Agriculture face au Changement Climatique peine, après deux années d’existence, à démarrer ses travaux. Pourtant dans ce pays sahélien, confronté à la variabilité climatique, le renforcement des capacités des agriculteurs est à saluer ; dans un pays où, dans le meilleur des cas, la saison des pluies ne dépasse pas en moyenne quatre mois, le maraîchage constitue la solution idéale pour le relèvement la grande majorité des Nigériens dont le pouvoir économique ne dépend exclusivement que de la courte saison tantôt peu pluvieuse synonyme de sécheresse et tantôt trop pluvieuse, en un laps de temps, avec des risques d’inondations. Ce projet envisage d’aménager des périmètres maraîchers de 1000 ha, en unités de 1 à 5 ha, équipés en kits de d’irrigation goutte à goutte ou système californien et en kits solaire photovoltaïque pour assurer l’indépendance énergétique. Le projet durera cinq ans. Il est financé à hauteur de 18 milliards 600 millions et concernera, pour sa phase pilote, cinq régions. Ce financement est assuré par la Banque ouest africaine de développement pour 10 milliards, le Fonds d’adaptation au changement climatique pour 4 milliards 600 millions, l’Etat du Niger 3 milliards 100 millions, la Banque agricole du Niger pour 500 millions et les 4000 ménages bénéficiaires pour 400 millions. Deux mois seulement après la création de ce projet, une coordinatrice est nommée. Et c’est après un an et demie qu’il sera officiellement lancé par le ministre de l’Agriculture dont les services assurent la tutelle technique à travers la direction générale du génie rural. Dix après le lancement, la coordinatrice du projet, toujours à son poste, depuis 28 mois, est nommée directrice générale du génie rural. En clair, la coordinatrice assure aussi la tutelle. Et depuis la fin du mois d’avril, l’impatience est exprimée. Il ne reste plus que trois ans pour ce projet. Et comme c’est souvent le cas au Niger, l’argent prévu ne sera pas dépensé à cause de la lenteur et même, parfois, l’incapacité des responsables à produire des dossiers. Ce serait le cas du financement du MCC dans la région de Dosso où l’incapacité de produire des dossiers ‘’bancables’’, le Niger serait sur le point de perdre le financement de la grande irrigation. Selon des sources, il s’agit, dans le cas du PRRA-CC, de ‘’difficultés de décaissement et de passation de marchés.’’Après deux années, le projet n’a mené aucune action en direction des bénéficiaires. C’est en tout cas l’information qui circule sur les réseaux sociaux. Un post attribué à l’actuel ministre de l’Agriculture dit : « cet après midi du 29 avril2021, j’ai reçu en audience la coordinatrice du Projet de renforcement de la résilience de l’agriculture face au changement climatique (PRRACC) intervenant dans la petite irrigation. Des difficultés de décaissement et de passation de marché entravent son exécution. Le projet est à sa deuxième année sans mener des actions aux bénéficières. J’ai invité la coordinatrice à se concentrer pour démarrer les prêts aux producteurs au cours de cette 2ème année d’exécution du projet.» Si ce post est vraiment celui du ministre, il y a du pain sur la planche. Le cumul de fonctions pourrait bien avoir fait son effet. L’omniprésence de la tutelle dans les projets est devenue la marque de fabrique au Niger. Le Projet de renforcement de la résilience de l’agriculture face au changement climatique n’est pas le seul dans le cas. Dans autre domaine aussi vital pour les populations, il serait important de démêler les rapports entre un projet et sa tutelle : le NESAP et L’ANPER. Il s’agit là de l’électrification rurale.

Affaire à suivre

Modibo