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Invité de l'Onep : M. Ali Doungou Boubacar, Coordonnateur national du Projet Régional Autonomisation des femmes au Sahel et Dividende Démographique (PRAF/DD-SWEDD) : «Les plus hautes autorités du pays ont donné une nouvelle impulsion au Projet afin de lui

Quels sont les objectifs poursuivis au Niger à travers la mise en œuvre du projet SWEDD ?

Le projet vise globalement à accélérer la transition démographique en maîtrisant les taux de fécondité et de mortalité infantile afin de déclencher le dividende démographique en matière économique et la réduction des inégalités entre les sexes dans la région du Sahel.

De façon spécifique, il s’agira d’améliorer le niveau d’autonomisation des femmes et des adolescentes et leur permettre d’accéder plus facilement aux services de la reproduction maternelle néonatale, infantile et nutritionnelle (SRMNIN de qualité ; d’accroitre la génération et le partage des connaissances et de renforcer les capacités de coordination régionales. Ces objectifs spécifiques seront atteints à travers les trois (3) composantes suivantes du projet : améliorer la demande pour les services de santé reproductive, maternelle, néonatale, infantile et nutritionnelle en favorisant les changements sociaux et comportementaux et l’autonomisation des femmes et des adolescentes ; renforcer les capacités régionales pour mettre à disposition des produits et des personnels qualifiés de santé reproductive, maternelle, néonatale, infantile et nutritionnelle (SRMNIN) et favoriser l’engagement politique et renforcer la capacité des politiques liées au dividende démographique et la mise en œuvre du Projet.

De 2015 à aujourd’hui, qu’est ce qui a été fait concrètement dans notre pays par ce Projet en matière d’autonomisation des femmes ?

En termes de réalisations physiques dans le domaine de l’autonomisation des filles et des femmes, on peut relever les résultats suivants sans être exhaustif : 150 formateurs (125 hommes et 25 femmes) des centres (CFM et CFPF) formés en technico pédagogie; 140 formateurs (114 hommes et 26 femmes) de 25 centres identifiés sont formés en entrepreneuriat ; 110 responsables (99 hommes et 11 femmes) des centres formés en gestion et planification. 3964 personnes (jeunes, leaders religieux, traditionnels et communautaires) sensibilisées lors de la cure salée - Edition 2017 ; Paiement de bourses 2017 - 2018 à 1200 filles des collèges des régions de Dosso, Maradi, Tahoua et Zinder.

Est-ce à dire que le Projet a atteint ses objectifs au Niger. Sinon pourquoi ?

Merci pour cette question très pertinente. Il est très tôt de parler d’atteinte d’objectif ; mais il y a lieu de se demander si le projet est sur la voie pour atteindre son objectif ? Initialement le projet devrait prendre fin le 31 décembre 2018 conformément à sa date de lancement après 4 ans de mise en œuvre. Mais pour un projet qui a pour socle un changement de comportement individuel, la durée prévue était très courte pour avoir ce changement. A cela s’ajoute un retard observé dans la mise en œuvre des activités sur le terrain du fait des perturbations institutionnelles dont le projet a connu. Ce qui n’a pas permis de faire des réalisations importantes à ce jour surtout en termes de consommation de crédit. Les activités à grand impact n’ont pu démarrer véritablement qu’en 2017, ce qui ne permet pas raisonnablement de réaliser tous les objectifs du projet. Outre le retard dans le démarrage des activités du projet quelques difficultés d’ordre institutionnel ont retardé sa mise en œuvre efficiente. Cependant, les plus Hautes Autorités du Pays, ont donné une nouvelle impulsion au Projet afin de lui permettre d’atteindre ses objectifs dans des délais raisonnables qui seront convenus avec les différents partenaires techniques et financiers.

Monsieur le Coordonnateur, plusieurs partenaires se sont engagés pour la mise en œuvre de ce projet. Ont-ils tous tenu leurs promesses ?

Comme je l’ai dit au début de mes propos, plusieurs partenaires financiers ont été présents au moment du lancement de cette importante initiative par le Président de la République, à savoir la Banque Mondiale, les Nations Unies, la Commission de l’Union Africaine entre autres et auxquels s’est jointe la Fondation Bill et Melinda Gates ont mobilisé 205 millions de dollars US soit environ 26,750 milliards de franc CFA au profit des 6 pays membres. En outre, la mise en œuvre opérationnelle bénéficie de l’appui technique de l’UNFPA et de l’OOAS. Donc dans la phase actuelle du projet, il n’y a pas de problème de ressources financières en termes de disponibilité.

Quelles sont, Monsieur le Coordonnateur, les difficultés auxquelles fait face aujourd’hui le projet SWEDD dans sa mise en œuvre ?

On ne peut pas dire que le projet SWEDD ne rencontre pas de difficultés actuellement, mais il est important de noter que les grosses difficultés sont aujourd’hui derrière nous grâce à l’implication des plus Hautes Autorités du pays qui ont créé les conditions plus favorables à une bonne mise en œuvre du projet, dont la redynamisation des différents comités de pilotage et de suivi.

Quelles sont, enfin, Monsieur le Coordonnateur, les perspectives à court et moyen terme pour le projet SWEDD au Niger ?

Je vous remercie pour cette importante question qui me permet de vous dire qu’à court terme, nos perspectives visent l’opérationnalisation de notre dispositif de suivi de proximité des activités des ONG chargées de la mise en œuvre de certains volets du projet à travers les Ministères sectoriels, la révision de notre manuel de procédures, le démarrage effectif des activités des ONG sur le terrain et la préparation du PTBA 2019. A moyen terme, nous envisageons, en accord avec la Banque mondiale, la restructuration du projet dans la perspective d’une extension de sa date de clôture jusqu’en 2020, afin de nous permettre de disposer de suffisamment de temps pour la réalisation de toutes les activités importantes prévues pour l’atteinte des objectifs du projet SWEDD.

Réalisée par Idé Fatouma(onep)

07 septembre 2018
Source : http://lesahel.org/