Accéder au contenu principal

Accueil

Crise de confiance entre les gouvernants et gouvernés dans les pays africains : Quand la CEDEAO divise le peuple au lieu de l’unir

Quelles sont les vraies motivations qui conduisent à la création de grands ensembles politiques ou économiques à l’échelle régionale, sous régionale ou même continentale ? Restons chez nous en Afrique pour tenter de trouver une réponse plausible à cette question. Car, comme vous le savez, c’est en Afrique que les regroupements de ce genre sont en train d’échouer lamentablement, devenant un véritable fiasco à des années de lumières des objectifs qui ont motivé leur création. Pour le reste, en Amérique, en Europe ou en Asie, ces initiatives sont en train de donner des résultats forts appréciables, au point où certains regroupements ont même supplanté les occidentaux longtemps reconnus comme les premiers acteurs politiques et économiques du monde.

Ceci dit, dites-moi le dernier pays au monde à être émietté pour donner naissance à deux nations ? Dans tous les cas, c’est en Afrique que cette aberration s’est passée. Ensuite, dites-moi le dernier pays au monde à rejoindre un autre pour créer un espace beaucoup plus grand, viable politiquement et économiquement ? Ne rêvez pas ; ce n’est pas en Afrique mais en Asie.

Deux exemples sur lesquels va se baser notre sobre analyse. En effet, depuis un peu plus de deux décennies, le monde a pris l’option de la globalisation et, les nations les plus averties ont compris que désormais nul pays ne saura se faire prévaloir s’il reste dans son espace étriqué et exigu des quatre frontières. Le monde a plutôt besoin de grands espaces d’exercices pour résister aux exigences des marchés devenant de plus en plus sélectifs. En Europe tout comme en Asie, des pays longtemps divisés par des pratiques géopolitiques ont fini par se rendre à l’évidence pour enfin se reconstituer. C’est le cas un peu éloigné dans le temps des deux Allemagnes et beaucoup plus récemment l’Exemple de la Chine et la richissime Île de Hong-Kong. Aujourd’hui, ces deux nations sont parmi les plus influentes au monde. De son côté, l’Europe s’est davantage renforcée à travers l’Union Européenne ; ne parlons même pas du cas des Etats- Unis qui demeurent une référence sur ce plan. Petit à petit, l’Occident s’est avantage renforcé en créant ou en consolidant des ensembles géographiquement étendus, économiquement viables et politiquement influents. En répondant à la nouvelle donne de la géopolitique mondiale, l’Occident s’est mis à l’abri de la pression des groupes beaucoup plus forts. En effet, aucune nation prise individuellement de nos jours ne saurait s’affirmer et s’afficher sur l’échiquier mondial.

Cette réalité a aussi été bien appréhendée par les peuples africains. C’est ainsi que depuis des décennies, plusieurs regroupements ont été initiés. C’est le cas de l’OUA devenue Union Africaine (UA), de la CEDEAO, de l’UEMOA, de l’UEAC… Aujourd’hui, l’on est en droit de se demander quel est le niveau de développement de ces institutions, en rapport avec les objectifs premiers qui leur ont été assignés. Pour que l’on veuille être objectif, l’on reconnaîtra que ces institutions ne sont que de véritables fiascos. De tous les temps, jamais ces institutions n’ont réussi à asseoir la cohésion recherchée. Quant à l’intégration, ce n’est qu’une chimère qui ne fait que désintégrer les liens séculaires qui existent entre les peuples. En effet, le Niger, par exemple, entretient des relations séculaires avec le Mali. Ces liens sont fraternels, géographiques, économiques et même politiques. Depuis toujours ces deux peuples se sont côtoyés, se sont rendus visite et séjournent les uns chez les autres. En adoptant des sanctions contre le Mali, la CEDEAO a systématiquement brisé ces relations séculaires qui lient les peuples du Mali à ceux du Niger. Voilà une institution qui à l’origine a pour mission de réunir les peuples et qui s’érige à présent en diviseur des peuples. Ainsi au moment où partout au monde les peuples ont adhéré à l’option des grands ensembles, nous en Afrique continuons à céder à la division, chacun recroquevillé sur son minable état. Que se passe-til dans la tête de nos chefs d’état ? Sont-ils réellement conscients des enjeux concrets de la géopolitique mondiale ?

Que l’on réponde par l’affirmative à cette question ou que l’on se taise. En effet, nos hommes politiques ont une grande culture intellectuelle et ils appréhendent mieux que quiconque les enjeux de la géopolitique. Du reste, ils ont juste fait le choix de jouer aux traîtres, aux valets locaux. Les pays de la CEDEAO notamment sont tirés comme des boeufs par la France. C’est à ce niveau qu’il faudrait douter si réellement nos hommes politiquent maîtrisent les enjeux en cours. En effet, de nos jours, tous les voyants sont allumés pour reconnaître que dans les années à venir, l’Afrique serait le continent le plus convoité du monde. L’exploitation de ses ressources naturelles fera de ce continent un potentiel énorme en matière de développement. Ceci dit les autres pays ont bien appréhendée cette réalité et ils s’agitent tant bien que mal pour conforter leur position et leur situation en Afrique. C’est véritablement l’enjeu principal de cette guéguerre entre les nations occidentales au sujet du Mali. Que ce soit la France, la Russie, l’Iran… toute influence présente au Mali s’inscrit dans un cadre véritablement économique ; chaque nation agit pour la défense et la protection de ses propres intérêts.

Voyez-vous, c’est principalement aujourd’hui plus que jamais que nous avons besoin d‘une véritable intégration où nos pays se présenteraient en un bloc uni face aux occidentaux. Nous devons négocier des accords en commun face à l’Union Européenne ou tout autre regroupement qui se manifeste. Mais non ! C’est ce moment que nos chefs d’état ont choisi pour se mener en bateau par ces mêmes nations colonisatrices, notamment la France. Pour le colon, il reste toujours dans sa logique de « diviser pour mieux régner ». S’il vous plait, si jamais l’Afrique présentait un front économique unique, et uni, pensez-vous que certaines clauses aberrantes et sournoises pourraient frappés nos états ? Pensez un tant soit peu au Pacte Colonial. L’Occident est conscient de la force de notre continent si jamais les états sont intégrés et évoluent au sein d‘une même institution viable. Et, jamais ces pays ne nous laisseront réaliser l’unité Africaine qui est le gage de notre totale émancipation. C’est véritablement la réalité que chaque chef d‘état doit avoir à l’esprit. Après, il s’agit de poser des actes concrets qui réunissent les gens au lieu de ceux qui les divisent.

Kaillo