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Session inaugurale du comité Ouest africain d’homologation des pesticides : Vers une utilisation sécurisée des pesticides dans l’espace CILSS-CEDEAO-UEMOA

Le centre climatique régional pour l’Afrique de l’Ouest et le Sahel (CCR-AOS) –AGRHYMET a abrité hier matin, la session inaugurale du comité Ouest africain d’homologation des pesticides (COAHP). Cette session s’inscrit dans le cadre de l’harmonisation régionale des règles régissant l’homologation et la gestion des pesticides au Sahel et en Afrique de l’Ouest. Elle a été organisée par le comité permanent inter-Etats de lutte contre la sécheresse dans le sahel (CILSS) en collaboration avec les commissions de la CEDEAO et de l’UEMOA, à travers l’Institut du Sahel (INSAH). La cérémonie inaugurale a été présidée par le ministre de l’Agriculture, Dr. Alambedji Abba Issa.

Cette session qui marque l’opérationnalisation effective du COAHP est consacrée à l’adoption des outils harmonisés pour l’homologation et la gestion des pesticides au Sahel et en Afrique de l’Ouest et à des propositions pour l’organisation et le fonctionnement du COAHP.

En procédant à la mise en place du comité, le ministre de l’Agriculture s’est réjoui de voir le processus d’harmonisation régional des règles régissant l’homologation et la gestion des pesticides en Afrique de l’Ouest et au Sahel se concrétiser avec la session inaugurale du COAHP. Dr. Alambedji Abba Issa a rappelé l’importance de la réglementation des pesticides eu égard au caractère dangereux de ces produits et aux conséquences aussi bien sanitaires qu’environnementales liées à leur mauvaise utilisation. Il a fait savoir que compte tenu des faiblesses des pays pris individuellement à assurer une bonne gestion des pesticides, les Etats membres du CILSS se sont engagés, depuis 1992, dans une gestion commune de ces produits dangereux à travers la réglementation commune aux Etats membres sur l’homologation des pesticides.

Fort de l’expérience du CILSS, a poursuivi le ministre, la soixantième session ordinaire du conseil des ministres statutaires de la CEDEAO tenue du 17 au 18 Mai 2008 à Abuja, a adopté le règlement C/REG.3 /05/2008 portant harmonisation des règles régissant l’homologation des pesticides dans l’espace communautaire. Il en a été de même, a ajouté, Dr. Alambedji Abba Issa, pour la session du conseil des ministres statutaire de l’UEMOA, tenue a Abidjan le 27 Mars qui adopté la même année, le Règlement N°04/2009/CM/ UEMOA relatif à l’harmonisation des règles régissant l’homologation, la commercialisation et le contrôle des pesticides au sein de l’espace.

Ainsi, à la suite de ce besoin de réguler le secteur des pesticides qui s’est traduit par l’adoption de textes réglementaires tant au niveau de la sous région qu’au niveau des Etats, le ministre de l’Agriculture a reconnu, qu’une coordination dans la mise en œuvre de ces différentes réglementations se révèle inévitable. Dr. Alambedji Abba Issa a, par conséquent, invité les membres du comité à plus d’abnégation dans l’accomplissement de leurs tâches afin d’assurer une meilleure protection des populations et de l’environnement contre les effets adverses de l’utilisation des pesticides.

Le directeur général de l’INSAH a relevé quant à lui que la tenue de la présente session inaugurale du COAHP est l’aboutissement des efforts conjugués des 3 institutions mentionnées plus haut et de l’appui des différents partenaires. Il a demandé au ministre de l’Agriculture d’être le porte-parole pour la sensibilisation de ces pairs de la CEDEAO, du CILSS et de l’UEMOA afin que des moyens conséquents soient mis à la disposition des autorités nationales et du COAHP, pour une meilleure gestion des pesticides dans les Etats, gage d’une préservation de la santé des populations, des animaux et de l’environnement. Il a aussi plaidé pour la mise à disposition du COAHP et des Etats, des ressources financières nécessaires.

Pour sa part, la représentante de l’Organisation mondiale de la santé Dr. Laouali Aissatou a déclaré qu’un système d’homologation des pesticides réglementé et géré de manière efficace est une condition préalable pour garantir que ces produits sont utiles pour lutter contre les ravageurs sans avoir des effets sur les humains et l’environnement. Elle a indiqué que la coopération régionale sur l’homologation des pesticides est importante pour une gestion et un contrôle plus efficaces des pesticides.

 Relativement aux pesticides, Dr. Laouali Aissatou a relevé que l’OMS vise deux objectifs principaux : aboutir à l’interdiction des pesticides les plus toxiques pour l’homme et ceux qui persistent le plus longtemps dans l’environnement. Mais aussi, protéger davantage la santé publique en fixant des limites maximales de résidus pour les pesticides dans les aliments et dans l’eau. Selon elle, plusieurs avancées ont été effectuées dans la gestion des pesticides en collaboration avec la FAO. 

Le représentant de la FAO, M. Luc Genot a annoncé pour sa part que des projets et programmes sont mis en œuvre par la FAO pour l’harmonisation de la gestion des pesticides et le respect des conventions sur les produits chimiques tant au niveau régional que national. Toutes les actions de la FAO visant à une gestion et utilisation raisonnées des pesticides, a dit M. Luc Genot, contribuent directement aux nouveaux «4 Betters» développés dans le nouveau cadre stratégique de la FAO pour 2022-2031. Il a confirmé que la FAO continuera à soutenir toutes les initiatives qui vont dans le sens d’une meilleure utilisation des pesticides.

M. Amadou Mbodj présent pour le compte de l’UEMOA a partagé des informations relatives à la situation préoccupante des pesticides dans les Etats membres. Il ressort de ces informations partagées que dans certains pays, entre 70 et 90% des pesticides vendus sur le marché ne sont pas homologués par le comité sahélien des pesticides. Aussi, plus de 1500 tonnes de pesticides obsolètes et de déchets associés sont encore stockés. De ce fait a-t-il dit, la région place de fortes attentes dans l’opérationnalisation du comité en vue d’une meilleure prise en charge des insuffisances relevées dans la gestion des pesticides.

Ces différents discours  ont été suivis par une présentation des membres du COAHP. Il ressort de cette présentation que le comité regroupe tous les pays membres du CILSS, de la CEDEAO et de l’UEMOA et est scindé en deux zones : la zone humide et la zone sèche. Et selon les précisions données par Mme Abdou Halimatou, ingénieure agronome, phyto-pharmacienne par ailleurs membre de la zone sèche du comité, chaque pays a deux représentants. Le comité a pour mission d’homologuer les pesticides, d’examiner les dossiers par rapport à l’homologation des pesticides ou de leur donner des autorisations provisoires de vente.

Pour ce qui est du Niger, Mme Abdou Halimatou a fait savoir que le comité national a déjà eu à faire des activités dans ce sens en organisant des missions de sensibilisation de la population par rapport à l’utilisation sécurisée des pesticides.

 

Rahila Tagou(onep)