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Monsieur Sadou Seydou, ministre du Commerce et de la Promotion du secteur privé : « Pendant les périodes de soudure ou de carême, nous déterminons ensemble avec les commerçants les prix de certains produits par consensus »

Il s’est agi au cours de ces visites de constater de visu la disponibilité, les prix et la qualité des produits de première nécessité aussi bien au niveau des grossistes que dans certains magasins d’alimentation générale et sur le marché ; avec pour souci principal d’assurer un approvisionnement régulier des marchés en produits de qualité saine et marchande et en évitant ainsi des ruptures de stocks qui engendrent des flambées de prix.

Monsieur le ministre, après toutes ces visites, quelle assurance vous a été donnée relativement à la disponibilité et à l’accessibilité des produits de première nécessité à cette veille du mois de Ramadan ?

Au cours des visites, nous avons apprécié la situation globale des stocks qui est très rassurante, eu égard à l’abondance des produits tant sur les marchés que dans les magasins d’alimentation générale. Cette situation de disponibilité nous réconforte d’avantage en tenant compte des grosses commandes en cours d’acheminement sur le Niger.

Cependant, malgré cette abondance des produits qui, en principe, ne doit pas engendrer la flambée des prix, certains produits restent relativement inaccessibles aux consommateurs.

Le problème se situe surtout au niveau des détaillants qui prennent trop de marge bénéficiaire. Par contre, chez les importateurs grossistes, certains ont réduit les prix sur la quasi-totalité de leurs produits (une réduction allant de 5.000 à 10.000FCFA sur la tonne) et d’autres ont montré leur disponibilité à maintenir les prix à leur niveau actuel.

Rencontrer les opérateurs économiques est une tradition pour votre département ministériel. Quelles sont les conclusions particulières de la rencontre de cette année ?

Effectivement, comme de coutume, chaque année surtout à l’approche du Ramadan, nous rencontrons les opérateurs économiques avec pour souci principal l’approvisionnement régulier des marchés en produits de qualité saine et marchande et en évitant ainsi des ruptures de stocks qui engendrent des flambées de prix.

Cette année, la rencontre nous a permis d’échanger avec les principaux acteurs concernés et d’envisager des solutions idoines à cet épineux et récurrent problème de hausse des prix des produits de grande consommation observée ces derniers temps sur l’ensemble du territoire national.

Au terme de la rencontre, comme conclusions ou recommandations, nous nous sommes surtout intéressés aux détaillants avec lesquels nous ne sommes pas parvenus à maitriser le mécanisme de fixation du prix de leurs produits. A cet effet, nous avons jugé utile de créer un Comité qui sillonnera les différents points de vente de ces détaillants pour les sensibiliser à pratiquer des prix abordables pendant ce mois béni de ramadan quand on sait que les grossistes leur vendent les produits à des prix acceptables. En outre, nous avons aussi soutenu ensemble la réactivation de l’installation dans les quartiers périphériques des « marchés des pauvres » ou les produits sont vendus à prix modéré.

Enfin, il convient de rappeler que, pour soulager la souffrance des consommateurs les plus démunis en cassant les prix des céréales sur les marchés, le Gouvernement a déjà procédé au lancement de l’opération vente de céréales à prix modéré en mars dernier. Le tonnage qui était initialement d’environ 50.000 tonnes a été rehaussé à 75.000 tonnes sur instruction de S.E.M. ISSOUFOU MAHAMADOU, Président de la République, Chef de l’Etat.

Ainsi, avec cet important tonnage, les opérations de vente de céréales à prix modéré se poursuivront jusqu’en septembre 2017. Le prix du sac de 100 kg est vendu à 13.000 FCFA toutes céréales confondues et quelque soit le point de vente. En outre, il est également prévu l’opération Vente à prix modéré de 3.000 tonnes de sucre.

Monsieur le ministre, généralement, très peu de commerçants respectent les engagements pris. Quelles sont les dispositions que vous envisagez de prendre pour le respect des promesses qu’ils ont faites ?

Il convient de vous rappeler que nous ne sommes plus à la période où notre pays a adopté une politique économique interventionniste marquée notamment dans le domaine du commerce par une politique de contrôle de prix des produits et des services.

En effet, à la faveur des politiques de réforme économiques successives menées avec l’appui des partenaires au développement, le Niger a orienté sa politique commerciale avec l’ordonnance du 7 juillet 1992 vers la libéralisation des prix, le désengagement de l’Etat des secteurs marchands et la promotion du secteur privé.

Ainsi, mon département ministériel ne fixe pas les prix des produits de grande consommation depuis la libéralisation du commerce. Notre rôle dans la fixation des prix des produits consiste à faire respecter la liberté des prix ; dans ce cas, l’Etat s’abstient de réglementer les prix des marchandises et services dont les ventes sont soumises à concurrence. Par contre, le ministère en charge du Commerce fixe les prix de certains produits particulièrement les hydrocarbures et le gaz par arrêté.

En outre, pendant les périodes de soudure ou de carême, nous déterminons ensemble avec les commerçants les prix de certains produits par consensus.

Justement, certains consommateurs imputent la cherté des produits à la libéralisation des prix. Qu’en est-il exactement ?

En réalité, les principes de la libéralisation des prix et la libre concurrence devraient permettre de baisser les prix et de diversifier les produits et services et agir sur leur qualité. Le problème est que ce système n’est pas encore bien compris, internalisé ou encré dans les mœurs de nos opérateurs économiques pour le moment.

Cependant, compte tenu de la vulnérabilité et de la position souvent précaire de nos consommateurs sur le plan économique, mon département ministériel a élaboré un projet de loi déterminant les principes fondamentaux de la protection des consommateurs au Niger.

Ledit projet de loi a pour but d’offrir au consommateur nigérien une sécurité optimale et une garantie sur les biens et services produits localement ou importés ; une information fiable sur les biens et services pour lui permettre de faire un choix éclairé, avec possibilité de se rétracter, de protéger le consommateur contre les comportements déloyaux des commerçants pouvant lui causer un préjudice ou contre la publicité mensongère qui peut lui causer un préjudice grave, obligeant les coupables à le réparer ; de mettre en place un organe consultatif collégial auprès du ministre chargé du Commerce dénommé « Commission Nationale pour la Protection des Consommateurs » en vue de la prise en charge de toutes les questions liées à la protection des consommateurs et enfin , de renforcer la capacité des Organisations de Défense des Droits des Consommateurs dans leur lutte quotidienne.

La loi a été adoptée ; il ne reste que l’adoption de son Décret d’application.

Monsieur le ministre, beaucoup de consommateurs se plaignent aussi de la qualité des produits sur les marchés et supermarchés. Quelles sont les actions que vous menez en matière de contrôle de la qualité des produits ?

Dans le cadre de la surveillance des marchés, les services techniques de mon département ministériel procèdent non seulement à un contrôle physique sur les marchandises importées, leur commercialisation mais aussi à la détention des produits périmés, contrefaits ou falsifiés.

Interview réalisée par Idé Fatouma (ONEP)

26 mai 2017
Source : http://lesahel.org/