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Propos du président du Ghana aux USA : Nkrumah doit se retourner dans sa tombe

Le récent sommet USA- Afrique a donné toute la mesure du comportement obséquieux des dirigeants du continent. Ils font tout pour plaire aux occidentaux comme si ces derniers étaient leurs électeurs. La sortie du président du Ghana au cours de laquelle il affirmait péremptoirement que la milice Wagner est déjà au Burkina Faso en est la parfaite illustration. De quels réseaux d’informateurs dispose-t-il pour assumer la paternité de cette déclaration ? Les Américains ont plus de moyens pour se rendre compte de la présence des Russes. Pourquoi ne laisse-t-il pas la primeur aux Américains ? La raison paraît simple. Il fallait mettre l’information dans la bouche d’un dirigeant africain et de surcroît d’un pays voisin. Le plus grave réside dans l’identité de celui qui a livré l’information. D’ordinaire, une telle obséquiosité est attendue des dirigeants des pays francophones formatés par le système français. Un système principalement caractérisé par le parrainage et où le parrain aide pour en retirer un bénéfice direct alors que le système anglophone est surtout caractérisé par le mentorat. Le mentor n’est qu’un guide. Comme le mécène, il n’attend rien en retour. Et puis, le Ghana est connu, depuis Kwame Nkrumah, pour être un pays panafricaniste qui a fait beaucoup pour l’émancipation du continent. Comment est-ce qu’un héritier d’une telle figure peut-il avoir un tel comportement ? Accra aurait pu être le refuge, le soutien à tous ces pays en guerre contre le terrorisme. On aurait voulu entendre le président ghanéen sur le raisons de cette guerre ; dénoncer ceux qui sont à la base de cette situation. Qui a créé Al-Qaïda, l’Etat islamique ? Ceux qui ont mis cette information dans la bouche du dirigeant du Ghana. Les Américains. Ils ont créé Ben Laden qui a fini par se retourner contre eux. C’est en tout ce que l’on veut faire croire. On sait seulement qu’il a fourni le prétexte pour l’invasion de l’Afghanistan. L’Etat islamique est né à la suite de l’invasion, par les mêmes Américains, de l’Irak. Au cours de l’opération, le président Saddam, un sunnite, dans pays à majorité chiite, a été tué. Il était le rempart contre tous les extrémistes. Vivant, l’Etat islamique n’aurait pas vu le jour. Nana Akuffo Ado aurait aussi pu se demander qui est à la base de la guerre au Sahel ? La France qui a démembré et tué le président de ce pays, armé certains Maliens en vue de créer un Etat dans le Sahara pour satisfaire une lubie vieille des années de la colonisation et surtout pour s’emparer des immenses ressources du sous-sol du cette partie de l’Afrique. Voilà ce qu’on aurait voulu entendre. Pourquoi, un pays souverain n’a-t-il pas le droit de recourir aux extraterrestres pour se défendre ? Qu’a fait la CEDEAO pour aider le Mali, le Burkina Faso et le Niger pour lutter contre les terroristes ? Rien. Du moins beaucoup pour enfoncer ces pays. Le président de l’ancienne Gold Coast était président de la CEDEAO. Il a parrainé un paquet de sanctions contre le Mali. Des sanctions illégitimes, iniques au lieu d’envoyer, comme le veut la solidarité entre voisins, des hommes, des armes, du grain et de l’argent pour ses frères du Mali. Si le président du Ghana s’écarte de la ligne tracée par ses prédécesseurs, c’est son choix. Il peut être difficilement mais tout de même compris. Ce qu’on peut le moins lui pardonner, c’est la situation dans laquelle sa gouvernance a plongé le pays. Lui qui a hérité d’une situation économique florissante laissée par ses prédécesseurs et qui avait même, à un certain moment, refuser les soutiens de la Banque mondiale et du Fonds monétaire. Aujourd’hui, le pays est pratiquement en cessation de payement et le Cedi, la monnaie, est au plus bas. On comprend aisément sa posture vis à vis des occidentaux. En se pliant en quatre pour ces bailleurs de fonds, il serait en train d’assurer ses arrières. La mauvaise gouvernance entraînant toujours le mécontentement, les crises. Par contre notre ministre des Affaires étrangères lui continue de se positionner. D’autant que le pouvoir, dans nos pays, se donne à l’extérieur. Pour plaire, il répète invariablement ce que disent les occidentaux du Mali. Sinon de quels moyens dispose-t-il pour connaître la situation dans ce pays ? On peut se demander sur quelle planète se trouvent certains responsables africains. Au point d’ignorer royalement qui a mis ce pays dans la situation actuelle. Au départ, seul le nord du pays connaissant le terrorisme. En une dizaine d’année de présence des troupes françaises, les terroristes sont partout. Si l’on manque le courage de le dire, il ne faut pas manquer l’honnêteté de se taire.

Modibo