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Le peuple malien a-t- il sonné le glas du néocolonialisme dans les pays du Sahel ?

Depuis les manifestations contre Ibrahim Boubacar Keita (IBK), organisées par le peuple au sein du Mouvement du 5 juin-Rassemblement des Forces Patriotiques (M5-RFP), un vent nouveau souffle, un vent de libération, sur les pays sahéliens, précisément les anciennes colonies de la France en Afrique de l’Ouest. Pas aussi anciennes que cela, car ces pays sont encore dans le giron français, pour ne pas dire l’empire français.

L’on connait la suite de ce mouvement populaire. Cette situation du Mali, dirigé présentement par le Colonel Hassimi Goita avec pour Premier ministre Choguel Kokala Maiga, a suscité au niveau de la France des commentaires insolites et pour le moins ridicules pour un pays qui se dit berceau des droits de l’homme mais qui se comporte de manière paternaliste en véritable puissance colonisatrice. Avec tout l’anachronisme qui caractérise une telle posture. La CEDEAO qui s’est révélée comme un instrument au service de la France s’est montrée encore plus ridicule. Avec à sa tête des présidents dont la plupart sont mal élus, en mal de légitimité, ou ayant brigué un troisième mandat en tordant le cou à la Constitution de leur pays tout en s’inféodant toutes les institutions de la République dont les forces de défense et de sécurité que, paradoxalement on ne veut pas voir à la tête d’un Etat dans l’espace CECEAO.

D’ailleurs, ceux qui parlent de coup d’Etat constitutionnel,que ce soit en Guinée et en Côte d’Ivoire, se trompent ou veulent tromper les autres. Ce sont des coups d’Etat contre la Constitution et contre le peuple, à proprement parler. Mais, les mêmes ont décidé de soumettre leurs frères maliens à des sanctions théoriquement drastiques mais difficiles à mettre en ?uvre dans la pratique pour plusieurs raisons, en tentant de les noyer, les asphyxier, pour leurs propres intérêts mesquins car en pensant à leur sort personnel et surtout à ceux de la France. Pour rappel, c’est de cette manière que l’Afrique a été soumise à des siècles d’esclavage et de colonisation : les complicités internes, l’utilisation des africains contre leurs frères. Il n’y a pas à chercher, ailleurs, d’autres causes. Car, au niveau de la France ou des pays de la CEDEAO, nul n’a pensé un seul instant au peuple malien, à sa volonté de rompre avec le néocolonialisme, son droit à la sécurité et à la dignité. C’est quand même curieux qu’il n’y a pas eu autant de mobilisation pendant tout le temps où le Mali subit les attaques meurtrières des terroristes et autres groupes armés. Mais, les maliens ont plus d’un tour dans leur sac, avec des alliés de longue date comme l’Algérie aux côtés de laquelle le Mali sous Modibo Keita a lutté pendant la guerre de libération de l’Algérie contre la France, et également la Russie. Sans oublier d’autres pays émergents qui n’attendent que l’occasion de se faire des partenaires en Afrique surtout au Sahel, une zone, parait-il, qui regorge de richesses que la raison humaine peut à peine imaginer. Les attitudes de la France et de la CEDEA0 ont, comme dans un effet boomerang, produit l’effet inverse. Alpha Condé a été renversé le 5 septembre 2021, et Roch Marc Christian Kaboré du Burkina Faso vient de l’être le 24 janvier 2022. Dans les deux cas, pour répondre à la demande sociale, à la demande des peuples. Des peuples qui, partout, en Afrique ont assez de l’exploitation étrangère, des détournements massifs impunis de l’élite dirigeante corrompue sur fond d’incompétence, et de l’injustice sociale criarde. Autant dire mare de l’indignité. Les peuples africains veulent prendre leur destin en main, écrire leurs propres histoires, en choisissant librement leurs partenaires pour jouir tout aussi librement des ressources de leur pays, aujourd’hui mises à sac par des dirigeants plus au service de l’extérieur (c’est le sentiment de bien d’africains) que de leurs concitoyens auxquels ils ont pourtant promis liberté, égalité, justice et protection. C’est l’aspiration profonde de tous les peuples du monde, la France y compris. De ce fait, les mouvements sociaux et l’intrusion des militaires sur la scène publique qui se succèdent dans notre espace n’ont pas comme remède les sanctions, les condamnations, mais la bonne gouvernance pour l’intérêt des peuples. Il s’agit de s’interroger sur leurs raisons afin y apporter les réponses qui conviennent. Les peuples africains ne demandent pas la lune. Ils aspirent tout simplement à vivre dans la dignité. Et les africains doivent un jour ou l’autre s’assumer face à l’histoire en prenant leur destin en main pour ne compter d’abord que sur eux-mêmes. Ils le feront ou ils périront d’une manière ou d’une autre. Toutes les puissances qui se précipitent chez nous en traversant ciel, mers et terres, ne le font pas pour nos beaux yeux, mais pour leurs intérêts, pour assurer le bonheur de leurs peuples à eux. Ce n’est pas si difficile à comprendre.

Gassarou

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Le coup d’Etat perpétré par un groupe de militaires au Mali contre le régime IBK, accusé de mauvaise gouvernance, mauvaise gestion de l’insécurité qui sévit dans le pays et la mise à sac des deniers publics à travers l’octroi des marchés publics, est en train de se propager dans les trois frontières du Sahel. Le chaos instauré par l’insécurité au Mali a poussé les militaires à prendre leur responsabilité pour mettre un terme au régime d’IBK.

A la suite de cette situation, les condamnations contre la prise de pouvoir par des militaires fusent de partout. La CEDAO, l’Union africaine, la France, l’Union européenne et le Nations unies ont vivement condamné la prise de pouvoir par la force au Mali. Mais le rubicond a été franchi par la CEDAO qui a infligé des fortes sanctions contre le peuple malien. Des sanctions qui ont irrité tous les peuples dignes du continent. Trois mois après le deuxième coup d’Etat de Assimi Goita qui a eu lieu le 31 mai 2021, le variant Malicron a migré vers le golf de guinée pour infecté le régime de Alpha Condé. Le 5 septembre 2021, le pouvoir de Alpha Condé issu d’un troisième mandat en violation de la loi fondamentale de la République de Guinée est balayé par des militaires avec à leur tête le Colonel Doumbouya. En Guinée, également, le régime déchu était accusé de liberticide et d’atteinte à la vie des citoyens. Le 24 janvier 2022, le meme variant se retrouve au Burkina Faso. Au pays des hommes intègres, ce lundi 24 janvier, les populations se sont réveillées sans président avec la destitution de Roch Kaboré par des militaires qui ont décidé de mettre fin à son régime jugé incapable face à l’aggravation de l’insécurité dans le pays et à faire face au déficit de gouvernance. Un coup de force applaudi par le peuple du Faso qui exprime, à travers des manifestations, son soutien aux militaires, son raz le bol contre le régime corrompu de Roch. L’accélération de la propagation du variant Malicron dans les pays du Sahel est provoquée par la mauvaise gestion des questions sécuritaires, l’injustice, les violations répétitives des libertés fondamentales, l’impunité, le déficit de gouvernance et l’insolence politique des dirigeants. Avec l’incapacité des régimes à prendre en charge les expirations des peuples, le variant a pu s’infiltrer et se propager dans les pays du Sahel. Au Mali, en Guinée et au Burkina, les dirigeants ont payé les frais de leurs tartuferies et leurs mépris à l’égard des peuples. Selon des spécialistes, ce variant dangereux qui vient du Mali risque de se propager dans les pays du Liptako Gourma.

Alpha