La saison des pluies approche et l’hivernage s’installe progressivement sur le territoire national. Les paysans ont commencé à semer et à cultiver, mais cette saison est marquée par des défis uniques, notamment les attaques terroristes qui ont forcé de nombreuses populations à quitter leurs terres. Ceux qui restent vivent dans la peur constante des attaques, aggravées par des taxes imposées par les terroristes et la perte de leurs biens et animaux.

Face à cette situation critique, exacerbée par l’embargo de la CEDEAO et l'UNEMOA, il est impératif que l’État soutienne massivement les producteurs nigériens. Cela inclut l'approvisionnement en vivres via l’Office des produits vivriers du Niger (OPVN) et la distribution de semences et d’intrants agricoles, soit gratuitement, soit à prix subventionnés. Ce soutien permettrait aux agriculteurs de poursuivre leurs activités productives malgré les menaces terroristes.

L'agriculture et l'élevage, qui représentent les piliers de l’économie nigérienne, sont malheureusement les secteurs les plus négligés. Ces secteurs nécessitent un soutien constant, même en temps normal, et plus encore dans le contexte actuel. L’État doit préparer les campagnes agro-pastorales à l’avance, en soutenant activement les producteurs dès le début.

Depuis le 26 juillet 2023, le Niger s’engage dans un combat pour reconquérir sa souveraineté nationale, incluant la souveraineté alimentaire. Le pays doit viser l'autosuffisance alimentaire, produisant suffisamment pour la consommation locale et l’exportation. Cette nouvelle politique implique un passage de l’agriculture pluviale à l’agriculture irriguée, avec des programmes comme le Programme de la Grande Irrigation (PGI) mis en œuvre pour atteindre cet objectif.
Bisso (Le Courrier)