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Campagne agricole 2023 : La Plateforme paysanne du Niger appelle à l’Etat à assurer l’accès des producteurs aux semences et intrants

La saison des pluies s’installe progressivement au Niger avec un cumul pluviométrique normal à tendance légèrement excédentaire sur la bande agro-pastorale du pays, selon la direction de la météorologie nationale lors d’un point de presse animé le vendredi 12 mai 2023. La plateforme paysanne, une structure d’encadrement et d’appui aux producteurs s’active pour que les acteurs du monde agro-pastoral puissent produire de quoi se nourrir.

En effet, au niveau de la plateforme paysanne, les préparatifs se font à plusieurs étapes. «D’abord nous faisons le bilan de l’année écoulée, et nous avons un dispositif qui s’appelle l’observatoire des exploitations familiales, à travers lequel nous essayons de suivre l’évolution de la campagne agricole. Nous amorçons les préparatifs de la campagne de cette à venir. Et dans un premier temps, on a essayé de regarder comment nous nous comportons face au changement climatique, les dispositions qui sont en train d’être prises en termes de semences, de marché, de prévision saisonnière mais également en termes de politique», a expliqué M. Djibo Bagna, président de la Plateforme paysane.

La structure se fait le devoir d’informer la base sur le comportement de la campagne selon les prévisions. Elle les conseille aussi dans le choix des semences et intrants et enfin leur explique les zones favorables à la production selon les variétés cultivées.

Le secteur de l’élevage n’est pas resté en marge des préparatifs de la campagne agricole. Il y a lieu de savoir est-ce qu’il va avoir du pâturage cette année ou est-ce qu’il va avoir des sécheresses dans telle zone ? Les aspects sociaux, tels que l’entretien des couloirs de passage, les points d’eau, les aires de pâturages, les comportements des agriculteurs et éleveurs sont pris en compte par la Plateforme paysanne.

Face aux prévisions météorologiques mais aussi aux effets du changement climatique, toutes les dispositions sont en train d’être prises par la Plateforme dans la mise en œuvre des actions visant l’accroissement des productions agricoles dont les enjeux sont entre autres la chaleur qui est de plus en plus menaçante, les pluies sont parsemées de par les régions du pays, et aussi la sécheresse, l’incertitude des producteurs de pouvoir garder beaucoup de semences pour faire face à la période de soudure et aux effets néfastes du changement climatique. «Au regard de la particularité de cette année, l’Etat doit prendre des mesures préventives pour atténuer les souffrances des populations. L’insécurité qui oblige les populations à quitter leurs zones est une source de préoccupation», a estimé M. Djibo Bagna.

Le président de la plateforme paysanne de souligner ensuite la nécessité de trouver des mécanismes pour réguler les prix des denrées qui commencent à monter. «C’est maintenant que l’Etat doit agir dans la vente à prix modéré pour éviter que les prix grimpent davantage. La stabilisation des prix des denrées agricoles permettra aux producteurs de traverser la période de soudure», a estimé M. Bagna. Par ailleurs, le président de la plateforme paysanne précise que les champs ont été préparés, les gens ont eu des semences selon leurs capacités. S’agissant des couloirs de passage peu réaménagés, le président de la Plateforme paysanne a rappelé que des campagnes de sensibilisation pour attirer l’attention des acteurs du monde rural. «La paix, la cohésion sociale sont des éléments qui doivent dominer la cohabitation entre les agriculteurs et les éleveurs. Le partage des ressources naturelles doit renforcer le vivre ensemble, la cohésion sociale afin que les deux acteurs puissent s’entraider mutuellement», a précisé M. Bagna.

De même des dispositions idoines doivent être prises relativement au phénomène des inondations, la réparation des digues qui sont fatiguées ou cédées et partout où la menace est présente. Par rapport à la réticence des paysans face à l’introduction des semences améliorées, le président de la plateforme paysanne du Niger, M. Djibo Bagna explique que les paysans ont besoin des bons résultats agricoles. De plus en plus, les producteurs comprennent la nécessité de changer les cultures pour un meilleur rendement agricole. «Nous continuons la sensibilisation jusqu’à ce qu’ils adhèrent totalement. Mieux, ce n’est pas que les paysans sont réticents aux nouvelles technologies, mais le paysan a besoin des résultats. Si aujourd’hui, il a un voisin qui utilise des semences qui ont donné des  résultats satisfaisants, il est clair qu’il va s’activer et s’en procurer cette semence-là. Il faut que les semences soient accessibles aux producteurs qui n’ont pas les moyens de les acheter», a-t-il conclu.

Rabiou Dogo Abdoul-Razak (ONEP)

Source : https://www.lesahel.org