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Entretien avec M. GALLO BADAGE Chafiou, le Président de l’Amicale des Nigériens étudiant et stagiaires au Sénégal (AMINESS)

Quels sont les objectifs de l’AMINESS ?

L’Association a pour but de :

Aminess

  • Créer et entretenir des liens de fraternité et de solidarité entre les membres ;
  • Défendre les intérêts matériels et moraux de ses membres ;
  • Susciter chez ses membres une prise de conscience et de responsabilité sur les problèmes nationaux et africains à travers diverses activités ;
  • Veiller à l’information et contribuer à la formation de ses membres ;
  • Entretenir des relations avec toutes les organisations ayant les mêmes objectifs ;
  • Promouvoir la culture de l’excellence ;
  • Promouvoir l’entrepreneuriat des jeunesses.

Vous pouvez nous dire, quelle est la situation actuelle des étudiants au Sénégal ?

Il faut dire d’abord, que l’AMINESS aujourd’hui fait partie des plus grandes communautés africaines représentées au Sénégal avec plus de 1200 membres. Ce nombre est en croissance chaque année et la plupart de nos étudiants sont dans des grandes écoles multinationale telles que le CESAG, L’ESMT, L’EISMV, l’ESP, l’UCAD, Hampaté BA, l’ISM, IAM… la particularité de nos étudiant sont parmi les mieux représentées dans ces différentes écoles avec des parcours académique irréprochable. Pour ce qui est de l’intégration nous pouvons dire que dans l’ensemble les étudiants n’ont pas de problème avec les autres communautés car gardant toujours cet esprit très fraternel et s’ingèrent facilement. Il en est également le cas avec les respects de la lois et règles en vigueur au Sénégal. Nous n’enregistrons pas en effet des problèmes avec les autorités de notre pays d’accueil qu’est la téranga. Nous pouvons dire que nos membres sont respectueux de la loi.

Avec un nombre croissant des étudiants, les défis ne manquent pas. Les Défis d’ordres socio-académiques.  Ces défis sont surtout liés à un grand nombre de boursiers de l’Etat de Niger que nous avons à peu près la moitié de nos membres. Avec la situation au Pays qui induit aussi un coût de scolarité assez élevé dans les écoles et universités, cela provoque parfois des retards dans le reversement des frais de scolarité par notre Etat. Nous saluons certes tous les efforts qui sont en train d’être entrepris pour nous assurer une meilleure prise en charge mais disons aussi que l’Etat ne doit pas lâcher, il doit continuer à investir dans la jeunesse et dans l’éducation pour former les élites de demain. Notre pays a besoin d’une jeunesse apte à relever les défis.

Vous avez organisé tout récemment un forum « AMINESS 2018 » au Niger, quelles sont les motivations qui vous ont poussées à le faire et aussi les objectifs du forum ?

FORUM AMINESS 2018 (forum de l’emplois et de l’entrepreneuriat)

Le Bureau Exécutif dont je conduis cette année a en effet pensé à innover pour organiser un forum dénommé forum AMINESS 2018 ou forum de l’emplois et de l’entrepreneuriat. La motivation qui nous conduit à l’organiser se résume en notre ferme volonté d’apporter notre contribution dans le développement socio-économique de notre cher pays qu’est le Niger à travers notamment la promotion de l’entrepreneuriat des jeunes. Il faut le dire nous ne sommes pas directement passé à l’entrepreneuriat mais nous avons d’abord voulu attirer l’attention des gens sur une problématique d’actualité qu’est le chômage dont beaucoup de nos jeunes sont touchés aujourd’hui. Le chômage a pour solution concrète et efficace l’entrepreneuriat, en effet ces deux sont indissociables, ils se complètent.

Cette année l’entrepreneuriat des jeunes constitut l’un des plus grands axes stratégiques de notre mandat, nous avons en effet encouragé beaucoup de jeunes en organisant des formations, en faisant leur promotion en ligne sur nos plateformes, lors de nos cérémonies et au près aussi de nos partenaires. Nous avons aussi signé des conventions de partenariat avec des structures d’accompagnement des jeunes porteurs de projets tel que le CAJEF-Sénégal qui est le Conseil Africain des Jeunes Entrepreneurs Francophones-Sénégal, nous avons également mis en place une cellule d’accompagnement des jeunes porteurs de projets évoluant dans le numérique grâce à l’accompagnement de nos ainés dont je salue de passage leurs engagement et leur disponibilité. Cette cellule a En effet piloté un concours qu’on a organisé cette année de meilleur projet communautaire. Ce concours visait à développer une application web mobile pour promouvoir chez nos jeunes les valeurs de patriotisme, de civisme, de citoyenneté, de fierté nationale… nous avons profité de ce forum pour présenter les projets au grand public et faire la remise des prix aux lauréats de ce concours. Cela montre notre attachement à notre pays et à mieux vendre une meilleure image de ce dernier, c’est aussi une façon pour nous d’encourager les jeunes à créer, à entreprendre.

Le forum a aussi servi de cadre pour promouvoir nos jeunes entrepreneurs à travers la présentation de leur entreprises, produits et services.   Nous avons également animé deux panels, un premier autour de la problématique des jeunes diplômés au Niger et un deuxième sur jeunesse et entrepreneuriat : défis et opportunités au Niger.

En résume nous pouvons dire que ce forum représente la contribution de l’AMINESS au combat contre le chômage et constitue son appui à la création d’entreprise.

Notre continent manque d’entrepreneur surtout notre pays le Niger, et ceux qui arrivent à entreprendre une grande partie n’arrive pas au succès de leur projet, pourriez-vous nous dire quels sont les freins de entrepreneuriat en Afrique ?

Oui c’est vrai très malheureusement, je dirai d’abord que c’est culturel, nous les africains nous n’avons pas le goût du risque, or dès qu’on parle de l’entrepreneuriat on parle de la prise du risque. Cela dit nous devrons changer notre conception de choses. Parlant de cette approche culturelle, le Niger n’est pas reste car au-delà ici nous n’avons pas une culture entrepreneuriale car très peu investissent et créent des entreprises. Nos jeunes préfèrent surtout être employés, travailler pour l’Etat car pour le plus important c’est de se garantir un revenu stable.

Nous pouvons aussi parler du point de vue continental de l’existence d’une concurrence déloyale sur l’installation des grandes firmes nationales ou une forte importation des produits qu’elles produisent. Il y a aussi le coût des facteurs de production qui est assez élevé en l’Afrique ce qui gonfle systématiquement le coût de revient de produits fabriqués dans les pays Africains donc non compétitifs. Le manque d’énergie suffisante pour la transformation constitue également un frein. Il y a aussi cette mentalité qu’il faut changer de toujours penser que les produits importés sont meilleurs que ceux produits sur place, cela n’encourage pas en effet ces jeunes entrepreneurs africains qui n’arrivent pas à faire écouler leurs produits sur le marché.

Nous pouvons citer aussi comme frein le manque de confiance de certains investisseur et banque dans le financement des projets en Afrique. Les Etats aussi ont une partie de responsabilité dans l’accompagnement des entreprises dans la recherche de financement mais aussi les aider à conquérir les marché intérieurs et extérieurs, développer des politiques visant surtout à encourager l’entrepreneuriat des jeunes, l’entrepreneuriat innovant.

Aujourd’hui pour réussir, les jeunes entrepreneurs doivent se focaliser sur les projets innovants, porteurs et très compétitifs, ils doivent avoir aussi avoir le goût de la patience, de la persévérance car la rentabilité n’est pas systématique surtout dans nos pays où parfois il faut la 3ème voir la 5 -ème année pour dire qu’une entreprise à commencer à être rentable.

Quel souvenir vous gardez du défunt ambassadeur du Niger au Sénégal, Kounou Hassan décédé le 8 sept dernier ?

Le monde politique et diplomatique à perdu un grand homme,

De son vivant, SEM Hassan kounou était l’ambassadeur du Niger au Sénégal et représentait le Niger avec beaucoup de patriotisme et de civisme. Il était toujours disponible quand il s’agissait de questions d’étudiants. Nous sommes attristés et nous partageons avec tous ses proches leur douleur dans ces moments difficiles.

Vous avez un mot à passer à la jeunesse nigérienne ?

{xtypo_quote}« La jeunesse nigérienne doit s’armer de courage, avoir confiance en elle.{/xtypo_quote}

Mes mots de fin s’inscrivent plus dans une logique de prise de conscience de la jeunesse nigérienne que nous sommes.

La plus grande chance qu’un pays puisse avoir c’est d’avoir des jeunes patriotes, Unis, intègres qui se soucient et réfléchissent sur son développement.

Le rôle du politique doit être celui d’un encadrement mais pas n’importe lequel, un encadrement orienté vers la culture d’un certain nombre de valeurs de l’intégrité, de l’amour de la nation.

Le développement passe par la création de valeurs, de richesse et cela passe par la création d’entreprise, d’industrie, d’un bon système éducatif. Eh oui le système éducatif doit pouvoir contribuer à la création de cette valeur ajoutée, l’école ne doit plus être simple un centre d’apprentissage mais plus un centre d’expérimentation permettant de stimuler les jeunes et de découvrir les jeunes talents à tous les niveaux et dans tous les domaines d’études.

La jeunesse doit prendre en main son destin et nous demandons aux parents et politiques d’avoir confiance en cette jeunesse.

Chaque génération a un rôle à jouer, une mission à accomplir, la nôtre ne doit pas aussi rester en retrait.

Que Dieu bénisse le Niger pour nous et après nous”.

GALLO BADAGE Chafiou

Nous vous remercions de vouloir accepter notre entretien…

Tout le plaisir est pour moi !

17 octobre 2018
Source : http://www.thespeakerofniger.com/