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Préparatifs de la rentrée scolaire 2023-2024 : Malgré le contexte actuel, les différents acteurs sont déterminés à ce que les enfants reprennent le chemin de l’école dès ce lundi 2 octobre

La rentrée scolaire aura lieu sur toute l’étendue du territoire nigérien le 2 octobre prochain. Les préparatifs vont bon train à tous les niveaux. Gouvernements et partenaires sociaux, chacun de son côté, essaie de mettre les bouchées doubles pour rendre effective cette rentrée. Les enseignants issus des regroupements des syndicats du secteur de l’éducation et de la formation professionnelle se disent prêts pour accompagner les nouvelles autorités à assurer une bonne reprise des cours. Les établissements sont aussi prêts à accueillir les élèves. Du côté du gouvernement, l’on s’active à acheminer les fournitures scolaires dans toutes les régions du pays. Au même moment les parents d’élèves prennent d’assaut les ‘‘librairies par terre’’ pour se procurer les manuels et autres fournitures scolaires dont les enfants ont besoin.

Il y a quelques jours de cela, ce sont près de 43 tonnes de fournitures scolaires qui ont été transportées dans le C130 des forces armées nigériennes (FAN) à destination des régions d’Agadez et de Diffa, les deux régions les plus enclavées du Pays. Selon la Ministre de l’Éducation Nationale, de l’Alphabétisation, de l’Enseignement Professionnel et de la Promotion des langues Nationales, Dr Elisabeth Shérif les nouvelles autorités du pays ont, malgré les sanctions injustes et injustifiées qui sont imposés à notre pays, tenu à ce que les enfants puissent reprendre le chemin de l’école de façon digne. La Ministre promet d’être à l’écoute de toutes les préoccupations relatives au bon déroulement de l’année scolaire.

La rentrée scolaire 2023-2024 s’annonce à grand pas. L’heure est à présent aux préparatifs de cette rentrée dans tous les secteurs afin que cette année académique puisse se dérouler dans des meilleures conditions. Ainsi, le Syndicat National des Agents Contractuels et fonctionnaires de l’Education de Base (SYNACEB), le Syndicat National des Enseignants du Niger (SNEN) et l’Association des Parents d’Elève (ANPE/E) montrent leur accompagnement indéfectible pour une bonne rentrée. Tous les secteurs de l’éducation de base sont prêts pour une meilleure rentrée académique.

Les syndicalistes se disent prêts à accompagner les nouvelles autorités

Le Syndicat National des Agents Contractuels et fonctionnaires de l’Education de Base (SYNACEB) procède à une première démarche ou approche syndicale qui consiste à organiser des assemblées de recueil et de partage d’informations dans l’objectif de mieux préparer la rentrée scolaire. Selon le Secrétaire général du Bureau Exécutif National du SYNACEB M. Shérif Issoufou, le syndicat profite pour la plupart du temps de la journée du 5 octobre qui est la journée de l’enseignant pour aller vers les militantes et militants afin d’écouter leurs points de vue, les difficultés qu’ils endurent et des propositions qu’ils ont pour un bon déroulement de l’année académique. « C’est en ce sens que nous allons nous retrouver au siège national de Niamey pour centraliser toutes les informations recueillies et les préoccupations des enseignants pour en faire une plateforme revendicative des doléances des enseignants. C’est cette plateforme que nous transmettons à qui de droit et ça va nous permettre de faire un travail de suivi tout au long de l’année. Cette année aussi, nous n’allons pas faire une exception, nous sommes déjà en train de nous préparer pour la tenue de ces différentes assemblées de consultation. », A-t-il expliqué.

Shérif Issoufou ajoute aussi que le plus souvent, c’est au Ministère de l’Education Nationale qu’ils s’adressent pour connaitre le niveau d’exécution des préparatifs de la rentrée, voir les difficultés et aussi des solutions qui sont en train d’être envisagées. « Aussi nous nous attèlerons à discuter avec l’administration scolaire des plateformes revendicatives de l’année antérieure, des engagements pris pour discerner le niveau de leur mise en œuvre. Cette année étant une année particulière au vu des évènements qui se sont déroulés au Niger, nous avons eu quand même à rencontrer la Ministre de l’Education Nationale qui nous a fait savoir ce que compte entreprendre son département ministériel pour une bonne rentrée académique au vu de ces circonstances. D’ores et déjà, la commission chargée de l’affectation des enseignants au niveau national a déjà siégé. Ce travail étant déjà fait, nous sommes en train d’attendre la réunion du conseil consultatif comme il est de tradition à la veille de la rentrée pour voir ce qui est disponible. », a-t-il évoqué.

Toutefois, selon le secrétaire général du BEN SYNACEB, la Ministre de l’Education Nationale a fait comprendre qu’il existe déjà un stock de matériel scolaire de quoi débuter normalement les cours. Mais, le matériel qui est à leur portée, ne pourra pas couvrir toute l’année. « Nous allons essayer de voir. Nous pensons véritablement accompagner au vu de la situation qui prévaut au Niger tout en lançant un appel à l’endroit de nos camarades afin de redoubler d’efforts. Faisons tout pour débuter les cours avec ce que nous avons en notre disposition, en attendant de voir un dénouement heureux aux problèmes dont fait face actuellement le pays. », affirme-t-il.

Chargement des fournitures par les éléments des FAN

Des points importants ont été rappelés à la ministre au cours de leur rencontre dont notamment les différents engagements pris pour le compte du SYNACEB mais qui n’ont pas été exécutés. « Nous avons un protocole d’accord avec l’ancien gouvernement et il y a des points concernant ce protocole d’accord qui ont été pris en charge à la grande satisfaction de tous. Mais il y a aussi des points d’achoppement qui restent toujours en souffrance, c’est pour cela que nous avions tenu à le rappeler  pour que le gouvernement actuel puisse voir ce qu’il peut résorber parmi ces engagements. », a-t-il évoqué.

Du côté du Syndicat National des Enseignants du Niger (SNEN), il faut dire que les préparatifs de cette rentrée s’annonce dans des bonnes conditions. « Nous sommes prêts à affronter dans les meilleures conditions cette rentrée scolaire 2023-2024. Le Ministère de l’Education Nationale, nous a rassuré lors de la rencontre par rapport aux préparatifs de cette rentrée scolaire. », a déclaré le Secrétaire Général du SNEN M. Laouali Issoufou.

« Des rencontres régulières vont se tenir pour peaufiner des plans et programmes pour le bon déroulement de l’année scolaire »

Tout est en place pour réussir cette rentrée scolaire, des fournitures scolaires et du matériel sont disponibles pour permettre le démarrage de cette rentrée scolaire. D’autre part, Laouali Issoufou a fait savoir que la question par rapport aux zones d’insécurité a été au centre de leurs échanges avec la Ministre. C’est dans ce sens que la Ministre de l’Education Nationale a fait comprendre que les autorités sont en train de prendre des dispositions avec le Ministre de l’Intérieur et le Ministre de la Défense pour que les enfants qui sont dans ces zones puissent aller à l’école. « Aussi, par rapport à nos occupations, compte tenu de la situation actuelle que traverse le pays, nous nous sommes donnés rendez-vous avec la ministre dans un avenir proche pour que nous parlions de toutes les préoccupations des enseignants, pour voir dans la mesure du possible, ce qu’il y a lieu de faire à court, moyen et long terme. », affirme le SG du SNEN précisant que des rencontres régulières vont se tenir pour peaufiner des plans et programmes pour le bon déroulement de l’année scolaire.

Par ailleurs, M. Laouali Issoufou a rappelé les engagements que le gouvernement avait pris par rapport au recrutement des enseignants, la question des incidences financières et des avancements. C’est en ce sens qu’il appelle toutes les enseignantes et enseignants qui sont militantes et militants du SNEN à se rendre le jour de la rentrée sur leurs lieux de travail afin de rendre effective cette rentrée.

L’ANPE/E jouera également sa partition

C’est devenue une sorte de routine au niveau de l’Association Nationale des Parents d’Elèves et Etudiants, d’accompagner les acteurs à relever le défi. « En tant que parents il est de notre devoir de mettre les enfants dans les conditions minimales pour qu’ils puissent répondre à l’appel, le jour de la rentrée scolaire. Ces conditions sont notamment les inscriptions régulières au niveau des écoles, l’assiduité aux cours ; mettre à leur disposition les fournitures, l’accompagnement. », estime le président de l’ANPE/E.

M. Wissilimane Ransarantane, président de l’ANPE/E

M. Wissilimane Ransarantane explique qu’en tant que responsable de cette structure des parents d’élèves et Etudiants, les préoccupations pour la rentrée scolaire ont été toujours les mêmes. « C’est de voir les conditions d’apprentissage des enfants et apporter des améliorations au cas où il y’a des petits problèmes soulevés. Le souhait de tout parent c’est de voir son enfant aller à l’école, prendre des cours dans des classes biens équipées. Apprendre avec des enseignants bien formés dans des classes avec les matériels nécessaires pour  accroitre le savoir. », a-t-il souligné. L’une des préoccupations de l’ANPE/E, c’est surtout voir les déplacés et ou les élèves qui sont dans les zones d’insécurité retourner sur les bancs. « C’est notre préoccupation majeure surtout dans les régions de Diffa, Tahoua et particulièrement Tillabéry où des centaines d’écoles sont fermées à cause de l’insécurité. », affirme M. Wissilimane Ransarantane

Cependant l’Etat du Niger œuvre sans relâche pour la réouverture de ces écoles à travers certaines démarches déjà entreprises. Chaque enfant a le droit d’aller à l’école et tout le monde doit y jouir. Par conséquent le président de l’ANPE/E demande à l’Etat de tout mettre en œuvre pour rendre possible le vœu de ces milliers de populations qui se trouvent dans des zones meurtries par l’insécurité. Il faut penser à sécuriser certaines écoles. Aujourd’hui même si certaines écoles ont été réouvertes des enseignants peuvent être menacés, ainsi que des populations. Il est plus que nécessaire de sécuriser ces zones. Si les enseignants et les populations ne sont pas sécurisés, les enfants ne peuvent pas bien suivre les cours.

Les parents d’élèves doivent aussi, de leur côté, faire des sacrifices. « Si tu as un enfant, éduque le, inscrit le à l’école, suis le. Quand Dieu nous donne des enfants c’est pour bien s’occuper d’eux, il nous enseigne de les mettre sur le bon chemin. Et le bon chemin n’est rien d’autre que celui de garantir la sécurité et l’éducation de ces derniers. Payez leur les fournitures, prenez soin d’eux si vous avez les moyens», a-t-il dit.

« Quant aux enseignants, nous leur demandons d’être indulgents, de ne point prendre les élèves en otage et ou comme boucliers souvent par rapport à leurs revendications. Nous savons que quand ils travaillent, ils doivent être dans des conditions mais nous aussi en tant que parents, nous allons faire de notre mieux pour les aider. Nous rappelons l’Etat quant à son devoir régalien de mettre les enfants dans les conditions d’étude et de travail. Qu’ils sachent que ces enfants-là, ce sont leurs enfants eux aussi par conséquent, ils doivent s’investir. Nous les remercions d’ailleurs pour tout ce qu’ils sont en train de faire comme efforts qu’ils ont déjà consenti dans ce domaine. », a souhaité M. Wissilimane Ransarantane.

Salima Hamadou Mounkaila et Moumouni Amadou Yacouba (stagiaire)

Source : https://www.lesahel.org