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« La lutte contre les djihadistes coûte très cher au Niger »

 On pourrait y ajouter le choc démographique. Comment votre pays compte-t-il y faire face ?
Il est exact qu'avec 7,6 enfants par femme, nous avons le taux de fécondité le plus élevé de la planète. Notre objectif en termes de fertilité est de descendre à 5,6 enfants par femme en 2021. Nous avons prévu au sein du PDES des actions pour amorcer la transition démographique, avec du soutien au planning familial et une action résolue contre la mortalité infantile, car ce fléau peut pousser des femmes à faire plus d'enfants par précaution. Rendre effectif la scolarité obligatoire jusqu'à 16 ans permet aussi de lutter contre les mariages précoces, à 14 ans, et permet d'augmenter le taux de scolarisation des jeunes filles, qui n'est que de 38 % en milieu rural à l'école primaire. Nous visons 50 % en 2021.

Comment s'articule votre forum avec le G5 Sahel consacré concomitamment à la lutte contre les djihadistes ?
On ne peut pas parler développement ou investissements sans parler sécurité, qui en est la condition sine qua non, ainsi que pour assurer des corridors d'échange et de commerce. Nous voulons mener les deux parallèlement. De ce point de vue, l'organisation d'un sommet G5 Sahel à Paris envoie un message positif aux participants du forum, auquel assisteront d'ailleurs des dirigeants de premier plan des partenaires du Niger. J'espère que ce sommet sera l'occasion de débloquer des financements, car la lutte contre les djihadistes coûte très cher, et fait peser un fardeau insupportable sur des pays comme le Niger, qui sont en première ligne alors que la sécurité est un bien public mondial. Je suis confiante quand je vois le nombre de marques d'intérêt qui affluent vers nous.

Yves Bourdillon

13 décembre 2017
Source : https://www.lesechos.fr/