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Dr. Aoula Yahaya, Coordonnateur du Projet de Développement des Compétences pour la Croissance (PRODEC) «Avec le financement additionnel, le PRODEC s’ouvrira à sept nouveaux établissements essentiellement portés vers le secteur agro-sylvo- pastoral et la t

La deuxième composante «Renforcement de programmes courts de développement des compétences et d’apprentissage» comprend trois sous­composantes qui mettent l’accent sur l’apprentissage des jeunes déscolarisés sur des programmes de formation à court terme, un système de formation à la demande et la formation en entrepreneuriat.

La troisième composante privilégie surtout «le renforcement des capacités institutionnelles et de suivi­évaluation» des activités de l’Unité de Coordination du Projet et des agences d’exécution ainsi que l’assistance technique apportée au Ministère des Enseignements Professionnels et Techniques.

Dans cet entretien sans fard, le Dr. Aoula YAHAYA affirme que le projet a atteint voire dépassé ses objectifs, à un an de la fin de son cycle de vie…

Le PRODEC, qu’est­ce que c’est et qu’est­ce qui le caractérise fondamentalement, en termes de vision, de mission et d’objectif de développement ?

Le PRODEC, c’est le Projet de Développement des Compétences pour la Croissance. C’est le fruit de la coopé­ ration entre la Banque mondiale et le Gouvernement du Niger pour lutter exclusivement contre le chômage des jeunes, tous milieux et toutes catégories confondus.

Ce qui le caractérise fondamentalement en termes de vison, de mission et d’objectif de développement, c’est de faire en sorte que les jeunes aient des niveaux de qualification adaptés à leur propre contexte et, davantage encore, au secteur socio professionnel dans lequel ils veulent s’insérer. Pour contribuer à booster la croissance économique et donner ainsi plus de profondeur à la vision prospective du Programme de Renaissance Acte II du Président de la République, Son Excellence Issoufou MAHAMADOU dont la gouvernance politique s’organise surtout autour de la paix et de la cohésion sociales .

C’est pourquoi, la formation est au centre de tout le dispositif opérationnel du PRODEC dont la vocation n’est pas de former pour former, mais de s’assurer que les jeunes formés ont trouvé de l’emploi et s’intègrent, sans hiatus, au tissu productif de l’économie nationale.

De son démarrage en janvier 2014, le PRODEC sera cette année à un an de son cycle de vie. A ce jour, quel est le niveau des réalisations concrètes du projet ?

Globalement, le PRODEC se porte bien, je dirai même très bien. En termes de réalisations au double plan physique et financier. A cette date, plus de 95% des objectifs visés sont soit atteints, soit légèrement dépassés.

Mieux, les premières enquêtes conduites en fin 2017 ont démontré que, concernant les jeunes ayant bé­ néficié du Programme d’Insertion des Jeunes Diplômés(PIJD) de l’Agence Nationale pour la Promotion de l’Emploi (ANPE), 70% ont pu accéder à l’emploi. Ces enquêtes ont également prouvé que pour les bénéficiaires des actions du Fonds d’Appui à la Formation et à l’Apprentissage (FAFPA) au titre des exercices 2014, 2015 et 2016, six mois après la fin de leur formation, 63% des enquêté ont accédé à l’emploi ou à l’auto emploi.

Dans les prochains jours, l’enquête en cours de réalisation par la Chambre de Commerce et d’Industrie du Niger nous édifiera sur les tendances de l’entrepreunariat des jeunes des niveaux moyen et supérieur de l’enseignement professionnel et technique, ainsi que ceux qui sont déscolarisés, scolarisés et non scolarisés.

La construction/restructuration/ré­ habilitation du lycée Technologique de Dogondoutchi (région de Dosso), du lycée d’Hôtellerie et du Tourisme d’Agadez et du Centre des Métiers du Cuir et d’Art du Niger à Niamey constitue l’une des activités­ phares du PRODEC. Où en êtes­-vous avec la concrétisation de ces trois chantiers ?

Effectivement, pour atteindre son objectif de développement, le PRODEC a choisi d’appuyer la restructuration de trois établissements de la formation professionnelle de secteur public pour en améliorer l’efficacité et en faire des établissements de référence au sein desquels l’enseignement professionnel et technique sera basé sur le partenariat avec le secteur privé.

Cette restructuration passera par plusieurs activités dont celles relatives à la construction/réhabilitation, l’équipement, la formation des formateurs et des gestionnaires, l’élaboration des curricula, etc.

En ce qui concerne le volet construction, les travaux des chantiers du lycée technologique de Dogondoutchi (région de Dosso) et du Centre des Métiers du Cuir et d’Art du Niger à Niamey ont été réceptionnés en fin décembre 2017. En revanche, pour le lycée d’hôtellerie et du tourisme d’Agadez, quelques difficultés subsistent encore et nous en train de les aplanir avec l’entreprise en charge du chantier

Sans l’équipement des trois établissements, il sera difficile de «donner à voir» et de valoriser les offres de formation pour espérer influencer le choix des parents d’élèves et même des structures privées qui souhaitent s’inscrire dans la logique des curricula proposés ? Quelles actions sont envisagées, d’ici à 2019, pour élargir les seuils d’information sur ces établissements en prélude à la rentrée scolaire 2018­-2019 ?

Les équipements font partie intégrante de la restructuration des établissements concernés. Je pense que l’on ne saurait commander des équipements de pointe et les entreposer n’importe où.

C’est donc une question de synchronisation entre les travaux et les équipements : la fin des premiers conditionne l’arrivée des seconds. Encore que les équipements doivent être installés dans les locaux prévus, mis en ordre de marche et le personnel utilisateur formé à leur mode de fonctionnement.

Le processus d’acquisition des équipements est déjà avancé et si tout se passe bien, ils seront disponibles au cours du 1er semestre 2018.

S’agissant du volet information/sensibilisation du public sur l’ouverture des trois établissements concernés avec leurs nouvelles missions et visions, un vaste programme de communication spécifique à chaque centre a été élaboré en 2017. Il sera actualisé et mis en œuvre, trois ou quatre mois avant la rentrée scolaire 2018­2019.

En cette année 2018, le PRODEC voudrait s’engager dans l’organisation de nouvelles activités pour renforcer ses trois composantes, soutenir les réformes institutionnelles du secteur de l’enseignement technique et de la formation professionnelle et contribuer à la réalisation des objectifs du Plan de Développement Economique et Social (PDES, 2017-­2021).

Pourriez-­vous décrire la nature et la portée de ces réformes et dire en quoi et comment elles pourraient contribuer effectivement à l’employabilité des jeunes au Niger ?

A l’issue de la revue à mi­parcours du projet organisée en avril 2017, la Banque mondiale a apprécié la mise en œuvre du Projet et a donc décidé d’accompagner le gouvernement avec un financement additionnel de 50 millions de dollars US, presque le double du financement initial, encore sous forme de don.

Ce financement additionnel n’appelle pas à une restructuration du projet, mais engage à poursuivre et renforcer ses objectifs, avec cependant une ouverture à un quatrième secteur, le secteur de l’agropastoralisme.

Les 50 millions de dollars US font partie des 23 milliards de dollars annoncés par la Banque mondiale lors de la table ronde des bailleurs de fonds sur le financement du PDES­2017­2021, organisée en décembre 2017 à Paris. Les négociations sont prévues entre la dernière décade de ce mois de janvier et la première du mois de février. Là, c’est vraiment du concret. Vous me permettrez de rappeler d’ailleurs que le PRODEC est l’un des principaux instruments qui devront contribuer de façon significative à l’atteinte des résultats retenus principalement au niveau des Axes 2 et 3 voire de l’Axe 5 du PDES ­2017­-2021.

Avec le financement additionnel, le projet s’ouvrira à sept nouveaux établissements essentiellement portés vers le secteur agro­sylvo­ pastoral et la transformation agroalimentaire.

Réalisée par Siradji Sanda  

12 janvier 2018
Source : http://lesahel.org/