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Entretien : Dr. Adal RHOUBEID, Porte-parole du Front des non-affiliés :


Devant l'ampleur de la misère et l'extrême pauvreté auxquelles sont confrontées les populations et face à l'indifférence des autorités politiques, nous avons décidé avec des camarades qui partagent nos idéaux de nous impliquer au plan politique afin de changer cet état de fait. Nous avons donc créé un parti politique, le Mouvement Démocratique pour le Renouveau, MDR TARNA dont je suis devenu le président. Actuellement avec d'autres partis politiques amis nous avons conclu un pacte politique, le Front des Partis Politiques non Affiliés pour l'Alternance Démocratique au Niger (FPNAD), dont en tant que Président du MDR TARNA, je suis le Porte-Parole.

Justement, pourquoi créer ce nouveau front?
Le FPNAD a été créé pour répondre à deux exigences fondamentales, il s'agit d'une part, de proposer aux nigériens une nouvelle voie, une autre alternative politique qui échappe à la main mise d'une classe politique à bout de souffle et qui les tient en otage et d'autre part, de contrer les dérives de plus en plus graves et autoritaires du régime actuel de Mahamadou Issoufou.

Vous poursuivrez les mêmes objectifs que le FRDDR, pourquoi alors ne pas vous unir ?  L'union fait la force, dit-on.
Le FPNAD est une plateforme fédératrice, les objectifs de sauvegarde de l'État de droit au Niger que prône le FRDDR sont également les nôtres et nous avons avec ses membres des contacts plus que fraternels. Nous avons également des contacts réguliers, de plus en plus importants et fraternels avec certaines personnalités intègres de la Mouvance présidentielle mais qui doutent du bien-fondé des choix et idéaux politiques affichés par le Président de la République Mr Issoufou Mahamadou. L'objectif de notre Front, le FPNAD, est de créer une dynamique fédératrice et inclusive autour de lui et de ses idéaux centrées sur la défense et la garantie de l'État de droit au Niger.

Comment trouvez-vous la gouvernance actuelle?  Peut on espérer un avenir meilleur avec la Renaissance II ?
 On peut faire le constat qu'au fil des jours la gouvernance actuelle s'éloigne de l'État de droit. Pour preuve, on peut évoquer les violations répétées de la constitution, les scandales financiers au sommet de l'État signe évident de mal  gouvernance, mais également la fin du dialogue politique. L'absence dans l'immédiat d'un dialogue politique est d'autant plus grave qu'elle peut conduire à faire exploser un climat politique et social déjà bien tendu.

Le gouvernement vient de dissoudre le Conseil de ville de Niamey, quelle lecture politique en faites-vous ?
Il faut déjà rappeler que les différentes mairies du Niger fonctionnent depuis longtemps dans l'illégalité absolue ! Il est scandaleux de constater que cet état de fait est, aujourd'hui, officiellement maintenu et pérennisé par le Président de la République lui-même. Les élections locales, fondement par excellence de la démocratie à la base et de la décentralisation, ont été frauduleusement prises en otage au motif de l'exigence d'un fichier biométrique et de l'amélioration de la loi électorale, ce qui est une insulte grave à l'intelligence des Nigériens.
Comment le fichier actuel, à la base des dernières élections tant présidentielles que législatives peut-il être considéré après coup, non opérationnel, sans remises en cause des dites élections ?
Pour revenir à votre question, la dissolution du conseil de ville de Niamey rentre dans une série d'actions destinées à imposer par  la force un parti politique devenu impopulaire auprès de la population de Niamey. Elle explique par ailleurs, l'échec d'une mouvance fondée sur une alliance de circonstances.

Enfin, Monsieur le Président, pensez-vous vraiment que la lutte pour la défense de la démocratie sortira victorieuse, quand on sait que le pouvoir actuel est aussi puissant que déterminé à se maintenir en l'état ?
L'issue des luttes légitimes pour la sauvegarde de l'État de droit est par essence toujours victorieuse. Lorsque vous avez la certitude d'avoir dans votre camp la justice, la vérité et l'espoir, la victoire est toujours au rendezvous. La toute-puissance affichée par le régime de Issoufou Mahamadou est une puissance de façade, c'est en réalité un régime faible qui se maintient par l'usage de la force. En effet, on peut constater que plus un régime est légitime donc réellement puissant, plus il est tolérant vis-à-vis des voix dissidentes et l'opposition. L'arrestation de journalistes, de cyber activistes, des militaires, pour ne citer que ceux-là est la preuve de la faiblesse ce régime.
Monsieur le Président, merci !

Réalisé par : Ibrahim YÉRO

17 août 2017
Source : L' Eclosion