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Idées et opinions : L’adaptation des programmes scolaires à nos réalités, entre progrès et controverses

ADA BOUREIMA À l’intention des responsables de notre système éducatif.
Lorsque le CFEPD fut supprimé de la liste des examens scolaires au primaire, en ma qualité d’enseignant qui connaît la valeur de ce diplôme, d’un enseignant ayant tenu tous les cours du cycle primaire, un enseignant ayant en toute responsabilité permis, en 1972, à trois de ses élèves du CM1 d’affronter et de réussir le fameux examen, j’ai en vain crié à la catastrophe, écrivant à plusieurs reprises dans les journaux pour dire à haute voix qu’on portait atteinte à la qualité de l’enseignement. Il a fallu près de dix ans pour que les décideurs, face à la faiblesse du niveau des élèves, daignent reconnaître qu’ils avaient commis une très, très grosse erreur, en réhabilitant, en 2024, le Certificat d’Études Primaires Élémentaires.

C’est regrettable et dommageable, le précédent n’ayant pas servi de leçon. On apprend aujourd’hui que certains titres de leçons, à savoir : les informations sur la sexualité, les infections sexuellement transmissibles, le cycle menstruel, l’anatomie des appareils génitaux, l’espacement des naissances, la reproduction des êtres vivants, sous le prétexte d’adapter notre système éducatif à nos réalités, sont menacés de suppression dans les contenus des programmes scolaires. En créant l’homme et la femme, Dieu, pour les distinguer des animaux, les a dotés d’une intelligence, une faculté dont ils doivent se servir pour comprendre et découvrir les relations de causalité et d’identité existant entre les faits et les choses.

Étant des êtres perfectibles, rien, en utilisant cette intelligence, n’empêche les hommes, s’ils en sont capables, d’accéder à un savoir approfondi portant sur chaque organe de leur corps et sur sa fonction, qui vise à satisfaire les besoins de leurs sens. Sauf le respect que nous devons aux responsables du ministère de l’Éducation nationale, on ne peut s’empêcher de regretter que le retrait des leçons ciblées, portant essentiellement sur l’éducation sexuelle et la procréation, n’apportera aucune réponse significative à l’adaptation tant souhaitée de notre système éducatif à nos réalités. Que l’école en parle ou non, l’enfant, d’une manière tacite, finira toujours par découvrir son corps et ses organes sensoriels. Parvenu à ce niveau, les éducateurs qui se seraient abstenus de lui apprendre à s’en servir seront responsables de la mauvaise utilisation qu’il en fera.

Il faut, en effet, tout savoir sur nos organes, en gardant constamment à l’esprit la punition sociale et divine à laquelle nous nous exposons en les exploitant mal. Les yeux, les oreilles, les bras, les jambes, la langue, et que sait-on encore, sont, tout autant que le sexe, des parties de notre corps qui peuvent nous valoir le paradis ou nous conduire directement en enfer. L’enfant a le droit de découvrir son corps ainsi que ses fonctions. Les éducateurs ont le devoir de l’aider à y parvenir pleinement, dans le respect strict des principes moraux.

Si ce projet est exécuté, il constituera une insulte au gynécologue, à la sage-femme, au professeur d’économie familiale, dont le choix d’exercer le métier vient en partie de ce qu’ils ont appris depuis l’école primaire.

En matière de gouvernance, une telle décision devrait être prise après une consultation nationale, l’école appartenant au peuple et non à un groupe d’individus qui n’osent pas dire non aux décideurs, même quand cela s’avère nécessaire, de peur de perdre leurs privilèges. Ce que je viens de dire étant une contribution pour aider à mieux faire, je présente mes excuses à tous ceux auxquels mes propos n’auront pas plu.

Ada Boureima
IEB à la retraite
Tel : +227 96 82 96 75