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Entre la France et l'Algérie : le Niger / Par Dr Farmo Moumouni


L'image qu'on aimerait garder de l'Algérie est celle de cette ancienne colonie farouche conquérante de son indépendance et protectrice intraitable de sa souveraineté.
C'est l'image de noblesse que l'Algérie projetait depuis sa guerre de libération, c'est cette image qu'elle donnait depuis les Accords d'Évian, c'est encore cette image qu'elle a conservé dans ses rapports, parfois véhéments avec la France.
C'est d'ailleurs dans de telles circonstances, que le président algérien, Tebboune, réaffirmant la souveraineté de son pays face aux prétentions de son homologue français, écorne la souveraineté du Niger.
C'est au nom de la présence naturelle de l'Algérie en Afrique que le président algérien dispute l'influence de la France sur le continent.
L'Algérie tient à sa souveraineté. À preuve le fait seul que la France parle à sa place, l'irrite, énormément :



l'Algérie ne va pas s'impliquer militairement au Mali, et même si nous le decidions, quand la déclaration émane du président français nous ne le ferons pas


L'Algérie puissance régionale, entend exercer son influence, chez elle, en Afrique, même dans le pré carré africain de la France.
Si au Mali, Tebboune n'entend point envoyer « les fils du peuple pour se sacrifier » au Niger, il revendique un droit de préséance et d'ingérence.
« Nous étions les premiers à envoyer une mise en garde à la rue à Niamey qui refuse l'élection de Bazoum »

Ainsi donc, quittant les rues d'Alger où les Algériens vendredissent (manifestations du vendredi) contre lui, il s'adresse par-delà le Sahara à la rue, à Niamey.
Quelle est le sens de la mise en garde à la rue de Niamey ? Est-ce un conseil, un avertissement, un condamnation des violences, de la contestation de l'élection ou les deux à la fois ?

D'ores et déjà on peut répliquer qu'à supposer que les Nigériens élisent le diable - ce qui n'est pas le cas - il n'est point de la compétence du président d'un pays autre de se prononcer sur le choix du peuple nigérien. C'est une question de souveraineté.

Or, l'Algérie ne badine pas avec la sienne. Elle n'aime qu'on touche à sa souveraineté. Elle en connaît le coût. C'est pour elle que l'Algérie a pris les armes de 1954 à 1962. Elle sait combien elle est chère.

Que l'Algérie donc s'avise de ne point faire au Niger ce qu'elle n'aime pas que la France lui fasse.

Farmo M.

06 mars 2021
Source : https://www.facebook.com/moumounifarmoPhD