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Kadi Abdoulaye, ministre de l’Equipement : «Les différentes réalisations ont permis d’augmenter significativement la taille du réseau routier national et d’améliorer certains indicateurs»

KADI-ABDOULAYE-MINISTRE-DE-L-EQUIPEMENT-NIGERMonsieur le ministre, le Niger est engagé depuis quelques années dans une politique hardie d’équipement du pays en routes, ponts et échangeurs voire en travaux connexes : quel est le coût de ces investissements et surtout quel est leur impact sur les échanges nationaux et internationaux du Niger voire sur le bien-être des Nigériens ?

Durant les huit ans de mise en œuvre du Programme de la Renaissance Actes 1 et 2, d’importants investissements ont été réalisés par l’Etat et ses partenaires dans le cadre du développement des infrastructures de transport. Les principaux résultats enregistrés sont les suivants : la construction de 985,13 km de routes bitumées, la réhabilitation de 648,36 km de routes bitumées et la réalisation de 1.986,5 km de routes rurales. A cela s’ajoute la réalisation des grands ouvrages dont la construction de trois échangeurs (Mali Béro, Rond-point des Martyrs et Diori Hamani) ainsi que l’exécution en cours des travaux du 3ème pont sur le fleuve Niger à Niamey et du pont Farié. Il faut aussi noter la construction de la liaison ferroviaire Niamey-Dosso longue de 140 km. Dans le cadre de la modernisation des villes, des voiries urbaines ont été réalisées dans les grandes villes de notre pays.

Toutes ces infrastructures réalisées à grands frais contribuent à l’objectif stratégique de mon département ministériel qui est la poursuite du désenclavement interne et externe du pays ainsi que l’amélioration de la mobilité urbaine. Ces différentes réalisations ont permis d’augmenter significativement la taille du réseau routier national et d’améliorer certains indicateurs comme la densité routière, la disponibilité routière et l’indice d’accessibilité rural.

Qu’en est-il des travaux des routes Agadez-Tahoua et Agadez- Zinder ?

Les travaux de réhabilitation de la section Tahoua-Agadez ont été subdivisés en trois lots, à savoir le lot N°1 Tahoua-Tamaya long de 205 km qui n’a pas encore bénéficié de financement, le lot Nº2: Tamaya-Embranchement In Gall long de 85 km attribué à l’entreprise SIGMA2 et enfin le lot Nº3: Embranchement In Gall-Agadez long de 106 km attribué à l’entreprise MBC sous financement ORANO (anciennement AREVA).

Notons que l’exécution des travaux sur les lots 2 et 3 a connu des difficultés financières dues au non-paiement des entreprises et missions de contrôle, conduisant ainsi à l’arrêt complet des chantiers. Ce problème de paiement est dû essentiellement à la suspension du financement par AREVA pour des raisons liées à la non application de

certaines clauses de l’accord de partenariat stratégique (APS) conclues avec l’Etat du Niger d’une part et le problème du contentieux avec la société AFRICARD CO LTD, tranché par les tribunaux de Paris où les revenus du Niger auprès d’AREVA ont fait l’objet de saisine, d’autre part.

Cependant, avec la résolution des problèmes liés à la non application de certaines clauses de l’accord de partenariat stratégique (APS) et du contentieux avec la   société AFRICARD CO LTD, l’Administration a négocié et obtenu le retour de ORANO (anciennement AREVA) pour la reprise du financement. Les entreprises ont été invitées à reprendre les travaux et vous pouvez le constater, la réhabilitation de section embranchement In Gall-Agadez a démarré depuis octobre 2018 et avance normalement et la deuxième est en cours de démarrage.

Quant à la route Agadez-Zinder, nous avons, dans le cadre du programme routier du Fonds Européen de Développement (FED), réhabilité la section Agadez-Tiguidit (62km) ; la section Zinder-Tanout (138 km) est en cours de réhabilitation. Nous sommes en négociation avec le FED et d’autres bailleurs de fonds pour le financement de la section Tanout-Takoukou-Silika-Pk 233 (90,76km).

Nonobstant l’organisation matérielle de la « fête tournante » du 18 décembre dans les chefs-lieux de région, est-ce que cette politique d’équipement tient compte du nécessaire aménagement du territoire national dans son ensemble par la desserte tous azimuts de toutes les régions car il est de notoriété publique que certains élus du peuple mettent parfois à mal la « carte routière » ou les tracés dument élaborés par les autorités compétentes ?

Les réalisations effectuées dans le cadre du Programme de la Renaissance ont concerné toutes les régions du pays.

La réalisation de certains équipements est parfois tributaire de l’endettement du Niger ou du partenariat Public/Privé : quels en sont les risques et les avantages pour les « générations futures » ?

Plusieurs infrastructures ont été réalisées sur fonds propres de l’Etat (Echangeurs Mali Béro et Place des Martyrs, route Loga-Baleyara, route Moujia-Illéla- Badaguichiri; d’autres avec l’appui des partenaires soit sous forme de subventions (UE : Tsernaoua-Madaoua-Guidan Roumdji , Zinder-Guidimouni, Zinder-Magaria- Frontière Nigéria , Baleyara-Filingué, Agadez-Tiguidit, Zinder-Tanout (qui est en cours) ou sous forme de prêt.

D’autres réalisations sont faites dans le cadre de partenariat public privé. Toutes ces réalisations doivent bénéficier aux générations actuelles et permettre le développement socio-économique de notre pays pour les générations actuelles et futures.

Je dois indiquer que l’Etat a une politique d’endettement responsable (avec l’appui d’institutions comme le FMI).

Monsieur le ministre, l’entretien ou la maintenance de nombre de ces équipements pose problème autant que la dégradation volontaire dont ils sont parfois l’objet lors d’accidents ou de manifestations sur la voie publique : que font les pouvoirs publics pour y remédier ?

Notre pays a adopté le 24 Mai 2018 la loi N° 2018-32 déterminant le patrimoine routier national et fixant les règles de sa protection. Le décret d’application de cette loi est en cours d’élaboration par mes services techniques. Il est prévu dans le cadre de ce dispositif des sanctions appropriées à l’encontre des usagers ou des riverains qui dégradent volontairement les infrastructures routières.

Monsieur le ministre, vous étiez récemment en visite officielle en République Algérienne Démocratique et Populaire où vous avez notamment participé au salon international des travaux publics et des Transport : où en sont les relations entre l’Algérie et le Niger surtout quant à la construction de la route transsaharienne ?

Le ministère de l’Equipement du Niger et son homologue algérien ont signé depuis 2010 un mémorandum d’entente. Dans ce cadre, Le laboratoire National des Travaux Publics et du Bâtiment (LNTP/B) et le Centre de Perfectionnement des Travaux Publics (CPTP) ont conclu des protocoles d’accord avec des partenaires algériens en vue des échanges techniques. Nos deux administrations ont aussi un cadre d’échanges : le Comité Technique Mixte qui se réunit annuellement au Niger ou en Algérie ainsi que le

Comité de liaison de la route transsaharienne (CLRT) qui regroupe six pays membres dont l’Algérie et le Niger.

Quant à la réalisation de la route transsaharienne, la section de Arlit-Assamaka-Frontière de l’Algérie (225 km) est en cours d’aménagement et de bitumage. Les travaux avancent normalement et devraient être réceptionnés d’ici la fin de l’année 2019 conformément au planning actualisé du groupement d’entreprises.

Enfin, le conseil des ministres avait décidé en fin 2018 d’ouvrir un cycle de formation aux métiers du rail au sein du centre de perfectionnement des travaux publics de Niamey : quels en sont, monsieur le ministre, les objectifs ?

Notre pays est engagé à la promotion de tous les modes de transport dont le transport ferroviaire. Avec le démarrage de la construction ferroviaire au Niger, il est apparu nécessaire de former les jeunes nigériens aux métiers du rail et ainsi développer progressivement une expertise nationale dans ce domaine.

Réalisé par Sani Soulé Manzo (ONEP)

26 avril 2019
Source: http://www.lesahel.org