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Sanctions contre le Mali : déjà des regrets ?

Récemment, en visite officielle au Gabon, le président ivoirien, Alassane Ouattara, aurait laissé entendre que c’est  leur corps défendant que lui et ses pairs de l’UEMOA et de la CEDEAO ont infligé des sanctions au Mali. Cela s’apparent à des regrets. Pourtant rien ne les obligeait à en arriver à de tels extrêmes. N’eût été l’obligation de faire plaisir à la France. Oubliant les immenses services que les Maliens ont rendu à ses hommes lors de la crise qui a secoué la Côte d’Ivoire. Apparemment les intérêts ont primé sur les relations familiales. Le groupe ethnique auquel appartient le président ivoirien parle la même langue que les Bambaras du Mali. il ne serait pas superflu de rappeler que le président Ouattara est arrivé au pouvoir après un conflit qui a opposé l’Armée ivoirienne et des rebelles dont il était le principal bailleur de fonds. Cette guerre n’a pas permis à son pays d’organiser des élections durant un mandat entier. Ni la CEDEAO, ni la France n’ont rien dit. Au terme des élections organisées, la Cour Constitutionnelle, dont les arrêts sont sans cesse brandis pour légitimer, en Afrique, les hold-up électoraux, avait déclaré Laurent Gbagbo vainqueur. La contestation du camp Ouattara a servi de prétexte à l’Armée française de perpétrer un coup d’état dans un pays indépendant. Le même scénario étai-il en préparation au Mali ? A moins que des élections bâclées et contestées ne permettent la partition du Mali pour rendre l’Azaouad redevable à la France qui s’appropriera des immenses réserves de pétrole et de gaz qui se trouvent sur les trois frontières Mali- Algérie- Mauritanie. D’où certainement l’instance pour l’organisation d’élections au Mali en février prochain. Le refus, selon la France et ses valets, l’impossibilité, selon les colonels de Bamako, d’organiser des élections dans un aussi court délai serait à la base du courroux des chefs d’Etat des organisations sous régionales. Pourtant la jurisprudence existe. Le cas libyen est là. Des élections devaient se tenir le 24 décembre dernier. Elles n’ont pas eu lieu et personne n’a infligé des sanctions à ce pays. et pourtant ce pays n’est pas parvenu, depuis 2011, à organiser des consultations électorales. Le cas malien est beaucoup plus simple. Les assises nationales de la refondation ont proposé une transition de six mois à cinq ans. Si nos chefs d’Etats avaient à coeur la résolution de résoudre la crise au Mali, des négociations sincères auraient pu mener.

Au lieu de cela, les présidents fondateurs se sont fâchés et ont ignoré les conséquences de ces sanctions pour leur pays et populations. Aujourd’hui, c’est l’effet boomerang, le retour du bâton. Ils se disqualifient pour les prochaines négociations. Ils étaient d’ailleurs disqualifiés depuis fort longtemps.

Modibo