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Interview du Haut Commissaire au Programme Niamey Nyala, M. Mamoudou Mouctar : Plus de 300 milliards d’investissements pour moderniser la ville de Niamey

Pour ce qui est du bilan de sa mise en œuvre, le Programme Niamey Nyala est intervenu sur plusieurs aspects de la question urbaine. Il y a l’aspect voirie  avec la réalisation de plusieurs voies pavées et 22 km de voiries urbaines comprenant l’aménagement du Boulevard Tanimoune desservant les 4 communes de Niamey. Ce boulevard, pour la ville de Niamey, est un joyau inestimable ; l’aménagement de l’Avenue de l’amitié ; l’aménagement et le bitumage des voies d’accès au 2ème pont ; l’aménagement de la route Niamey-Namaro ;  la route Goudel-Tondibia-Tondikoirey ; la construction de deux échangeurs,  le premier au niveau du boulevard Mali Béro, le deuxième à  la Place des Martyrs. Il y a aussi la construction en cours d’un 3ème échangeur nommé Diori Hamani. Le projet se compose de 4 km de voirie et comprend 3 ouvrages d’art majeurs, l’aménagement du canal Gountou Yéna et un réseau de drainage et d’assainissement. Le tout pour un montant de 41,5 milliards de FCFA environ, sur financement de la BOAD et BOA-Niger.

Le chantier a démarré le 15 décembre 2015 pour une durée de 27 mois. La fin des travaux est prévue pour le premier trimestre de 2018. Il y a aussi le chemin fer, qui n’est pas encore opérationnel, mais dont toutes les infrastructures, notamment de la gare, sont achevées au niveau de la ville de Niamey. C’est un rêve centenaire devenu réalité. En termes d’équipements,  le bilan comprend la construction à Niamey d’un hôpital de référence dans la sous-région Ouest Africaine ; la construction d’une centrale thermique à Gorou Banda sur la Rive droite du fleuve, etc.

En termes d’aménagement d’espaces publics, il y a la Place Monteil ; les Ronds-points Hôtel des Postes; le  Terrain Musulman ; la Place Djermakoye ; le Rond-point ENAM ; le Rond-point Gadafawa ; le  Rond-point Justice ; la Place de la concertation ; le Rond-Point Rive Droite. Il y a aussi l’aspect éclairage public conventionnel, mais aussi de plus en plus solaire, qui ont été réalisés sur plusieurs axes de la ville de Niamey et dans beaucoup de villages relevant du territoire communal.

Dans le cadre du programme de lutte contre les catastrophes, plus de 7 milliards ont été investis pour la réalisation de chaussées drainantes en pavé, et 11 km de digues de protection de la ville contre les inondations récurrentes à Niamey.

M. le Haut-Commissaire, peut-on savoir, en termes chiffrés, le coût de tous ces investissements pour la ville de Niamey ?

 S’il  faut parler de coût, les investissements se chiffrent à plus de 300 milliards  de FCFA pour la ville de Niamey. Dans l’histoire de notre pays et de celle de Niamey, jamais une ville du Niger n’a bénéficié d’une action similaire. La ville de Niamey a de plus en plus un nouveau look, nous n’avons rien à envier aux villes voisines.

Quelles sont les perspectives du Programme Niamey Nyala en termes notamment de financement d’autres projets pour la Capitale du Niger?

Le relooking de la Capitale se poursuivra en redoublant l’effort d’aménagement sur les instructions du Président de la République. Bientôt, il y aura le lancement de la construction d’un 3ème pont pour atténuer la rupture entre les deux rives de la ville, favoriser un urbanisme équilibré de la ville et dynamiser la liaison transfrontalière ouest-africaine. Nous avons également en perspectives l’aménagement de la corniche et des berges du fleuve à travers un urbanisme intégrant le fleuve dans le tissu urbain; un programme d’éclairage urbain entre le conventionnel et le solaire de grande envergure sur les artères et places publiques de la capitale ; la poursuite de construction d’équipements (dont des marchés communaux, des centres commerciaux…) et d’infrastructures structurant en mettant un accent fort sur l’accès aux services essentiels (eau, assainissement, mobilité, éclairage public…) ; la mise en œuvre d’une gestion durable des déchets dans la ville de Niamey. Cela est une préoccupation majeure du Président de la République. Toute la filière des déchets urbains sera prise en charge à travers la mobilisation et l’implication de tous les acteurs concernés aux différents maillons de la filière dans une approche participative et un développement local inclusif (création d’emplois verts par le tri et la valorisation des déchets ….). Il sera mis en place un dispositif de gestion durable des déchets solides en mettant en place les infrastructures, les équipements et la logistique de pré-collecte, collecte, tri et valorisation des déchets, et en mobilisant les différents acteurs au niveau de tous les maillons de la filière des déchets (du ménage à la décharge). Aussi, il sera mise en place une brigade sanitaire en vue d’une meilleure discipline dans la gestion des déchets à Niamey. Nous allons également intervenir sur la dynamisation et le renforcement du transport urbain collectif. Elle favorisera un accès facile au transport urbain et permettra de décongestionner la mobilité face au taux de plus en plus élevé de véhicules individuels. Côté gestion de la circulation, des feux optiques seront restaurés ou implantés sur de nouveaux carrefours pour une meilleure mobilité et sécurisation des usagers de la route à Niamey.

Avec le ministère de l’équipement, près de 50 km de voirie urbaine seront aménagés d’ici 2020.

Pour le bien-être de la population de Niamey, le Président de la République marque une attention toute particulière à la lutte contre les inondations et l’assainissement à Niamey. C’est pourquoi, dans le cadre du PGRC-DU, plus de 15 milliards seront investis pour la construction de collecteurs d’eaux usées, le reprofilage de la vallée Gountou Yéna et la sécurisation des koris comme la Sirba, cause de grandes inondations à Niamey.

M. le Haut-Commissaire, vos efforts pour faire de Niamey une ville moderne sont souvent contrariés par des comportements inciviques sur certaines infrastructures, et aussi parfois par l’occupation illégale et anarchique du foncier urbain. Quelles mesures comptez-vous mettre en œuvre pour que les habitants de Niamey s’approprient et respectent toutes ces infrastructures et investissements comme un bien public durable?

Comme je vous le disais plus haut, Niamey Nyala est un programme infrastructurel et d’aménagement, mais surtout une vision, donc quelque chose de durable qui doit être profitable à nous et aux générations futures. Son appropriation, pour nous, passe par la mise en œuvre d’un cadre de concertation et de collaboration avec tous les acteurs en commençant par les acteurs principaux que sont la ville, les arrondissements et certains ministères qui interviennent directement sur la ville. Au-delà, le Programme Niamey Nyala associe, de manière étroite, la Société Civile à travers des ONG, des associations, des groupements des jeunes et des femmes. Aussi, les élèves et étudiants, par le biais des écoles, universités (EMIG, Wangari, Issa Béri….) dont les formations ont un lien avec l’ingénierie urbaine et l’aménagement de la ville, sont associés à travers des visites de sites conduites par des encadreurs, dans le but d’une meilleure appropriation, d’un transfert des compétences et des savoirs à travers ces énormes réalisations inédites dans la ville de Niamey. C’est une opportunité exceptionnelle à saisir pour ces enseignants et étudiants à vivre des cas pratiques des enseignements reçus à l’école. Ce sont eux les gestionnaires de Niamey de demain. Niamey Nyala est aujourd’hui une réalité. Il le sera davantage, dans les années à venir, avec l’implication et la participation de tous et de toutes, pour une meilleure concrétisation de cette vision pertinente et salutaire du Président de la République, S.E Issoufou Mahamadou, au seul bénéfice de la ville de Niamey et de ses habitants. Niamey Nyala, c’est une affaire de tous, nous devons tous nous engager à sa réussite!

Propos recueillis par Mahaman Bako

02 avril 2017
Source : http://lesahel.org/