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Contribution du Ministère de l’Agriculture à la 1ère Session Ordinaire du CESOC au titre de l’année 2022 : Les défis et les perspectives de l’agriculture nigérienne exposés aux Conseillers

«Quelles pistes pour une montée en puissance de l’Agriculture, des industries agricoles et agroalimentaires du Niger», tel est le thème développé par le Directeur de l’Agriculture, M. Yacouba Bouda, devant les Conseillers de la République, qui tiennent leur 1ère Session Ordinaire au titre de l’année 2022. Le président du Conseil Economique Social et Culturel (CESOC), Malam Ligari Maïrou, qui préside cette session avait annoncé, qu’aux nombres des communications à présenter aux Conseillers au cours de ces assises, figure celle du Ministère de l’Agriculture relative au développement de l’agriculture et de l’agroalimentaire.

A l’entame de sa présentation, le Directeur de l’Agriculture, M. Yacouba Bouda, a d’abord décliné le Contexte de l’agriculture nigérienne, sa contribution au développement socio-économique et les principales contraintes du secteur agricole. Il a ensuite évoqué l’évolution du contexte commercial et agro-industriel, celle des stratégies, politiques et programmes en cours pour la montée en puissance de l’agriculture, l’axe d’orientation de la stratégie en matière de conservation, transformation et commercialisation des produits agricoles et les perspectives opérationnelles de l’agriculture au Niger. Evoquant le contexte de cette agriculture, M. Bouda a souligné que le Niger est un pays enclavé, sahélien aux 2/3 désertiques et possède un potentiel agricole cultivable de seulement 12% de la superficie du pays, soit 15 millions d’hectares dont 7 millions seulement sont exploités.

«Le potentiel irrigable estimé à 11 millions d’hectares est très sous exploité, à peine 300.000 hectares. La production agricole céréalière a varié de 771.040 tonnes en 1984 à 3.497.696 tonnes en 2021. Quant aux cultures de rente, les productions ont varié de 194.843 tonnes en 1984 à 1.656.054 tonnes en 2021», a-t-il précisé. Selon le directeur de l’Agriculture, une grande partie de la production agricole est destinée à assurer d’abord la sécurité alimentaire des ménages et ensuite la commercialisation des surplus pour répondre à un besoin ponctuel de liquidités (événements sociaux, santé, scolarité des enfants, etc.). M. Bouda a noté que les principales contraintes pour le développement du secteur agricole se résument aux effets néfastes des conditions climatiques, la gestion des ressources foncières, la sous exploitation des ressources en eau, l’accès limité au crédit, le faible encadrement technique, l’accès limité aux innovations agricoles (semences améliorées, engrais…), le sous équipement en matériel agricole et le problème de commercialisation. Il a aussi souligné les difficultés du sous-secteur commercial agricole et évoqué l’évolution du contexte commercial et agro-industriel.

Par rapport aux stratégies et programmes en cours pour la montée en puissance de cette agriculture, M. Bouda a déclaré que ces programmes et stratégies s’alignent à la politique du développement rural I3N ‘‘les Nigériens Nourrissent les Nigériens’’, qui vise à améliorer la contribution de l’irrigation au PIB agricole de 35% (2020) à 40% (2025), l’accroissement des productions sous irrigation de 950.453 tonnes d’équivalent céréalier en 2020 à 1.450.000 tonnes en 2025, l’accroissement des superficies irriguées de 220.000 ha en 2020 à 500.000 ha en 2025, l’augmentation des rendements des différentes spéculations afin de porter la production céréalière de 5.596.575 tonnes en 2020 à 7.142.805 tonnes en 2025 et celui des capacités de stockage des produits aussi bien céréaliers que de rente dans les bassins de production. Il est aussi nécessaire d’intensifier la transformation des produits afin accroître la demande et stimuler la production. «Pour ce faire, il faudra favoriser la création d’usines de transformation de produits agricoles et renforcer et ou appuyer la création des unités artisanales et faciliter la commercialisation des produits par la création de structures d’appui et d’accompagnement (Agences et comptoirs, foires,...) et la mise à disposition de crédits en appui à la commercialisation», a-t-il suggéré.

M. Yacouba Bouda a, par la suite, décliné les perspectives opérationnelles en faveur de l’agriculture au Niger. Il s’agit, selon lui, de l’installation des usines de production et mélanges des engrais, celle des usines de transformation de tomate, d’oignon. Il a aussi cité la poursuite de la construction des marchés des demi-gros (MDG) dans les Pôles du développement économiques (PDE) identifiés, la mise en place d’un mécanisme de protection d’une marge bénéficiaire (stabilisation des prix, institution d’un seuil de prix rémunérateur), la création d’entreprises avec des capitaux publics (ou accorder des facilités à des entreprises privées) pour tirer la commercialisation de nos produits agropastoraux, la certification des produits pour lesquels le Niger dispose d’un avantage comparatif, la mise en place d’un système inclusif d’identification des blocages dans les chaînes de valeur et de proposition d’amélioration, l’augmentation en volume des productions agropastorales, l’amélioration de la qualité des productions agropastorales et la diversification des productions agricoles.

Au terme de cette communication, le Directeur de l’Agriculture, M. Yacouba Bouda, a répondu aux nombreuses questions des Conseillers et enregistré plusieurs propositions tendant à promouvoir le développement de l’agriculture au Niger.

Mahamadou Diallo(onep)