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Invité de l'Onep : S.E.M. Garba Agada, Consul Général du Niger au Soudan « Le pèlerinage par voie terrestre et les relations familiales ont renforcé et consolidé les relations entre le Niger et le Soudan »

Au Soudan, les autorités sont souples à l’endroit des étrangers en général et en particulier à l’égard des Nigériens. Les Nigériens sont chez eux au Soudan de Genaina à Port Soudan.

La diaspora nigérienne à travers le monde a bonne presse. C’est le cas au Soudan où nous pouvons dire que presque tous les Nigériens ont des parents. Les relations sont fortes. Ces mouvements migratoires vers les lieux saints remontent à plus de 200 ans. C’est pourquoi, il est établi un principe selon lequel tout  pèlerin potentiel ne pourra être inquiété par les services des migrations au soudan. SEM Omar Hassane Ahmad Al Bachir l’a rappelé en avril 2016 lors d’une tournée en profondeur dans le Darfour. Toutefois, il faut observer et respecter les lois et règlements du Soudan. Nous ne cessons de le répéter et de le conseiller à nos compatriotes.

Dans le cadre la Communauté des Etats Sahélo-Sahariens (CEN-SAD), le Niger avait signé un certain  nombre de résolutions dont celle relative à la levée de visa d’entrée au Niger et au soudan pour les détenteurs de passeport diplomatique ou de service, parlez nous de ce document ? 

La résolution en question est celle relative à la libre circulation des personnes  et des biens dans l’espace CEN-SAD. Elle date du 20 août 2000 et signée par huit (08) pays à Asmara en Erythrée. Les signataires sont le Burkina Faso, l’Erythrée, la Libye le Mali, le Niger, la République Centrafricaine, le Soudan et le Tchad. Il s’agit de la suppression de visa d’entrée pour les ressortissants de ces huit (08) pays détenteurs de passeports diplomatique ou de service. Plusieurs pays ayant participé à  la réunion du Comité n’ont pas encore adopté et signé la résolution. C’est donc le lieu d’informer les ressortissants nigériens détenteurs de passeport diplomatique ou de service qu’ils pourront se rendre au Soudan sans visa d’entrée. Mais au bout de trois (03) mois il faut régulariser son séjour.  

La difficulté majeure pour les nigériens est l’absence d’une représentation diplomatique du Soudan au Niger pour faciliter les procédures d’obtention de visa. Les Nigériens détenteurs de passeport ordinaires se rendent à Abuja (Nigéria) ou à Ouagadougou (Burkina Faso) pour obtenir le visa d’entrée.  Mais, il faut s’en réjouir car le Président de la République, S.E M Issoufou Mahamadou, a eu les assurances de l’ouverture d’une Ambassade du Soudan au Niger de la part de son Frère  et Ami SEM Omar Hassane Al Bachir lors  des entretiens qu’ils ont eus le 17 octobre 2017 à Khartoum. D’autres informations font également état de la reprise des vols directs entre Khartoum-Niamey après la restructuration  de Sudan Airways. Cela reste à être confirmé. 

Quelles sont les activités qu’exercent les Nigériens établis au Soudan ?

A ce niveau, il faut parler de plusieurs couches de nigériens. Les familles anciennes installées il y a au moins 150 ans exercent les activités tels l’agriculture, le commerce, la police et l’armée. Ceux-ci sont les nigériens naturalisés soudanais. Il y a la Communauté estudiantine qui totalise tout au plus 160 personnes. Il y a des nigériens saisonniers qui exercent dans le petit commerce de peaux, et l’importation de certains produits en provenance du Nigeria. Ils sont peu nombreux.

Par ailleurs, il y a  malheureusement un nombre important composé de femmes et d’enfants versés dans la mendicité qui est un phénomène grave interdit par les lois fédérales et dans les gouvernorats du Soudan. Cette activité à  laquelle l’Etat du Niger cherche des solutions est désagréable.

Quelles sont les préoccupations essentielles des Nigériens  au Soudan ?

Pour tous les migrants nigériens  qui arrivent au soudan, la préoccupation essentielle est de pouvoir continuer en Arabie Saoudite effectuer le pèlerinage. Malheureusement, cette possibilité n’existe plus avec l’évolution des lois saoudiennes sur le hadj.  A partir de la ville de Port-Soudan, la ville de Djeddah en Arabie Saoudite est à six (6) heures de traversée de la Mer Rouge. Mail il faut être en règle. Toutes les familles qui arrivent au soudan  ont pour objectif le pèlerinage. Mais les nigériens sont mal informés. Il y a des lois et règlements  à suivre. Les passeurs profitent encore de l’ignorance des potentiels candidats pour les arnaquer et disparaitre dans la nature.

Une autre préoccupation des nigériens, est le manque d’emploi. Au soudan comme partout ailleurs c’est la récession économique. Soulignons que le Soudan a souffert des 32 ans de conflit interne et dix (10) ans de sanctions économiques. Les transferts bancaires n’existent pas. L’économie est au ralenti et  les populations manquent de travail. Ceux qui exercent la main d’œuvre sont mal rémunérés.

En  dernière préoccupation, il y a l’organisation. La Communauté nigérienne au Soudan doit  s’organiser conformément aux textes du Haut Conseil des Nigériens à  l’extérieur.   La première réunion de la mise en application des recommandations de la Conférence Nationale en matière de gestion de la diaspora nigérienne a eu lieu en janvier 2004.  Il a fallu 2014  pour installer un embryon de bureau au Soudan. Soit un retard de 10 ans.

Réalisée par Hassane Daouda, Envoyé Spécial

25 mai 2018
Source : http://www.lesahel.org/