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Entretien avec le gouverneur de la région de Tahoua : Issa Moussa brosse la situation du paludisme et les efforts de l’Etat et des partenaires pour protéger les couches vulnérables

« Au cours de la période du 12 au 13 août, l’Unicef a organisé une campagne de distribution de la MILDA. Plus de 128 000 élèves ont bénéficié de cette action dans les départements d’Illéla et de Madaoua »Dans le cadre de ses appuis au gouvernement nigérien, l’Unicef a organisé en début du mois d’Août un voyage de presse dans les régions de Tahoua et Agadez. Au cours de cette mission, l’équipe de Tahoua s’est entretenu avec le gouverneur de cette région, M. Issa Moussa. Des échanges axés essentiellement sur le paludisme au sujet duquel le gouverneur nous a fait part de la situation dans son entité en évoquant notamment les différentes actions menées par les services compétents avec le soutien des partenaires. Au nombre de ces  actions, la sensibilisation de la population pour le respect des règles d’hygiène et l’utilisation des moustiquaires surtout en cette saison pluvieuse. Par ailleurs, le gouverneur Issa Moussa a invité les partenaires de continuer à appuyer notre pays pour l’amélioration des conditions de vie des populations.

M. le gouverneur, le paludisme constitue une préoccupation majeure dans le monde, en Afrique subsaharienne et au Niger. D’ailleurs, le Niger est cité parmi les pays qui enregistrent un fort taux de mortalité. Quelle appréciation faites-vous de cette situation dans votre région?

Je vous remercie infiniment de m’offrir cette occasion de m’adresser à la population de notre pays en général et surtout à la population de Tahoua en particulier que j’ai la lourde et exaltante mission de diriger. Comme vous le savez, le paludisme est une maladie tropicale causée par un moustique qu’on appelle l’anophèle. Cette maladie a une haute prévalence surtout en cette période de pluies propice au développement des moustiques. En effet l’eau qui ruisselle laisse des flaques et favorise la pousse des végétations un peu partout et cela combiné au manque d’hygiène donne les meilleurs gites larvaires au moustique,  agent causal de cette maladie. Le taux d’humidité, la cohabitation hommes animaux d’élevage en milieu urbain, les caniveaux qui ne sont pas régulièrement curés, tout cela concoure à la prolifération des moustiques et par ricochet la forte prévalence du paludisme.

M. le gouverneur, quelles sont les dispositions que vous êtes en train de prendre pour lutter efficacement contre cette maladie dans cette région?

D’abord, nous organisons des campagnes de sensibilisation à l’endroit de la population sur le respect des règles d’hygiène. A travers cette campagne nous rappelons à la population les règles de prévention comme le fait de contribuer à la disparition des flaques d’eau dans leurs concessions et aux alentours, puis d’évacuer les tas d’immondices de leurs habitations et aux alentours. Compte tenu de la présence des moustiques en dépit de toutes ces actions, nous recommandons aux populations d’utiliser les moustiquaires pour se protéger et protéger  les enfants. C’est conscient du danger que le gouvernement fait de son mieux dans cette lutte. Les partenaires l’accompagnent   dans ce sens. Le paludisme continue certes à faire des ravages en gardant sa première place en termes de mortalité dans notre région, toutefois, l’on enregistre ces dernières années un certain recul de cette maladie grâce aux efforts de l’Etat et de ses partenaires.

Pour abonder dans le même sens, nous remarquons que beaucoup de partenaires interviennent dans cette lutte contre le paludisme en particulier l’Unicef. Quel commentaire faites-vous des appuis de ces partenaires ?

Nous apprécions positivement leurs actions en faveur de la population de notre pays. Si je prends l’exemple du Fonds des Nations unies pour l’Enfance ou UNICEF, nous remarquons que cette agence de l’Organisation des Nations unies (ONU) mène un combat intéressant dans la lutte contre le paludisme. C’est ainsi  qu’au cours de la période du 12 au 13 août, l’Unicef a organisé une campagne de distribution de la MILDA. Plus de 128 000 élèves ont bénéficié de cette action dans les départements d’Illéla et de Madaoua.  Nous espérons que ce geste est à son début et sera suivi par d’autres actions. Nous souhaitons aussi qu’à partir des résultats enregistrés de cette expérience, d’autres départements seront concernés. Ce geste permettra de sécuriser nos élèves de cette maladie. Nous sommes tout à fait satisfaits des appuis de l’Unicef et de bien d’autres partenaires qui nous soutiennent comme le Programme alimentaire mondial (PAM) dans le cadre de la protection des enfants.

M. le gouverneur, la région dispose d’une zone pastorale et agricole, quelle différence peut-on  observer entre ces zones en termes de taux de paludisme ?

Bien sûr, la région de Tahoua est repartie en deux grandes zones. Nous avons une zone pastorale qui est au nord où la pluviométrie n’est  pas tellement abondante. Dans cette zone, il ne se forme pas beaucoup de flaques d’eaux. Donc, les moustiques sont moins endémiques dans cette zone. Tandis que dans la zone sud notamment dans les départements regroupant les départements d’Illéla, de Konni, de Bouza, de Malbaza, de Madaoua jusqu’à Keita où l’on enregistre une forte pluviométrie,  le paludisme est très prégnant.  

Quel message particulier avez-vous à lancer à l’endroit de votre population bénéficiaire de l’appui en MILDA offert par l’Unicef?

L’appel que j’ai, c’est surtout à l’endroit des parents d’élèves de faire une bonne utilisation de ces moustiquaires imprégnées. De préférence, dès le coucher du soleil, il faudrait installer ces moustiquaires, puis faire en sorte que dès que l’enfant a envie de dormir, on l’introduit dedans. Par ailleurs, ceux qui n’ont pas eu cette chance d’avoir cet outil je leur conseille d’en acheter dans le but de protéger leur progéniture de la piqûre des moustiques. Je rappelle que le paludisme est une maladie très dangereuse qui, lorsqu’elle se complique, peut conduire à l’anémie. Or, il n’est pas toujours évident que le patient trouve du sang conforme surtout pour certains groupes sanguins. Nous souhaitons aussi que les autres partenaires du Niger continuent à nous appuyer en fonction de nos besoins et de nos priorités.

Par Mamane Abdoulaye(onep), envoyé spécial
Source : https://www.lesahel.org