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La renaissance : Une gestion catastrophique à tous égards

Les Nigériens se souviendrons, et ce pendant longtemps, la renaissance prônée par Mahamadou Issoufou et ses compagnons. Non pas parce qu’ils leur ont apporté le bonheur promis, non pas parce que Mahamadou Issoufou a redressé les secteurs sociaux de base et permis aux Nigériens d’aller à l’école et de se soigner. Mais bien au contraire, en raison de la nature catastrophique de sa gouvernance, tant du point de vue politique qu’économique, en passant par une rupture d’égalité sans précédent entre les Nigériens, citoyens d’un même pays.

Pourtant, l’accession du PNDS au pouvoir avait suscité un réel espoir, espoir de bonne gestion des ressources nationales, tant humaines, matérielles que financières, espoir de respect des règles démocratiques, tant les Nigériens les ont vus et entendus décrier à tort ou à raison les dérives réelles, ou, par eux imaginées, des régimes qui se sont succédé. Malheureusement, cet espoir est très vite éventré par les pratiques des socialistes au pouvoir, des pratiques qui contredisent chaque jour que Dieu fait les discours édulcorés qu’ils tiennent, comme si ce n’est pas du même Niger qu’ils parlent. Les Nigériens se sont vite rendu compte que la propagande et le mensonge ont pris le dessus sur le devoir de vérité à un peuple auquel pourtant on doit tout.

Pire, ces mensonges et autres discours propagandistes cachent des réalités bien tristes et des pratiques graves pour le Niger et son peuple, de la part de nos gouvernants. Car, c’est sur fond de prédation des ressources nationales et des libertés des citoyens. Aussitôt installés au pouvoir, ils ont vite fait de ranger dans les tiroirs les slogans qu’ils scandaient lorsqu’ils étaient à l’opposition : « la bonne gouvernance », « l’efficacité de la dépense publique »… C’est ainsi que L’uraniumgate, cette vente circulaire manifestement frauduleuse d’uranium, a trop vite fait de montrer aux Nigériens la vraie face des guristes : la boulimie et un goût prononcé pour l’argent qui les condamne à une accumulation primitive accélérée de capitaux et de biens matériels. Deux cents milliards transférés par le Directeur de cabinet, à l’époque, du chef de l’Etat, d’un compte BNP-Paribas, sous le sceau de la SOPAMIN, créé à cet effet, vers des paradis fiscaux. L’enquête parlementaire mise en place pour examiner la question, bâclée, n’a rien donné, sauf à contribuer à semer davantage la confusion sur cette opération. On a fait croire aux Nigériens que c’est du trading et qu’aucun sou du Niger n’a été dépensé. Ce qui ne justifie rien, car ces deux cents milliards ont bien un fond, un support. Est-ce des années de production de l’uranium nigérien qui ont servi à cette transaction ? De même que l’on peut se demander ce qui a servi de garantie au vertigineux et tout aussi frauduleux prêt Eximbank d’un montant de 2 milliards de dollars. Ce montant, longtemps nié par les autorités nigériennes, a été pourtant certifié par une dépêche de la très officielle agence de presse chinoise, Xinhua, en date du 9 janvier 2014. Pourquoi cacher le montant aux Nigériens qui, pourtant, vont le rembourser au prix fort, s’il n’y a pas une intention d’en faire un usage autre que pour l’intérêt général. En plus, combien d’années de production de pétrole ont été mises en gage ? On le sait, les chinois sont durs en affaire, et s’ils trouvent une proie à croquer, c’est à pleines dents, sans état d’âme. A partir d’Eximbank, les scandales politico financiers où des hauts fonctionnaires et des opérateurs économiques, tous proches du pouvoir de la renaissance, sont empêtrés et régulièrement cités, dans la presse locale comme dans des journaux à grands tirages à l’international. Avec l’affaire Africard, intervenue après la rupture unilatérale par les autorités nigériennes du contrat qui lie Africard et notre pays, la renaissance a terni l’image du Niger aussi bien en Afrique, en Europe qu’aux Etats-Unis d’Amérique, avec les différents procès tenus un peu partout où notre pays a été chaque fois débouté. Ecornant gravement toute la crédibilité que d’autres Nigériens se sont sacrifiés pour bâtir. Conséquences : saisies de biens meubles et immobiliers du Niger en France et aux Etats-Unis. Pour finir avec un accord amiable où le Niger perd une dizaine de milliards au profit de ceux que les autorités du Niger qualifiait d’escrocs, ces mêmes escrocs qui étaient leurs amis. Alors que ladite société n’a produit la moindre pièce biométrique. Dans toutes ces affaires, ce sont des responsables, des autorités au plus haut sommet de l’Etat qui se rangent du côté d’expatriés, d’intérêts étrangers pour mettre en péril les intérêts vitaux du Niger et des Nigériens. La dernière affaire en date, du moins celle connue de la majorité des Nigériens, est cette scabreuse affaire, du ministère de la défense, où des milliards destinés à l’achat d’armes pour combattre les terroristes, sont détournés par des Nigériens qui, jusqu’ici, bénéficient, apparemment, d’une impunité totale. Et pourtant de centaines de soldats sont morts par la faute de ces détourneurs et ceux qui les protègent. En même temps, les Nigériens sont sommés de la boucler, de ne pas réclamer justice, sous peine de poursuites judiciaires. Maikoul Zodi, Halidou Mounkaila et Moudi Moussa se trouvent actuellement en prison pour avoir demandé que justice soit rendue au peuple nigérien, aux soldats morts et à leurs familles endeuillées et inconsolables à ce jour. D’autres affaires, non moins scandaleuses, ont jalonné la gestion du pays . Sans oublier tous ces éléphants blancs, appelés pompeusement « projets structurants », qui ont plongé les maigres ressources du pays dans l’abime. Il en est ainsi de la boucle ferroviaire, du barrage de Kandadji, la centrale thermique de Gorou Banda. Concernant précisément la boucle ferroviaire, en plus des centaines de milliards déjà perdues, Bolloré réclamerait environ 1 900 milliards au Niger et au Bénin pour rupture illégale de contrat. Dans cette demande de réparations, Africa-rail n’est pas en reste. Il ne réclamerait pas moins de 3 milliards de FCFA aux deux pays. Le feuilleton opposant Africa rail au Niger est loin d’être terminé. Quant aux ponts et toboggans construits à grands frais, sur le dos du contribuable, ils n’ont contribué qu’à aggraver la situation de notre pays. Le Niger, est régulièrement classé dernier des Etats de la planète depuis l’accession de Mahamadou Issoufou au pouvoir. Les routes principales, économiquement rentables, telles que la RTA, la route Gaya-Bela, d’autres routes secondaires, sont totalement abandonnées, réduisant drastiquement le trafic routier et les échanges à l’intérieur du pays. Parallèlement, les libertés publiques et individuelles sont quotidiennement bafouées, piétinées, et violées par un pouvoir qui, manifestement, n’a que du mépris pour le peuple. La moindre protestation, la moindre critique est l’occasion pour les bires de la renaissance pour interpeler, arrêter, emprisonner. Pendant que d’autres peuvent mentir, calomnier, voler à souhait, impunément. La rupture d’égalité entre les Nigériens est totale. La gestion est cahoteuse, tout autant que le bilan est catastrophique.

(A suivre).